En octobre 2010, dix mois après le puissant tremblement qui a dévasté le pays, une autre catastrophe s’est abattue sur Haïti : le choléra. Cette maladie, dont aucun cas n’avait été recensé sur l’île depuis plus d’un siècle, s’est rapidement propagée dans les dix départements du pays.
Les mesures prises pour lutter contre une épidémie de choléra ont été massives, tant à l’échelle locale qu’internationale. En effet, des centres et des unités de traitement du choléra ont été mis sur pied partout dans le pays et des messages de sensibilisation et de prévention par l’hygiène ont été diffusés dans les médias pour freiner l’augmentation alarmante des nouveaux cas.
Plus de 250 000 personnes ont reçu une solution de réhydratation orale dans le cadre d’activités de promotion de l’hygiène. Des bénévoles et des employés de la Croix-Rouge haïtienne ont été formés aux procédures de désinfection, aux mesures d’hygiène à adopter et à la prise en charge des patients atteints du choléra. Une stratégie à long terme de lutte contre la maladie à l’aide de programmes de premiers secours et santé à base communautaire ainsi que de programmes de contrôle épidémiologique a été établie afin de former des bénévoles compétents et confiants en leurs capacités.
En juin 2012, le ministère de la Santé publique, en collaboration avec la Croix‑Rouge, a lancé une campagne de vaccination contre le choléra dans la région de l’Artibonite. Environ 50 000 personnes ont été vaccinées dans le cadre de cette campagne.
Lecienne Beausejour, âgée de 40 ans, compte parmi les habitants de la région à s’être fait vacciner contre le choléra. « J’ai veillé à ce que toute ma famille reçoive le vaccin pour qu’elle soit à l’abri de cette maladie », a-t-elle déclaré.
Mme Beausejour habite depuis 17 ans dans la collectivité de Frecyneau, située à une quinzaine de kilomètres de Saint-Marc. Elle se souvient de la situation lorsque le choléra est apparu dans la région.
« Les gens ignoraient quelles mesures prendre, car ils ne savaient ce qui se passait. On était sûr d’une chose : des personnes mouraient », a-t-elle confié.
Fort heureusement pour Mme Beausejour, aucun membre de sa famille n’a contracté la maladie. Elle remercie la Croix‑Rouge et elle est reconnaissante des messages de promotion de l’hygiène diffusés par les bénévoles de l’organisation, qui lui ont fourni les renseignements nécessaires pour assurer la sécurité de ses quatre enfants et de son mari.
L’an dernier, après avoir subi une chirurgie intestinale, Mme Beausejour n’a pu regagner son travail et a choisi de faire du bénévolat auprès de la Croix‑Rouge. Elle dédie désormais ses journées à la sensibilisation des habitants aux mesures de sécurité en matière de santé et d’hygiène. Elle fait également du porte-à-porte dans sa collectivité pour s’assurer que les gens respectent les directives d’hygiène qui leur ont été enseignées.
« Je crois qu’il est important de rappeler aux gens ce qu’ils doivent faire pour prévenir le choléra. Ils ne doivent pas oublier que la maladie est toujours présente, bien qu’elle tue moins qu’avant. »