Sauver des vies au plus profond de la nuit

Diana Coulter, travailleuse humanitaire canadienne en mission au Bangladesh
 
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Il n’est jamais facile d’aider des gens dont le visage exprime douleur, abattement et panique. Quand des milliers d’entre eux ont déferlé du Myanmar vers les camps de transition du Bangladesh dans la nuit – trébuchant, gémissant, l’air hagard – la petite équipe de professionnels de la santé en provenance du Canada a dû s’atteler à l’énorme tâche devant eux.
 
Dre Ola Dunin-Bell, à gauche dans la photo, raconte les difficultés de l’équipe médicale mobile de la Croix-Rouge canadienne à son arrivée au camp de transition.
 
« Je me rappelle des masses de gens malades arrivant par autobus ou à pied avec des enfants, par une nuit d’encre. Je me demande encore si nous n’avons pas oublié des gens qui avaient besoin de nous. »
 
Blog_Maria.jpgLes arrivées au camp se font généralement de jour. Par contre, la première expérience de l’équipe canadienne s’est tenue tard dans la nuit un vendredi, journée où tous les interprètes et le personnel de soutien ont congé. L’équipe a déniché des lampes frontales et appelé les techniciens de l’hôpital mobile ainsi que d’autres braves en renfort. Une voiture aux phares allumés guidait les colonnes de migrants vers les services médicaux.
 
Les membres de l’équipe ne sont pas près d’oublier cette nuit forte en émotions. À travers les scènes de douleur et de souffrance atroces s’est aussi manifestée une force incroyable. Voici quelques témoignages.
 
Maria Munoz-Bernard (médecin et chef de l’équipe), à droite : « Des ombres accompagnées d’enfants glissaient dans la nuit. Les gens arrivaient jusqu’à nous, effrayés et épuisés, mais animés d’un courage hors du commun. Deux hommes émaciés portaient une vieille femme dans une minuscule caisse de bois : un spectacle d’une infinie tristesse. Malgré leur propre fatigue, ils étaient résolus à mener la dame à bon port. »
 
Ola Dunin-Bell (médecin) : « Deux femmes complètement exténuées sont arrivées; la plus jeune des deux semblait enceinte, et l’autre était probablement sa mère. La jeune femme s’inquiétait pour l’enfant à naître. Loin d’être convaincue, je l’ai rassurée en lui disant que tout irait bien pour son bébé, car elle se trouvait maintenant en sécurité. Ces simples paroles ont réussi à la détendre un peu. Elle a ramassé son maigre ballot avant de rejoindre les lignes avec sa mère. »
 
Blog_Gerardo.jpgGerardo Escalante : (membre de la Croix-Rouge mexicaine affecté à l’équipe canadienne), à gauche : « Une fillette âgée d’une dizaine d’années marchait seule dans la nuit, visiblement déboussolée. Je lui ai demandé où étaient ses proches, et elle a répondu qu’on avait tué toute sa famille. »
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Lynn Henderson (infirmière), à droite : « Le matin suivant notre installation au camp de transition, je m’apprêtais à examiner une femme qui venait d’accoucher la veille, à son arrivée. En entrant dans la tente, où régnait une chaleur suffocante, j’ai vu la mère et l’enfant encore couverts de sang, car la pauvre femme ne disposait d’aucun vêtement de rechange. Nous avons fait tout ce qu’il fallait, mais cette scène me hantera longtemps. »
 
Depuis cette nuit, l’équipe médicale mobile canadienne est à l’œuvre au camp de transition, où les migrants arrivent souvent par milliers.

Les Canadiens peuvent faire un don au Fonds de secours : réfugiés du Myanmar.

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