Fière d’avoir dit : Oui!

Témoignage de Louisette Trahan, une aide de service de la force humanitaire de la Croix-Rouge déployée en CHSLD
 
Je n’étais jamais entrée dans un CHSLD.

Je connaissais la Croix-Rouge pour être une organisation humanitaire.

2020, COVID-19, CHSLD, dignité, vulnérabilité : ces mots s’entrechoquaient en moi sous forme d’indignation et d’impuissance. Puis, il y a eu le recrutement de volontaires par la Croix-Rouge pour travailler en CHSLD. À cet appel, j’ai répondu : Oui ! Oui parce que je voulais faire une différence auprès des résidents et du personnel en CHSLD. C’est donc comme aide de service que j’ai fait mes premiers pas comme employée de la Croix-Rouge.

Le tout a commencé par une formation de deux jours sur notre rôle dans un établissement de soins de longue durée. Déjà, je commençais à développer un sentiment d’appartenance pour cette organisation. Je voyais les visages des volontaires formant un tout afin de faire une différence. Mon enthousiasme était bien présent. Puis, le jour du déploiement est arrivé.

Tous mes sens sont en alerte. Voir les résidents, les entendre, les approcher, respirer le même air qu’eux puis les effleurer lors des premières tâches liées au repas. Je constate rapidement que ces personnes partagent un milieu de vie, qu’un cheminement unique à chacun les a menés ici. Déjà, je choisis de garder en tête qu’une vie pleine et entière les précède tous. Respect.

Je ne suis pas la première à débarquer ainsi, à entrer dans leur maison. Je ne serai pas la dernière. On se toise. Définitivement, ils ont plus d’expérience que moi.

Je m’acquitte de mes tâches avec une énergie nouvelle. Chaque geste est porteur de sens. Préparer les résidents pour un repas : tabliers, désinfectant pour les mains, etc. Les stimuler devant un repas qui, selon mes dires, regorge d’aliments du Québec, dessinant un sourire assuré. Disposer des sacs de linges souillés et de déchets, etc.

Puis, après quelques quarts de travail, l’apprivoisement ayant opéré, il y a eu place aux petites victoires, dont celle-ci. Je prépare une dame pour le repas qu’elle prend dans sa chambre tout en lui parlant de choses et d’autres. Elle ne parle pas, mais elle est présente, j’en suis certaine. Je monologue. Bla bla bla, soleil, pluie, bla bla… Une préposée passe la tête par l’encadrement de la porte pour s’assurer que tout va bien puis repart.

- « Mais qu’est-ce qu’elle est venue faire ? », s’exclame la dame.
- Étonnée, j’enchaîne : « Mais vous parlez ! »
- « Bien sûr que je parle ! » répondit-elle.

Je suis émue. Une première conversation s’entame. Je chérirai chacune d’elles lors d’un « bon jour », comme j’aime dire.

D’autres petites victoires se sont présentées. Je crois avoir humblement fait une différence tout comme mes coéquipiers de la Croix-Rouge. Ce sont notamment les sourires, les inquiétudes partagées et les remerciements de la part des résidents et du personnel qui sont ma plus grande satisfaction. 

Je dois finalement souligner l’exceptionnel soutien que nous avons reçu de la Croix-Rouge tout au long de cette courte mission. Je me considère comme choyée d’être entourée de si formidables coéquipiers.

Fière d’avoir dit : « Oui ».

Louisette Trahan

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