Comment un cale-porte peut vous protéger

Par Kathy Mueller, Croix-Rouge canadienne​
 
Le Larousse définit le cale-porte comme étant un « dispositif servant à arrêter une porte ».
Il peut être en bois, en caoutchouc ou en métal.
Vous en avez fort probablement un à la maison.
 
Dans mon cas, un cale-porte ne se résume pas qu’à cela. Il est devenu ni plus ni moins un moyen de protection.
 
Au fil de mes missions humanitaires pour la Croix-Rouge, j’ai travaillé dans des pays où la sécurité n’est pas toujours une priorité au niveau local, et où le risque d’être enlevée ou attaquée est plus élevé qu’au Canada. Des pays où le personnel de l’hôtel ne se gêne pas d’entrer dans votre chambre sans s’annoncer ou frapper à la porte, à toute heure du jour ou de la nuit.
 
Mon cale-porte aide à prévenir cette dernière éventualité ou du moins me donne les quelques secondes nécessaires pour appeler à l’aide. Dernièrement, je ne pars jamais en mission sans le glisser dans mes valises.
 
Security-training-Nov-2019_460-(1).jpgOn m’a rappelé l’efficacité de cet objet pourtant anodin lors d’une formation d’une semaine organisée par le Service de sécurité de la Croix-Rouge canadienne à laquelle j’ai participé récemment.
 
Nous y avons discuté de l’importance de la préparation à tous les niveaux, tant psychologique que physique, pour être prêts à faire face à des environnements très stressants et savoir quoi mettre dans le « sac d’urgence » qui doit être prêt en tout temps en cas de départ précipité.
 
Nous avons parlé de la préparation aux déplacements sur le terrain, par exemple en prenant connaissance de l’itinéraire du convoi et en prévoyant un autre trajet possible en cas de pépin.
 
Nous avons également appris comment augmenter nos chances de survivre à un enlèvement et où se réfugier en cas de fusillade (apparemment, à partir d’un mètre d’épaisseur, un tas de terre serait plus sécuritaire qu’un mur de béton).
 
Nous avons fait des exercices de sécurité, parlé « d’hibernation », exploré l’identification des acteurs clés et appris comment communiquer à l’aide d’une radio avec émetteur-récepteur.
 
Mais nous n’avons pas fait que discuter, nous avons également participé à des mises en situation pratiques. Nous avons passé deux jours de suite à l’extérieur, au froid et dans la neige pour avoir une idée concrète des situations auxquelles nous pourrions être confrontés sur le terrain. Nous avons appris les rudiments du secourisme en milieu sauvage, comment effectuer le triage des blessés et comment repérer des mines enterrées.
 
Les formateurs ont souligné l’importance du travail d’équipe et d’une bonne écoute, et nous ont rappelé qu’un garrot doit toujours être un peu plus serré que ce que l’on croit.
 
L’organisation pour laquelle je travaille accorde une importance capitale à la sécurité de son personnel, qui fait partie de ce que l’on appelle son « devoir de diligence ». Pour ne pas manquer à son devoir, elle tient compte du contexte des missions auxquelles nous participons et des risques auxquels nous pourrions être confrontés afin de prendre les mesures nécessaires pour réduire ces risques. Ces mesures peuvent passer par l’inspection et l’approbation des endroits où nous sommes hébergés et la formation du personnel – notamment en veillant à ce que les chauffeurs adaptent leur conduite en fonction du terrain, que les véhicules soient entretenus régulièrement et que des mesures de sécurité appropriées à chaque situation soient mises en place.
 
Mais ma sécurité, c’est d’abord et avant tout mon affaire. Comme on n’a cessé de nous le rappeler pendant la formation de sécurité : « si on peut le prévoir, on peut le prévenir ».
 
Qu’une personne cherche à s’infiltrer dans ma chambre la nuit, je peux le prévoir. Armée de mon cale-porte, je peux aussi le prévenir.
 
 

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