Par Sarah Parisio, gestionnaire d’intervention rapide
Mon travail consiste essentiellement à superviser des équipes de travailleurs et de travailleuses humanitaires qui viennent en aide à des personnes sinistrées lors d’interventions d’urgence au Canada et à l’étranger. Avant de poursuivre, je tiens à préciser à quel point je continue à être touchée par la résilience dont font preuve les communautés dont la vie a été bouleversée par une catastrophe et à ajouter que j’apprends énormément à leurs côtés. J’espère que ce court billet vous permettra de comprendre comment les compétences acquises lors des interventions d’urgence au Canada m’ont été utiles dans un contexte international et quelles nouvelles connaissances j’ai acquises lors de mes différentes expériences à l’étranger.
Interventions d’urgence
Récemment, j’ai passé quelques mois aux côtés de la délégation régionale de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge à Dakar, au Sénégal.
Pendant mon séjour, j’ai travaillé avec des équipes des Sociétés nationales de la Gambie, du Sénégal et de la Mauritanie alors qu’elles venaient en aide à des populations touchées par des inondations dans leurs pays respectifs. Malgré les nombreuses différences par rapport à notre façon de travailler au Canada, j’ai noté plusieurs similitudes entre nos modes d’intervention.
Populations touchées
Que ce soit en Afrique de l’Ouest ou ailleurs dans le monde, les personnes touchées par une catastrophe ont toutes les mêmes besoins essentiels et immédiats, notamment se nourrir, se loger, avoir accès à de l’eau potable, à des services de santé et à du soutien psychosocial. Elles ont également des
droits fondamentaux qui constituent certains des principes sur lesquels s’appuie notre travail :
- la dignité humaine;
- l’accès égalitaire pour les personnes les plus vulnérables;
- la participation aux processus de prise de décision et aux activités ayant une incidence sur leur vie;
- la protection contre les dangers.
Les besoins et les expériences qui lient les êtres humains dépassent largement les frontières internationales. Par exemple, des femmes continuent de mettre des enfants au monde malgré les catastrophes. Alors que des familles sont séparées, d’autres réussissent à demeurer ensemble, mais doivent vivre le choc de déplacements causés par des inondations ou d’autres événements perturbateurs. De plus, la complexité de la violence institutionnelle, des traumatismes, des conflits armés et des déplacements répétés exacerbe les besoins des populations sinistrées, peu importe où elles se trouvent.
Cela dit, la situation peut varier grandement d’un endroit à l’autre en raison de nombreux facteurs comme la disponibilité des ressources, la gravité et les répercussions des événements climatiques, les menaces à la sécurité et les normes politiques, juridiques et culturelles. Pour assurer le succès des interventions en Afrique de l’Ouest et répondre aux différents besoins cernés, une coordination délibérée avec les partenaires locaux a été nécessaire afin d’appliquer les normes et principes humanitaires d’une façon novatrice. Des solutions simples, pratiques et reproductibles ont également dû être adoptées pour répondre aux besoins urgents.
Mobilisation du pouvoir de l’humanité
Les bénévoles sont au cœur de notre travail humanitaire, tant au Canada qu’à l’étranger. Ma vaste expérience auprès d’équipes de bénévoles lors d’urgences locales au Canada, notamment lors d’incendies résidentiels, d’inondations et d’urgences sanitaires, m’a permis de réaliser que j’étais bien mieux préparée que je ne le pensais lorsque j’ai rejoint des bénévoles en Afrique de l’Ouest qui intervenaient lors de catastrophes locales.
En Afrique de l’Ouest, mon rôle consistait à renforcer les capacités des équipes locales et à prêter main-forte à leurs interventions. C’est dans ce contexte que ma volonté d’écouter et d’apprendre s’est révélée incroyablement importante. Le fait de m’adapter aux pratiques socioculturelles et d’essayer de me faire une place au sein d’une nouvelle équipe et d’un environnement qui ne m’était pas familier a été une incroyable source d’enrichissement. Mes collègues et moi avons parlé de nos méthodes de résolution des problèmes et avons créé des liens. De plus, nous avons tiré profit des compétences de l’équipe lors d’interventions visant à venir en aide aux personnes touchées par les inondations causées par les fortes pluies de mousson dans certaines régions, dont Banjul, la capitale de la Gambie.
Mots d’encouragement
Concrètement, les défis du travail humanitaire, tant au Canada qu’à l’étranger, consistent à veiller à ce que les personnes qui en ont le plus besoin reçoivent l’aide nécessaire et à poursuivre nos activités auprès des personnes, des communautés et de nos partenaires locaux.
En essayant de mettre en pratique le savoir-faire acquis lors d’interventions d’urgence au Canada, je me suis rendu compte que le savoir-être était tout aussi important, et cela a été un grand soulagement.
Je suis rentrée au Canada avec pour objectif de trouver des moyens de renforcer ces compétences et je suis maintenant déterminée à sortir de ma zone de confort tant dans ma vie professionnelle que dans ma vie personnelle. J’ai appris qu’être confrontée aux différences et d’utiliser mes connaissances dans de nouveaux contextes me permettait de peaufiner les compétences qui m’ont été d’un si grand secours lors d’opérations d’urgence au Canada et à l’étranger.
Le déploiement de Sarah au Sénégal a été rendu possible grâce au soutien du gouvernement du Canada, qui appuie également le recrutement, la formation et la disponibilité des gestionnaires d'intervention d’
urgence.
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