Les équipes de la Croix-Rouge aux premières lignes de la lutte contre l’Ebola en Guinée

Chaque matin, Mamadou Saidon Bah se réveille en ne sachant pas s’il passera la journée à préparer ses cours et à corriger les devoirs de ses élèves ou s’il supervisera les jeunes bénévoles de la section locale de la Croix-Rouge pour une mission de récupération de la dépouille d’une autre victime de l'épidémie d'Ebola.

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En tant que directeur de la section de Matoto de la Croix-Rouge guinéenne, Mamadou est aux premières lignes de la lutte contre l'épidémie à Conakry, la capitale du pays. Alors que le virus Ebola croit de manière exponentielle et qu’il atteint des zones urbaines pour la première fois dans l'histoire, son équipe de bénévoles qualifiés est de plus en plus sollicitée.

Dans un pays où la Croix-Rouge gère 97 % des dépouilles, Mamadou sait que le personnel responsable de la gestion des cadavres joue un rôle essentiel dans la lutte pour contrôler l’épidémie. En effet, les corps des victimes d’Ebola sont très contagieux et leur manipulation est l’une des principales causes de la propagation du virus. « Les gens de la communauté nous appellent pour recueillir les corps de personnes décédées à la maison ou dans la rue. Si nous n’étions pas en mesure de répondre à leurs appels, je pense que l'épidémie... en fait, je préfère ne pas penser à ce qui se produirait », explique Mamadou. À Matoto, la gestion des cadavres est assurée par un groupe de 15 bénévoles, la plupart âgés d’une vingtaine d’années, sous la direction d’un médecin de la région. L'équipe reçoit une formation continue et de l’équipement de protection personnelle grâce au soutien de la Fédération internationale de la Croix-Rouge.

Ebola_Eamer_2600.jpgMamady Keita œuvre au sein de l'équipe depuis le début de l'épidémie à Conakry. « La Guinée n'a jamais connu le virus Ebola. J'avais peur d'être infecté, de contaminer et même de tuer mes amis et ma famille en raison de mon travail », nous dit-il. « Mais la Croix-Rouge est une famille et nous nous sommes réunis pour recevoir la formation et l'équipement de protection nécessaire. Je peux utiliser ce savoir pour venir en aide à ma communauté. » Puis, après une pause, il ajoute : « Nous sommes ici, nous sommes formés, nous devons aider. Même si nos familles ont peur, nous ne pouvons pas abandonner, nous ne pouvons tout simplement pas. »

« Lorsque nous ne sommes pas en train d’enterrer les morts, nous travaillons au sein de nos communautés pour changer les comportements et montrer à nos familles et à nos voisins comment éviter l'infection », ajoute sa coéquipière, Fatoumata Sylla. Ayant passé toute sa vie à Matoto, Fatoumata a gagné la confiance des membres de la communauté avec qui elle partage les informations claires et précises de la Croix-Rouge. « Parfois, c’est difficile », admet-elle, « mais si nous abandonnons et que nous rentrons chez nous, tout sera perdu. »

Depuis le début de l'épidémie en mars dernier, les équipes de bénévoles de la Croix-Rouge guinéenne ont enterré en toute sécurité les corps de près de 400 personnes emportées par l’Ebola. Les bénévoles ont aussi rejoint plus de 630 000 personnes en faisant du porte-à-porte et plus de 1,2 million de personnes ont été sensibilisées grâce aux campagnes de masse.

Vous pouvez soutenir les efforts de la Croix-Rouge en faisant un don au Fonds Ebola en Afrique de l’Ouest.  

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