De réfugiées à bénévoles

Par Angela Hill, Fédération internationale
 
La plupart des personnes qui ont fui l’Ukraine depuis la fin du mois de février n’ont qu’une idée en tête : venir en aide aux autres, qu’il s’agisse de leurs concitoyennes et concitoyens nouvellement arrivés ou de membres de leurs nouvelles communautés. Voici quelques témoignages de femmes ukrainiennes qui appuient le travail de la Croix-Rouge de Roumanie.
 
Liudmyla Telfus

Lorsque le moment de quitter l’Ukraine est arrivé, Liudmyla Telfus s’est retrouvée devant un choix impossible : rester avec son fils adulte et continuer à s’occuper de ses parents âgés, ou partir en compagnie de sa fille de 13 ans.
 
Liudmyla a décidé de se rendre jusqu’à Bucarest avec sa fille, mais elle continue à envoyer des messages quotidiens à ses parents, à son fils et à ses amis. Elle vit des moments difficiles.
 
« Mon père, né en 1940, m’a dit qu’il avait vu le jour dans un contexte de guerre (Deuxième guerre mondiale) et qu’il était prêt à mourir pendant une guerre », déclare Liudmyla.
 
« Comment je me sens? Pour moi, l’avenir est sombre. Je ne sais pas ce qui va se passer. Nous avions une vie, des emplois, une maison. Nous suivions même des formations… et maintenant, nous n’avons plus rien. »
 
Pour tenter de surmonter les difficultés liées à cette situation, Liudmyla et sa fille ont cherché comment venir en aide à leur nouvelle communauté.
 
« Je voulais venir en aide aux personnes d’origine ukrainienne et roumaine », dit-elle.
 
Liudmyla travaille maintenant pour le programme d’aide financière de la Croix-Rouge de Roumanie, où ses tâches consistent notamment à aider les personnes ayant fui l’Ukraine à obtenir des fonds de secours d’urgence. Sa fille et elle ont donné un peu de leur temps pour remercier leur communauté d’accueil en participant à une journée de collecte de déchets à Bucarest.
Deux femmes portant une veste de la Croix-Rouge sont assises ensemble sur un grand canapé brun.
Svitlana Rostetska (à gauche) et Inna Pronoza sont des amies proches réfugiées d’Ukraine qui travaillent désormais pour la Croix-Rouge de Roumanie à Bucarest dans le cadre du programme d’aide financière. 
 
Diana Hohol

Diana Hohol n’oubliera jamais le matin où elle a appris que le conflit avait éclaté en Ukraine.
« Je me suis réveillée à 7 h le matin du 24 février. J’ai regardé les nouvelles et j’ai appris que l’Ukraine avait instauré la loi martiale, ajoute-t-elle. J’étais sous le choc. J’ai ouvert la fenêtre et j’ai entendu la sirène d’urgence. »
 
Elle se souvient de ces premiers jours marqués par le chaos. Les gens étaient dans l’incertitude la plus totale et ne savaient pas où aller. Avec les membres de sa famille, ils ont décidé qui allait partir et qui allait rester. Diana a pris la difficile décision de laisser sa mère et de fuir le pays avec son mari, un Roumain qui ne parle pas ukrainien.
 
« J’ai demandé à ma mère de m’envoyer un message texte tous les matins à son réveil et tous les soirs avant de se coucher, afin que je m’assure qu’elle va bien. »
 
En partant, Diana a été émue par les bénévoles qui venaient en aide aux personnes comme elle.
 

« J’apprécie énormément ce que font ces gens. Plutôt que de s’enfuir dans un autre pays, ils ont fait le choix de rester en Ukraine et de préparer des repas pour les personnes qui quittent le pays. »


Diana s’est inspirée de leur exemple pour chercher des moyens de venir elle aussi en aide aux ressortissants et ressortissantes de son pays. Elle s’est rendue à la Croix-Rouge de Roumaine et elle travaille maintenant pour le programme d’aide financière.
 
« Je ne regarde plus les nouvelles 24 heures par jour et 7 jours par semaine et j’ai arrêté de m’inquiéter. Je suis très heureuse de pouvoir offrir mon aide et d’être proche d’une organisation aussi extraordinaire que la Croix-Rouge. »
 
Svitlana Rostetska et Inna Pronoza

Svitlana Rostetska et Inna Pronoza sont des amies proches depuis 24 ans. Elles se sont rencontrées à l’université, leurs familles sont proches et jusqu’à l’aggravation du conflit en Ukraine, elles enseignaient toutes les deux dans la même université.
 
Lorsque le conflit a éclaté, les deux familles n’ont pas hésité à se rendre dans l’ouest du pays pour se réfugier chez la belle-famille d’Inna, où elles sont restées autant qu’elles ont pu. Les deux amies ont alors pris la difficile décision de séparer leurs familles. Inna et son jeune fils âgé de 17 ans et Svitlana et sa fille de 20 ans se sont rendus à Bucarest.
 
Elles travaillent maintenant aux côtés de la Croix-Rouge de Roumanie pour venir en aide aux personnes qui fuient la violence.
 
« Lorsque nous sommes arrivées ici et que nous nous sommes renseignées sur la Croix-Rouge, j’ai dit, “Inna, c’est le travail idéal, je dois absolument m’impliquer”, raconte Svitlana.
 
Et ce n’est pas seulement mon rêve à moi. Je crois que notre mission est d’aider les gens. Ce n’est pas l’endroit où je vis qui compte. Que je sois en Ukraine, en Roumanie ou ailleurs, j’ai un rôle à jouer. Si j’ai la possibilité d’aider mes concitoyens et concitoyennes, je le ferai toujours. »
 
Au point de service de la Croix-Rouge à Bucarest, Inna et Svitlana échangent avec des personnes qui ont vécu des expériences similaires à la leur.
 
Inna parle d’un monsieur à qui elle est venue en aide et dont la priorité était de rentrer dans son pays :
 

« Tout ce que nous voulons, c’est rentrer chez nous. Nous voulons mourir chez nous. Nous avons laissé notre pays et nous ne pouvons pas rester ici, m’a-t-il dit. J’ai fondu en larmes lorsqu’il est parti. J’aime travailler dans ce centre de services. Je ressens le besoin d’aider les gens de mon pays. Cet emploi est le meilleur parce qu’il permet de porter secours aux autres, de me changer les idées et d’apporter mon aide. »



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