Comment le droit international humanitaire protège-t-il les femmes pendant les conflits armés?

Par Karyn Stone

Le 25 novembre est la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. La violence à l’égard des femmes est un phénomène répandu qui n’épargne aucune région ni aucun pays. La violence basée sur le genre, quelle qu’elle soit, est une violation des droits de la personne. Elle a des conséquences désastreuses et durables sur les personnes qui la subissent. La violence basée sur le genre peut toucher tout le monde, mais certaines femmes et certaines filles y sont particulièrement vulnérables, en particulier celles qui vivent dans des zones de guerre. 
 
Deux femmes tiennent un jeune garçon souriant dans leurs brasLa violence envers les femmes pendant des conflits armés est une violation du droit international humanitaire (DIH). Les conventions de Genève (1949) et leurs protocoles additionnels contiennent des dispositions concernant la non-discrimination. Concrètement, les civiles et les combattantes qui ne participent plus aux hostilités doivent bénéficier des mêmes protections que les hommes en vertu du droit international humanitaire. En outre, il existe des protections spécifiques qui doivent être accordées aux prisonnières de guerre, par exemple, la détention dans des zones réservées aux détenues de sexe féminin. Les besoins spécifiques des femmes touchées par des conflits armés doivent aussi être respectés. Il est également important de répondre aux besoins des femmes enceintes, des mères de jeunes enfants et des femmes qui allaitent et qui ont besoin de soins particuliers.
 
En vertu de certaines dispositions du droit international humanitaire, le viol et toute forme de violence sexuelle à l’égard des femmes sont formellement interdits et peuvent constituer des crimes de guerre. La quatrième convention de Genève portant sur la protection des populations civiles en temps de guerre stipule : « Les femmes seront spécialement protégées contre toute atteinte à leur honneur, et notamment contre le viol, la contrainte à la prostitution et tout attentat à leur pudeur » (article 27 de la quatrième convention de Genève, 1949).
 
En dépit de ces protections juridiques, les violences physiques, psychologiques et sexuelles subies par les femmes et les filles depuis toujours continuent à se produire pendant les conflits armés. Ces violences sont courantes pendant les périodes de guerre et toutes les mesures doivent être prises pour mettre fin à ces crimes. Les femmes qui sont obligées de fuir leurs maisons à cause des conflits armés deviennent particulièrement vulnérables aux violences et à l’exploitation, en particulier lorsqu’elles se déplacent seules ou avec de jeunes enfants. Même les femmes qui arrivent à se rendre dans des camps pour personnes déplacées sont en danger en raison des structures sécuritaires inadéquates ou de l’absence de programmes de lutte contre les violences sexuelles.
 
Le nombre d’actes de violences à caractère sexuel qui se produisent pendant des conflits armés est considérablement sous-estimé, car des obstacles empêchent souvent les victimes de signaler la situation ainsi que d’obtenir l’aide et le soutien nécessaires. Certaines de ces femmes sont confrontées à la stigmatisation sociale, à la peur du rejet par leurs familles ou leurs communautés et à un accès limité aux soins médicaux, y compris à du soutien psychosocial. La Croix-Rouge canadienne œuvre aux côtés d’autres acteurs humanitaires, notamment ses partenaires du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, pour prévenir les violences faites aux femmes et répondre aux besoins des victimes et des survivantes. En cette Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, nous exhortons tous les États à respecter le droit international humanitaire et à lutter contre les violences faites aux femmes et aux filles pendant les conflits armés.

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