Vous savez, les longues vies — presque un siècle dans le cas de madame Guérin — sont jalonnées de moments remarquables. Pour celle que nous saluons aujourd’hui, il s’agit de moments d’une humanité hors du commun.

D’ailleurs, elle a célébré son trentième anniversaire quelques semaines avant la fin de la Guerre de Corée, pays où elle avait été déployée en mission comme dame du Corps de la Croix-Rouge. Cette même mission l’a également amenée à travailler au Japon.
Les jeunes dames du Corps assistaient le personnel médical, conduisaient des ambulances et effectuaient d’autres tâches essentielles et exigeantes. On peut difficilement s’imaginer tout ce qu’elle a pu vivre en Corée, dans ce conflit extrême, mais on sait qu’elle et ses collègues incarnaient un idéal humanitaire.
Par la suite, de 1953 à 1987, madame Guérin a poursuivi son engagement auprès des anciens combattants en travaillant pour le service Arts et métiers de la Croix-Rouge dans les hôpitaux de vétérans à Régina, Calgary, Edmonton, Sainte-Anne-de-Bellevue et à Ottawa, où elle a été responsable du service pendant près de vingt ans.
Louise Guérin, dernière Québécoise des dames du Corps de la Croix-Rouge, a non seulement dédié sa carrière à la Croix-Rouge, mais elle en a également fait la promotion partout où elle se trouvait, et ce, jusqu’à sa mort. Pour elle, la Croix-Rouge était sa vie et elle en était très fière. Tout comme la Croix-Rouge est extrêmement fière d’avoir pu compter sur une femme comme elle pour accomplir sa mission humanitaire, ici ou à l’étranger.
Les conflits n’ont pas cessé. Les catastrophes non plus. L’idéal de Madame Guérin demeure. Il vit en sa mémoire, il s’incarne dans l’engagement de tous ceux qui s’inspirent d’elle et de ses semblables.
Louise Guérin était une grande dame. Une Dame du Corps. Une Dame du cœur.
Au nom de la Croix-Rouge et de tous ceux qui l’appuient, qui y œuvrent et qui en bénéficient, Madame Guérin, recevez toute notre gratitude.
Sur la photo : Madame Louise Guérin au Japon en 1953