Haïti chérie

La première fois que j’ai mis les pieds en Haïti, j’étais sous le choc. J’y étais pour la Croix-Rouge canadienne, après le séisme de janvier 2010. Dans mes souvenirs, au premier contact, c’était exactement comme les médias le rapportaient, même après plusieurs mois : de la poussière, du bruit, toujours du bruit, des gens sous les tentes bleues, des amoncellements de débris de toutes sortes.enfant_haiti

Bref, rien de très réjouissant. Malgré cela, il n’a suffi que de quelques heures pour que mon cœur succombe à ce petit bout de pays. Même, je me rappelle, lorsque la mission s’est terminée, j’étais déchirée à l’idée de devoir repartir. Dans l’avion, je m’étais fait la promesse d’y retourner. Eh bien ! il faut croire que la vie fait bien les choses puisque depuis, chaque année, j’y suis retournée. D’abord dans le cadre de mes fonctions professionnelles, mais aussi, en janvier dernier, pour faire un trek au profit de la Fondation Paul Gérin-Lajoie

Chaque fois, lorsque je rentre au bercail, les gens me posent sensiblement les mêmes questions : « Et puis, comment était-ce ? Est-ce qu’ils vont s’en sortir ? Est-ce que les choses avancent ? » J’ai toujours beaucoup de difficulté à répondre et ce que je répète sans cesse, c’est qu’il ne faut pas se laisser influencer par ce qu’on voit à la télé. Haïti a tellement à offrir ! D’un autre côté, les mots ne me semblent jamais assez justes pour rendre pleinement justice au pays et à ses habitants. Au final, je pense qu’il n’y a qu’une seule façon de comprendre ce qu’est Haïti, c’est de vivre l’expérience.

À tous celles et ceux qui se demandent si les choses ont changé depuis le séisme, je réponds : « oui, mais il reste encore beaucoup à faire ! ». J’ai parfois l’impression que les gens oublient ce qu’était Haïti avant le 12 janvier 2010... Malgré tout, trois ans plus tard, je constate que la vie a repris son rythme et que seuls les vestiges, par-ci par-là, nous rappellent l’horreur de la tragédie. Et quand on voit le sourire des enfants d’Haïti, on comprend tout le sens de cette phrase.fillette_haiti

Une des choses qu’Haïti m’a apprises, c’est que rien n’est impossible et qu’avec de la volonté, on peut parvenir à faire de grandes choses, surtout lorsqu’on unit nos forces. En février 2011, lorsque j’ai quitté le pays, des Haïtiens construisaient des centaines de maisons de bois à Léogane et Jacmel avec l’aide de la Croix-Rouge. On m’avait alors expliqué qu’une centaine d’autres allait bientôt être construite dans les montagnes, ce qui à l’époque, m’avait semblé impossible. Il faut voir lesdites montagnes pour comprendre la tâche colossale que cela représentait. Imaginez, traîner des panneaux de bois à bout de bras pendant des heures sur une route qui n’existe même pas ! Deux ans plus tard, j’étais de retour. Et quelle ne fut pas ma surprise de découvrir toutes ces maisons colorées à flanc de montagne ! Il y en avait des roses, des vertes, des bleues, de toutes les couleurs. J’irais même jusqu’à dire que j’étais émue. Haïti m’avait eue, encore une fois.

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Il a encore tant de choses que je pourrais vous raconter…

Si j’ai choisi d’écrire ce billet, c’est parce que j’ai été inspirée par l’exposition de Benoît Aquin, Haïti. Chaos et quotidien, présentée au Musée McCord jusqu’au 12 mai. Les photos m’ont rappelé de bons souvenirs, que j’ai eu envie de partager.

J’espère qu’un jour, vous aurez vous aussi la chance d’aller à la rencontre d’Haïti. D’ici là, je vous invite à vous rendre au Musée McCord ou encore, à participer à la première édition du Week-end d’Haïti à Montréal les 17, 18 et 19 mai prochains.

Par Geneviève Déry

Ex-attachée de presse de la Croix-Rouge et blogueuse bénévole

Sur Twitter : @Dery_Gene

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