Délégué social du Réseau d’entraide des délégués sociaux de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), coordonne la campagne en milieu de travail de la FTQ au profit de la Croix-Rouge canadienne depuis 2002. Il a été touché par les feux de forêt survenus à l'été 2023 à Chibougamau et a été forcé d’évacuer son domicile.
« Environ trois ou quatre jours avant l’ordre d’évacuation officielle, on sentait que ça s’en venait... Mon ami bûcheron ne pouvait plus aller dans le bois depuis un moment : c’était trop dangereux. Le jour de l’évacuation, il y avait pas mal de fumée dans l’air. Aux nouvelles, on disait que les feux étaient à moins de 10 kilomètres de la Ville.
J’avais une réunion en soirée ce jour-là. Quand je suis revenu chez moi, vers 20 h 20, mon voisin d’en face m’a dit : « Hey Donald, prends tes affaires, il faut évacuer ». J’ai alors vite ramassé mon chien, du manger à chien et quelques vêtements, puis je suis parti. J’ai pris le strict nécessaire. J’ai ouvert la radio dans mon camion, puis ça disait qu’il fallait se rendre au centre d’hébergement de Roberval, installé dans l’aréna de la Ville.
Photo: Donald Tremblay
En route vers Roberval, mon chien avait l’air stressé : il faisait noir, il ne savait pas où on s’en allait et c’était la première fois qu’il faisait une aussi longue « ride » d’auto. Donc, pour le rassurer, je lui ai dit : « Inquiète-toi pas, moi non plus je ne sais pas où je m’en vais... ». On dirait que ça l’a rassuré, puis moi aussi ça m’a rassuré. Une fois arrivés à l’aréna de Roberval, on a été super bien accueillis. Comme j’étais dans les premiers arrivés, j’ai demandé si je pouvais aider, car tout ne semblait pas prêt. On m’a dit de monter des lits. J’en ai monté quelques-uns, puis les autres aussi. En quelques heures, tout était prêt, puis là le monde commençait à arriver pour de vrai.
Dans les heures et jours suivants, plusieurs amis m’ont appelé et proposé d’aller manger chez eux, mais moi je disais : « Non, ce ne sont pas des vacances. Moi, je guète le feu, puis je guète ma maison ». C’était important pour moi d’être informé de la situation en temps réel et aussi de donner un coup de main au centre d’hébergement. À l’aréna, on était renseignés, soutenus moralement, nourris et logés. Des bénévoles de la Croix-Rouge étaient présents pour aider le monde et distribuer des trousses d’hygiène. Une chance, parce que je n’avais rien avec moi.
Cinq jours après l’évacuation, on voyait la lumière au bout du tunnel. On pourrait bientôt réintégrer nos maisons... Mais on n’avait pas idée de comment ça allait être. Je pensais que ma maison allait être rasée, mais finalement, elle a été épargnée, donc j’étais content. Tout était intact, même le voisinage et la forêt en face et en arrière de chez moi. Je suis fier d’être délégué social du Réseau d'entraide des délégués sociaux de la FTQ et d’aider la Croix-Rouge. Sa mission est importante et j’invite toutes les entreprises à faire comme nous et à l’encourager. »
Vous aussi, vous ressentez cet élan d’aider ? Découvrez comment devenir bénévole à la Croix-Rouge : Faites du bénévolat avec nous — Croix-Rouge canadienne.