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« Pour la première fois de sa vie, ma mère, qui dormait d’un sommeil de plomb, ne s’est pas réveillée pour aller au travail », raconte madame Cooper, qui a rendu son tablier de bénévole il y a deux ans à l’âge vénérable de... 96 ans! À l’époque, sa mère travaillait à la National Sea Products, près du port, qui a été le théâtre d’une terrible tragédie.
« Maman avait laissé la fenêtre de sa chambre ouverte avant d’aller au lit. C’est ce qui l’a sauvée, car celle-ci ne s’est pas fracassée sous l’impact de la détonation. » En effet, un navire chargé de munitions a explosé au port d’Halifax à la suite d’une collision, causant une véritable hécatombe : environ 1 950 morts, 9 000 blessés, 1 630 foyers détruits et 12 000 maisons endommagées.
« Ma mère m’a raconté qu’elle s’est précipitée dans la rue, attrapant au vol son éternel béret de velours vert. Sous l’effet de la panique, elle s’est jetée au cou d’un passant. »

Ensuite, Betty s’est enrôlée dans l’Aviation. En 1953, l’année du couronnement de la Reine Élisabeth, elle a reçu une affectation en Angleterre, à 160 kilomètres de Londres. « Mes collègues et moi avions trouvé des billets pour la cérémonie à la toute dernière minute. C’était en juin, le ciel était nuageux mais on s’est bien amusées. Quand Sa Majesté a posé le pied sur le parvis de l’église, le soleil s’est mis à briller. »
Betty a gardé le contact avec ses collègues et ses amies de la Croix-Rouge au fil des ans et des réunions.
« En 1983, la toute dernière réunion des femmes à l’emploi de la Force aérienne s’est tenue à Halifax. J’ai participé à la planification de l’événement pendant trois ans, à titre de coprésidente du comité. Plus de 600 femmes s’y sont présentées. Halifax a bien changé depuis », confie-t-elle en riant.
L’an dernier, un monument baptisé « Les Bénévoles » a été érigé à Halifax pour souligner la contribution des femmes dans l’effort de guerre, en hommage aux dames comme Betty Anderson.