Feux de forêt : la Croix Rouge épaule les personnes évacuées au Manitoba

Michelle Palansky, conseillère en communications

Sharla Kojima est une intervenante du programme Bien-être et environnements sécuritaires. Membre d’une équipe de la Croix‑Rouge canadienne dépêchée au Manitoba, elle travaille à Winnipeg auprès de membres des Premières Nations évacués à la suite des feux de forêt qui ont fait rage près de leurs communautés, y occasionnant des préoccupations liées à la qualité de l’air.
 
Au sein de son équipe mobile de quatre personnes, Sharla commence sa journée en parcourant la liste des personnes qui ont demandé de l’aide ou qui pourraient en bénéficier. Elle prend de leurs nouvelles et selon leurs besoins, elle leur offre du soutien émotionnel ou des services liés à leur santé physique ou mentale.
 
« Essentiellement, nous les écoutons », explique Sharla.
 Une femme avec des lunettes et un gilet de la Croix-Rouge canadienne.
Au début de l’intervention, la majorité des personnes évacuées à Winnipeg étaient des aîné(e)s ou des mères avec des bébés.
 
« Après avoir quitté leur famille, leurs animaux domestiques, leurs ami(e)s, ces personnes se sentaient complètement déracinées. Certaines n’avaient jamais quitté leur communauté auparavant. Plusieurs ont vécu un énorme choc culturel. »
 
L’équipe a veillé à ce que du personnel infirmier soit présent pour offrir des soins aux nombreuses personnes évacuées aux prises avec des problèmes médicaux, en plus de faire en sorte qu’elles reçoivent leurs médicaments d’ordonnance. Certaines personnes composaient avec des deuils ou des traumatismes familiaux. Les membres de l’équipe leur ont prêté une oreille attentive et leur ont offert des services de counseling. La peur de l’inconnu habitait chacune.
 
« C’est l’intervention la plus difficile, mais la plus gratifiante à laquelle j’ai eu la chance de participer, souligne Sharla. Les personnes évacuées sont très tendues; elles n’ont aucune idée du moment où elles pourront retourner chez elles et n’ont pas d’objets familiers pour les réconforter entretemps. En fait, elles ne savent tout simplement pas si elles pourront regagner leur domicile un jour. L’incertitude règne, personne ne peut répondre à leurs questions. »
 
Il n’y a pas deux jours pareils.
 
« Chaque visite à l’hôtel apporte son lot d’imprévus. Nous ne savons jamais dans quelle situation nous serons plongé(e)s. Souvent, les gens viennent nous voir après avoir remarqué le dossard de la Croix‑Rouge. Nous acceptons toujours de les aider. Nous sommes là pour eux. »
 
Les journées sont longues. Habituellement, un quart de travail compte 12 heures.
 
« Nos quarts de travail passent vite. Nous sommes toujours occupé(e)s. Il se passe toujours quelque chose. »
 
Selon Sohabe Ali de l’équipe des Ressources humaines de la Croix‑Rouge canadienne, l’optimisme de Sharla est inlassable lors des déploiements : « Même dans les situations les plus difficiles, Sharla garde son calme et parvient à trouver le moyen de venir en aide aux gens. »
 
Comme Sharla l’explique, il n’y a pas de solution miracle.
 
« C’est l’empathie qui fait toute la différence. Être à l’écoute, offrir son appui. Écouter sans juger. Les gens veulent qu’on les écoute, qu’on fasse preuve d’empathie et qu’on leur offre le soutien dont ils ont besoin. »
 
Tout récemment, Sharla a reçu une fiche de commentaires d’un homme qu’elle a aidé. Ce dernier y décrit ce que l’aide de Sharla signifie pour lui.
 

Je suis content qu’elle soit ici pour m’écouter. Je lui raconte les difficultés que je traverse. Elle me donne les conseils dont j’ai besoin. Sharla m’inspire un grand respect. Plus je lui parle, plus je suis à l’aise de m’ouvrir. C’est une personne merveilleuse à qui je peux parler en toute sincérité. Je ne suis pas sûr que je l’aurais fait si elle n’était pas là. Je suis vraiment heureux qu’elle soit là pour moi.

 
Sharla insiste : parvenir à aider quelqu’un, ce n’est jamais le fruit d’un effort individuel. Les efforts de toute l’équipe rendent ces réalisations possibles.
 
« J’adore mon équipe. Nous sommes ici pour une seule et même raison : nous nous soucions du bien-être des gens et nous voulons les aider. De tous les postes que j’ai occupés, celui-ci est sans aucun doute le plus valorisant. Je me lève le matin et j’ai hâte d’aller au travail, affirme-t-elle. Comment parvenir à conserver une attitude positive dans de telles situations? Je suis simplement reconnaissante de pouvoir y être et d’aider les gens. »
 
À la suite des évacuations, en collaboration avec sept communautés des Premières Nations, la Croix‑Rouge canadienne est venue en aide à 4 200 personnes en leur offrant des repas et des solutions de transport et d’hébergement ainsi qu’en veillant à leur bien-être.


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