L’explosion d’Halifax : le baptême du feu pour la Croix-Rouge canadienne

La une du Halifax Herald
La une du Halifax Herald.
300 bénévoles se sont affairés à transformer des draps et des tissus en bandages et en pansements.
300 bénévoles se sont affairés à transformer des draps et des tissus en bandages et en pansements.
Réapprovisionné quotidiennement par les bénévoles de la Croix-Rouge
Réapprovisionné quotidiennement par les bénévoles de la Croix-Rouge en médicaments et en fournitures médicales, le YMCA d’Halifax a rapidement été converti en hôpital temporaire.
L’un des 13 postes de secours installé dans un bâtiment qui a résisté à l’explosion.
L’un des 13 postes de secours installé dans un bâtiment qui a résisté à l’explosion.
L’une des nombreuses ambulances déployées à Halifax
L’une des nombreuses ambulances déployées à Halifax grâce à l’appui financier de la Croix-Rouge américaine.
Un dortoir au Saint Mary’s College
Un dortoir au Saint Mary’s College – aménagé en hôpital temporaire et réapprovisionné par les bénévoles de la Croix-Rouge quotidiennement.
Bureau temporaire du Comité de secours médicaux.
Bureau temporaire du Comité de secours médicaux. L’un de ses sous-comités, composé de 34 bénévoles de la Croix-Rouge, veillait au réapprovisionnement quotidien de 62 hôpitaux et postes de secours permanents et temporaires.
Un blessé transporté à l’école St. Mary’s
Un blessé transporté à l’école St. Mary’s, aménagée en hôpital temporaire par la Croix-Rouge américaine.
Des enfants emportent des caisses de vivres provenant de partout au Canada
Des enfants emportent des caisses de vivres provenant de partout au Canada par l’entremise de la Croix-Rouge et d’autres organismes, et distribuées sous les bons offices du Comité de secours d’Halifax.

En 1917, la ville d’Halifax, en Nouvelle-Écosse, est une plaque tournante de l’effort de guerre au Canada. Baigné d’eaux profondes dont la surface ne gèle pas, son port joue un rôle stratégique en raison de sa proximité avec le continent européen. Des dizaines de milliers de soldats provenant du Canada, de l’Empire britannique et des États-Unis transitent par ce havre situé sur la côte atlantique, de même qu’une flotte imposante de navires chargés de fournitures de guerre.

Le matin du 6 décembre, aux alentours de 9 heures, l’inimaginable se produit : le Mont-Blanc, un vaisseau de munitions français, entre en collision avec l’Imo, un navire de secours belge. La déflagration, la plus violente de l’histoire à l’époque, sera seulement supplantée par les bombardements de Hiroshima et Nagasaki des années plus tard. En un instant, le côté nord de la ville a été rasé, avant qu’un gigantesque tsunami fauche la vie de près de 2 000 personnes, en plus d’en blesser 9 000 autres. La catastrophe a endommagé environ 15 000 maisons et détruit des milliers d’habitations, jetant ainsi 10 000 personnes à la rue.
 
Cette tragédie marque la toute première participation de la Croix-Rouge canadienne à une opération de secours en sol canadien – une activité qui deviendrait bientôt le fer de lance de l’organisme.
 
La Croix-Rouge américaine, à la suite du tremblement de terre survenu à San Francisco en 1906 et des terribles incendies de Chelsea et de Salem (1908 et 1914), avait déjà mis au point un programme de secours d’urgence. Lorsque la nouvelle de la situation à Halifax est parvenue à Boston, le chapitre local de la Croix-Rouge a déployé une équipe d’experts, du personnel médical, du matériel de premiers soins, des vêtements ainsi que des matériaux et des fournitures pour la reconstruction. La Croix-Rouge canadienne a rapidement mobilisé ses bénévoles locaux pour la réception et la distribution de matériel médical dans plus de 62 hôpitaux et postes de secours permanents et temporaires, répartis à travers la ville. Des chapitres de la Croix-Rouge partout au Canada et aux États-Unis ont fait parvenir de l’argent, du personnel, des fournitures médicales, de l’équipement et des vêtements.
 
Un an après la fin de la Première Guerre mondiale, en 1919, le gouvernement fédéral et la Croix-Rouge canadienne ont décidé d’élargir le mandat de la Croix-Rouge. En effet, celle-ci ne se limiterait plus aux secours en temps de guerre : elle se consacrerait aussi aux interventions en cas et de catastrophes et d’urgences en temps de paix.
 
La collaboration entre la Croix-Rouge canadienne et la Croix-Rouge américaine se poursuit jusqu’à ce jour. Par exemple, la Croix-Rouge canadienne a déployé du personnel aux États-Unis dans la foulée des ouragans Sandy en 2012 et Matthew en 2016. De même, la Croix-Rouge américaine a aidé le Canada à la suite des terribles inondations survenues en Alberta en 2013, et des feux de forêt qui ont embrasé Fort McMurray en 2016 et la Colombie-Britannique en 2017.
 
Un siècle plus tard, l’intervention d’urgence demeure l’un des programmes phares de la Croix-Rouge canadienne. Les bénévoles de la Croix-Rouge interviennent en moyenne toutes les trois heures sur le territoire canadien, qu’il s’agisse d’aider une famille qui voit sa demeure s’envoler en fumée ou une communauté entière touchée par une catastrophe.
 
Afin d’exprimer sa gratitude, la Nouvelle-Écosse envoie chaque année en décembre un énorme sapin afin d’illuminer le parc Boston Common. Cette tradition annuelle, lancée officiellement 1971, remonte en fait à 1919.
 
Quelques faits intéressants :  
  • L’explosion a fait plus de victimes chez les Néo-Écossais que tous les combats de la Première Guerre mondiale réunis.
  • Les éclats de verre et les débris soufflés par l’explosion ont causé des blessures aux yeux à des centaines de victimes. La Croix-Rouge américaine a mandaté un expert qui est venu aider la Halifax School for the Blind à mettre sur pied des programmes de soins à court et long terme.
  • L’onde de choc produite par la déflagration ‒ l’équivalent de près de 2 700 tonnes de TNT ‒ a fracassé des fenêtres jusqu’à Truro en Nouvelle-Écosse, à 100 km d’Halifax. Des résidents de l’Île-du-Prince-Édouard, à 200 km au nord, auraient entendu l’explosion.
  • L’explosion a rasé 1 630 édifices, en plus de couler 7 navires. Près de 12 000 autres édifices ont subi de lourds dommages.
  • Le matin suivant, un blizzard est venu compliquer l’intervention, laissant sur son passage 40 centimètres de neige. Le mercure a chuté sous le point de congélation et les bourrasques ont attisé les flammes qui brûlaient encore.
  • La violence de l’explosion a projeté une pièce de l’ancre du Mont-Blanc quatre kilomètres plus loin. La pièce, qui pèse une demi-tonne, est toujours là aujourd’hui à Anchor Drive, l’un des nombreux lieux commémoratifs de la tragédie.
  • La déflagration a littéralement transformé le port en un immense cratère boueux pendant quelques secondes. Des vagues de quatre mètres, provoquées par l’onde de choc et poussées par les courants marins, ont ensuite déferlé vers la côte, rompant les amarres des navires et catapultant des embarcations vers l’intérieur des terres.

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