Lutter contre la violence fondée sur le genre au Canada

Du 25 novembre au 10 décembre, nous participons aux 16 jours d’activisme contre la violence fondée sur le sexe. Cette campagne nous donne l’occasion de réfléchir ensemble aux actes de violence fondée sur le genre qui sont commis dans nos communautés et ailleurs dans le monde. Elle nous permet aussi de souligner les efforts déployés pour y mettre fin.

Lorsque surviennent des catastrophes et des urgences, on constate une intensification de la violence fondée sur le genre, non seulement pendant la période de crise, mais aussi par la suite. Malheureusement, cette tendance s’observe également pendant la pandémie de COVID-19.

Grâce au financement du gouvernement du Canada, la Croix-Rouge canadienne a offert des subventions à des organismes communautaires offrant des services de première ligne pendant la pandémie. Certains de ces organismes luttent contre la violence fondée sur le genre. Nous avons pris contact avec des représentantes de ces organismes pour discuter de la nature de leur travail et de leurs efforts d’adaptation pour répondre aux besoins de leurs bénéficiaires pendant la pandémie de COVID-19.

À Terre-Neuve, l’organisme Violence Prevention Avalon East (en anglais seulement) est une alliance d’organismes communautaires et gouvernementaux déterminés à mettre fin à la violence dans les foyers et dans la communauté. Comme l’explique Valerie Barter, directrice générale de l’organisme : « Nous nous sommes engagés à créer un milieu sécuritaire afin que tout le monde à Terre-Neuve puisse vivre sa vie sans craindre de subir de la violence physique, sexuelle ou émotionnelle ou toute autre forme de violence. De plus, nous sommes en mission pour veiller à intégrer le point de vue des survivantes dans notre travail et pour nous assurer qu’elles sont entendues. Selon nous, vivre sans avoir peur de subir de la violence physique, sexuelle, émotionnelle ou toute autre forme de violence, c’est un droit fondamental. »

Valérie est une témoin privilégiée des effets de la pandémie de COVID-19. Habituellement, l’organisme reçoit deux messages par jour. Dans le contexte de la pandémie, qui exerce sur les gens des pressions supplémentaires (comme des problèmes financiers) et qui les contraint à s’isoler à la maison, l’organisme reçoit jusqu’à six ou sept messages par jour. « Dès le début, nous avons commencé à recevoir beaucoup plus de demandes. Il peut s’agir d’un appel, d’un message Facebook ou d’un courriel. Les gens qui vivent de la violence dans leurs propres foyers ont de la difficulté à trouver des moyens de demander de l’aide. »

Pour donner suite aux nouveaux défis qui sont apparus depuis le début de la pandémie, l’organisme Violence Prevention Avalon East a lancé la campagne UnSafe at Home. « Les responsables gouvernementaux nous encouragent à rester à la maison et c’est aussi ce qu’indiquent les annonces dans les médias, d’expliquer Valerie. Notre bureau et quelques-uns de nos bénévoles se sont rapidement rendu compte que ce message pourrait être nocif pour les personnes qui sont victimes d’actes de violence de la part de leurs partenaires intimes. Et si l’on n’est pas en sécurité à la maison, que doit-on faire? Grâce au financement de la Croix-Rouge canadienne, nous sommes parvenus à embaucher du personnel pour notre projet et nous avons créé la page d’accueil du site Web de notre campagne UnSafe at Home, ainsi que des campagnes sur les réseaux sociaux, des vidéos, des webinaires et des annonces radiophoniques et télévisées. »

« La violence fondée sur le genre est un problème de santé publique et une violation des droits de la personne », affirme Lisa Ogbole de l’organisme Imani’s Place (en anglais seulement). Cet organisme, qui offre de l’aide aux gens qui vivent de la violence fondée sur le genre en Ontario, a aussi reçu une subvention de la Croix-Rouge.

Lisa Ogbole présente ainsi l’assistance qu’offre l’organisme aux personnes subissant de la violence : « Nous offrons un endroit sécuritaire où les victimes peuvent guérir, reprendre le dessus et acquérir des compétences essentielles qui les aideront à réintégrer la société. » L’organisme offre aussi des services dans la communauté (p. ex., une ligne d’écoute téléphonique) et diffuse de l’information pour sensibiliser la population à ces problématiques. Le financement de la Croix-Rouge a aidé Imani’s Place à faire rouler sa ligne d’écoute en santé mentale, qui lui permet d’offrir du soutien et des conseils aux jeunes.

L’Initiative Dandelion est un organisme composé de « survivant(e)s, pour les survivant(e)s ». Ce sont aussi des survivant(e)s qui l’ont fondé. Spécialiste stratégique et éducatrice dans le domaine de la violence fondée sur le genre, Viktoria Belle est la directrice générale et la fondatrice de l’Initiative. « 
Depuis 2016, notre petite équipe de deux personnes a offert des services à 250 survivant(e)s en moyenne chaque année, explique-t-elle. Nous avons aussi offert de la formation à plus de 1 500 personnes travaillant dans le secteur hôtelier, dans le cadre de notre programme créé pour que les bars et autres lieux de travail du secteur soient plus sécuritaires. » Elle ajoute que l’Initiative travaille également à l’élaboration de politiques pour les milieux de travail.

Compte tenu de la pandémie de COVID-19, l’Initiative Dandelion (en anglais seulement) est aussi passée en mode virtuel. L’organisme a utilisé la subvention de la Croix-Rouge pour embaucher les membres de sa nouvelle équipe de soutien par les pairs afin d’offrir des services adaptés aux survivant(e)s noir(e)s, autochtones ou de couleur ou LGBTQ qui ont subi un traumatisme. La subvention a aussi servi à distribuer des trousses renfermant de l’information utile et des articles de soins aux femmes et enfants dans les refuges et aux survivant(e)s dans la communauté. De plus, les bénéficiaires ont accès à des ressources en ligne, dont des ateliers et les trousses de planification de sécurité.

À l’instar de Valerie Barter, Viktoria Belle fait valoir que même si la problématique de la violence fondée sur le genre date d’avant la pandémie, une augmentation des cas s’observe actuellement. À ce sujet, elle précise : « Cela pourrait s’attribuer à ce que l’on constate souvent : il y a un lien entre les pandémies et autres périodes d’incertitude et bon nombre de facteurs de risque qui exposent les femmes et les personnes féminisées à de la violence fondée sur le genre ».

Face à un problème comme la violence fondée sur le genre, on peut se sentir désemparé. L’un des premiers gestes que nous pouvons poser est fort simple : nous devons nous sensibiliser au sujet. « Nous exhortons tout le monde à trouver une place dans son cœur, dans sa vie et dans son quotidien pour apprendre comment prévenir la violence fondée sur le genre, la reconnaître et intervenir lorsqu’elle se présente », d’expliquer Viktoria Belle.


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