Une déléguée montréalaise profondément touchée par l'espoir des réfugiés

Le récit d’Émilie Gauthier Paré, déléguée de la Croix-Rouge canadienne, qui se trouve actuellement au Camp Idomeni, en Grèce, pour offrir un soutien psychosocial aux réfugiés. On la voit ici en compagnie d’une mère syrienne, qui a tout laissé derrière elle dans l’espoir de rebâtir sa vie et celle de sa famille en Allemagne. Émilie nous raconte que son histoire ressemble à celle de plus de 6 000 réfugiés qui traversent ou s’installent au camp quotidiennement: « Leur joie de vivre et leur désir de faire de nouvelles rencontres sont contagieux. Chaque jour passé en leur compagnie est un véritable privilège! »

Emilie-assise-avec-une-mere-syrienne-(1).jpgLe soleil se lève sur le camp d’Idomeni, en Grèce, à la frontière de la Macédoine. Il est presque impossible de garder le compte du nombre d’autobus qui arrivent l’un après l’autre, sans relâche depuis les dernières heures. Dans chacun de ces autobus se trouvent une cinquantaine de passagers – réfugiés et migrants – qui ont entrepris un voyage périlleux en quête d’une vie meilleure. Parmi ces gens, des femmes, des hommes, des nouveau-nés, des vieillards, des enfants malades, des femmes enceintes, des personnes handicapées…

Il m’arrive souvent de me sentir submergée par le travail à effectuer, puis je respire : une chose à la fois. Je suis déployée ici comme déléguée psychosociale pour un mandat d’un mois. Jour après jour, environ 6000 réfugiés et migrants passent par le camp d’Idomeni. Ils y restent parfois quelques minutes, parfois quelques heures, tout dépendant du flot migratoire de l’autre côté de la frontière.

Une partie importante de mon rôle ici est de m’assurer que les gens reçoivent l’information dont ils ont besoin au camp, et aussi de les informer sur ce qui pourrait les attendre de l’autre côté de la frontière. Ces gens ont traversé l’enfer et présentent un niveau de stress psychologique excessivement élevé : la moindre information partagée contribue à réduire ce stress. Je fais aussi de nombreuses séances de « premiers soins psychologiques » (PFA) chemin faisant.

Il y a tant de gens qui m’ont touchée profondément depuis que je suis ici : ce Syrien aux yeux bleus si tristes qui me raconte avoir tout laissé derrière lui et qui me confie ne plus croire en l’humanité, cette femme afghane qui a perdu son mari durant le trajet entre Athènes et Idomeni, l’autobus étant reparti sans lui, ce jeune homme qui a perdu son frère lors de la traversée en mer, ou encore cette petite fille de 6 ans, atteinte de leucémie. Ses parents n’ont eu d’autre choix que de quitter un pays dévasté par la guerre, où les infrastructures médicales sont quasi inexistantes, pour tenter de se rendre en Allemagne et ainsi s’assurer que leur fille ait accès à de meilleurs soins médicaux.

Tous ces gens, et tous les autres, sont une immense source d’inspiration pour moi. Ils me sourient, me remercient du fond du cœur à la moindre bribe d’information que je leur transmets. Certains m’offrent même de partager le peu de nourriture qu’ils ont avec moi… Je leur sourie, leur souhaite bonne chance pour la suite de leur périple et je me dis qu’il y a encore en ce bas monde des gens qui me redonnent confiance envers le pouvoir de l’humanité.

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