Réponse à la sécheresse sévère et persistante dans la Corne de l'Afrique

Par Angela Hill, déléguée en communications

Une grave sécheresse bouleverse la vie de millions de personnes dans la Corne de l’Afrique, où le manque d’eau détruit les moyens de subsistance, entraîne des migrations massives et aggrave la malnutrition.
 
Des femmes voilées regardent à lhorizon« Avant de venir dans ce village, j’étais éleveuse », explique Rama Ali Warsame depuis son abri de fortune situé en périphérie d’Hilgo. Comme bien d’autres, sa famille a dû se déplacer pour essayer de trouver de l’eau.
 
« La sécheresse a tué notre bétail… il n’y a plus de pâturages et les gens sont dans une situation critique. »
 
De son troupeau qui comptait plus de 70 bêtes, il ne lui reste que quelques chèvres.
 
Après cinq saisons des pluies ratées au cours des deux dernières années et demie, le personnel du Croissant-Rouge de Somalie entend de telles histoires partout où il travaille. Les familles se retrouvent sans revenu parce qu’elles ne peuvent plus cultiver d’aliments et la sécheresse a tué chèvres, moutons, chameaux et bovins.
 
Basra Ahmed Cabdale cultivait des tomates et des oignons, que sa famille mangeait avec du sorgho et du maïs, alors que leurs animaux leur fournissaient du lait et de la viande.
 
« Notre plus grande préoccupation est la perte de nos animaux et le manque de nourriture, indique-t-elle. Nous espérons qu’il pleuvra suffisamment pour nous permettre de cultiver nos terres et de nourrir notre bétail. »
 
Se procurer de l’eau est devenu une tâche ardue.
 
« Cela prend deux heures [pour marcher jusqu’à un point d’eau], puis il faut former une longue file pour obtenir l’eau », explique Basra.
 
Parce que la plupart des animaux de son troupeau sont morts et qu’elle doit vendre ceux qui restent pour acheter de la nourriture et répondre à d’autres besoins essentiels, Basra n’est pas en mesure de protéger ses moyens de subsistance futurs.
 
Un enfant se fait tester pour la malnutrition dans une clinique médicaleElle a emmené ses deux enfants, Muhiyadin Abdikadir, un an, et Nimco Adbikadir Hassan, trois ans, passer un test de dépistage de la malnutrition à la clinique mise en place par le Croissant-Rouge de Somalie près de Borama. On a déterminé que sa fille, Nimco, souffrait de malnutrition modérée. Basra a donc reçu des compléments alimentaires comme du gruau et du Plumpy’Nut, un supplément riche en calories.
 
Sa situation n’est pas unique, car de moins en moins d’enfants ont accès à une alimentation adéquate. Des mères racontent ne pouvoir préparer du riz qu’une fois par jour, et certains enfants ne mangent pas du tout.
 
Une région est considérée comme étant touchée par la famine si on y retrouve les trois conditions suivantes : au moins 20 % des ménages sont confrontés à une pénurie extrême de nourriture, 30 % des enfants souffrent de malnutrition aiguë – ce qui peut entraîner leur mort ou avoir des répercussions permanentes sur leur croissance et leur développement –, et deux adultes ou quatre enfants sur 10 000 meurent de faim chaque jour.
 
Un enfant mange des suplémments caloriquesPour donner une idée de ce que cela représente, si une famine était déclarée dans une ville dont la population est égale à celle d’Ottawa, 62 enfants de moins de 14 ans mourraient chaque jour; dans une ville de la taille de Vancouver, ce serait 148 enfants par jour, et dans une ville comme Toronto, 153 enfants mourraient chaque jour parce qu’ils n’ont rien à manger.
 
La situation dans la Corne de l’Afrique n’est pas encore considérée comme une famine, mais il s’agit d’une crise humanitaire aggravée par les changements climatiques et les conflits.
 
Pour soutenir les familles, il faut à la fois intervenir dans l’immédiat, favoriser le renforcement de leur résilience à long terme et les aider à se préparer pour l’avenir.
 
Et c’est exactement ce que fait le Croissant-Rouge de Somalie avec l’aide de partenaires de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge comme la Croix-Rouge canadienne et le soutien financier du gouvernement du Canada et de donateurs et donatrices : il veille à ce que l’argent parvienne aux familles qui en ont le plus désespérément besoin, et il travaille avec les communautés pour atténuer les effets des changements climatiques.
 
Les transferts monétaires lors de situations d’urgence permettent à des gens comme Koos Ahmed Mahmoud de nourrir leurs enfants et leurs animaux et les aident à conserver leurs moyens de subsistance afin de faciliter leur rétablissement lorsque la pluie reviendra.
 

« Cette aide est providentielle, car nous n’avions auparavant aucun moyen de nous procurer le nécessaire, explique-t-elle. Je peux maintenant répondre aux besoins de mes enfants, notamment en me procurant de l’eau et des aliments comme du riz, du sucre, du lait, des pâtes et des légumes. »

 
En collaborant avec les communautés pour installer des toits au-dessus des points d’eau, appelés berkats, le Croissant-Rouge de Somalie aide celles-ci à renforcer leur résilience face aux changements climatiques. 
 
« Notre plus grande inquiétude dans ma communauté, c’est l’accès à l’eau, explique Khadra Abdi Suldan. Ce sera le plus important défi à l’avenir. »
 
Des chèvres boivent de leauTraditionnellement, les berkats étaient construits à ciel ouvert pour qu’ils soient remplis par la pluie et pour permettre aux animaux de s’y abreuver. Les berkats réhabilités, quant à eux, sont dotés d’un toit pour empêcher l’évaporation, et de systèmes pour recueillir l’eau de pluie lorsqu’il pleuvra. En attendant, la communauté fait venir de l’eau par camion et peut protéger cette ressource grâce au toit installé sur le berkat.
 

« Nous remercions le Croissant-Rouge de Somalie d’avoir réhabilité le berkat en le recouvrant d’un toit. »

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