Frappé d’une mort subite, il reprend vie grâce à trois partenaires de gym, un DEA et une formation en secourisme

Par Kirsten Long, conseillère en communications

John Uhren est un jeune homme actif qui suivait des cours de conditionnement physique bien avant la pandémie. Après l’arrivée de la COVID-19, il avait pris l’habitude de s’entraîner chez lui. Un soir de février 2022, assis à table avec sa femme et son fils de 11 mois, il a annoncé que le moment était venu de retourner au gym. Il était loin de se douter que son cœur s’arrêterait de battre lors de son premier cours en salle.
 
En se réveillant le matin du 26 février, John se sentait en pleine forme et prêt à retourner au gym. À son arrivée, l’instructeur de conditionnement physique, Rob Nardecchia, lui a attribué la dernière station ouverte, qui se trouve dans le coin près de l’entrée. Le groupe commençait à peine les exercices d’échauffement lorsque John s’est écroulé au sol. Il a atterri aux pieds de son camarade de classe, Andrew Gurrisi, qui lui est venu en aide instantanément. Andrew a grandi dans une ville côtière d’Australie, où il avait suivi des cours de secourisme durant l’adolescence, puis dans le cadre de son travail jusqu’à son déménagement au Canada il y a quelques années. Grâce à sa formation, Andrew savait comment réagir lorsque John s’est effondré. « Je suis des cours de réanimation depuis l’âge de 16 ans, c’est ce qui m’a permis de réagir de façon aussi méthodique », se souvient-il.
 
Andrew a immédiatement placé John en position latérale de sécurité, une méthode de secourisme servant à protéger une personne inconsciente. Il a ensuite évalué l’état du jeune homme, en lui parlant et en lui massant le sternum. Carla, une autre membre du gym qui travaille comme infirmière aux urgences, a participé à l’évaluation.
 
Une machine DEA sur un murPendant ce temps, quelqu’un s’est empressé de signaler l’incident à Rob, qui s’était absenté pour récupérer quelque chose au bureau du gym. En apprenant la nouvelle, il s’est aussitôt précipité aux côtés d’Andrew et de Carla. « J’ai immédiatement demandé à quelqu’un d’appeler le 911 », dit Rob. Le trio s’est rapidement rendu compte que John ne respirait plus et que le pouls de son poignet faiblissait. Rob est alors parti en courant pour récupérer le défibrillateur externe automatisé (DEA) du gym.
Trois mois seulement avant l’arrêt cardiaque de John, Rob avait suivi la formation annuelle en secourisme et en réanimation cardiorespiratoire (RCR). « On avait eu beaucoup de plaisir pendant le cours; je ne me doutais pas que, trois mois plus tard, je devrais courir pour récupérer le DEA », confie Rob.
 
Après avoir doucement placé John sur le dos, Andrew a commencé le massage cardiaque. « J’ai essayé de mettre tout mon poids sur lui et d’administrer les compressions correctement, explique-t-il. Je n’oublierai jamais la sensation de sa poitrine sous mes mains ».
 
À ce stade, la peau de John avait viré au bleu et sa respiration était devenue haletante. L’équipe n’a pas baissé pas les bras pour autant : Rob est revenu rapidement avec le DEA, Carla a enlevé la chemise de John et lui a placé les électrodes sur la poitrine, mais aucun battement de cœur détecté. Il a fallu une ou deux autres analyses pour que l’appareil recommande enfin l’administration d’une décharge électrique. « Je me suis dit “il ne mourra pas ce soir“ se rappelle Rob. Je n’ai jamais appuyé aussi fort sur un bouton. »
 
Les pompiers sont arrivés moins de 8 minutes après l’appel au 911, quelques instants seulement après la décharge électrique. « C’étaient les plus longues minutes de ma vie », déclare Andrew.
 
John a été transporté à l’hôpital avec un diagnostic de « mort subite ». Il a été placé sous respirateur, sans activité cérébrale et avec un très mauvais pronostic. Heureusement, au bout de quelques jours, il a surpris l’équipe médicale en se réveillant du coma et en reprenant des fonctions motrices normales. Trois semaines plus tard, John et sa femme ont fêté le premier anniversaire de leur fils. « Lorsque j’y repense, c’était le pire moment de ma vie. Mon fils avait 11 mois, il n’aurait jamais appris à me connaître », confie John.
 
En rétrospective, John, Andrew et Rob sont d’accord pour dire que si le cœur de John devait s’arrêter, il n’aurait pas su choisir un meilleur endroit et un meilleur moment pour le faire. Comme Rob l’a fait valoir après les faits, « il a fallu qu’une multitude de facteurs soient présents pour que l’histoire se termine bien », y compris le fait que trois personnes compétentes soient présentes au gym et puissent agir rapidement ce jour-là.
 
Les trois ont également souligné l’importance de suivre une formation en secourisme.
 
Le propriétaire fait suivre une formation en secourisme à son personnel chaque année. Il organise également des cours destinés aux membres. Bien que la loi ne l’exige pas, son gym était équipé d’un DEA. « C’est le meilleur investissement que j’ai jamais fait » affirme-t-il.
 
Le message de Rob est clair : « Nous ne voyons souvent pas l’intérêt de suivre une formation en secourisme, et pourtant, le jour où nous en avons besoin, nous réalisons à quel point celle-ci est précieuse. Et elle ne vous prendra que quelques heures de votre journée ».
 
Andrew, Rob et Carla ont reçu le Prix du secourisme à l’œuvre de la Croix-Rouge pour avoir sauvé la vie de John.
 
« Je suis époustouflé par la gentillesse de ces personnes que je connaissais à peine qui n’ont pas hésité à m’aider lorsque j’étais dans une situation de vie ou de mort, déclare John. Si je suis ici aujourd’hui, c’est uniquement grâce aux actions héroïques de mon instructeur de conditionnement physique et des personness qui suivaient le cours ».
 
La Croix-Rouge canadienne est un chef de file en matière de programmes de secourisme et de RCR. Elle offre des formations à la population canadienne dans ces domaines depuis plus de 80 ans. Pour connaître les programmes de formation et vous y inscrire, cliquez ici.

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