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par Shehryar Sarwar
M. Sarwar est un travailleur de la Croix-Rouge canadienne basé dans la région du Pakistan touchée par le séisme. Il participe à des opérations d’urgence d’envergure fournissant de l’aide dont le besoin est pressant aux survivants du séisme du 8 octobre. Il nous rend compte de ses expériences dans le deuxième article de son journal.
19 octobre 2005
Aujourd’hui, nous sommes ravis d’avoir distribué des tentes, des couvertures et des bâches à 500 familles de Batang. Le transport de ces articles de secours a été un exploit de la logistique et de la planification, et une victoire sur un terrain accidenté et de mauvaises routes.
Un convoi de camions a transporté les articles de secours d’Islamabad jusqu’à notre camp de base à Batrasi. De là, les fournitures ont été transportées par un convoi de charrettes tirées par des tracteurs qui s’est lentement rendu jusqu’à Gari Habibullah.
À Gari Habibullah, on a chargé les articles à bord de jeeps délabrées transportant chacune sept tentes et dix sacs de couvertures et de bâches qui ont emprunté une route de montagne étroite.
Dans la jeep où je prenais place, le poids était contrebalancé par quatre braves bénévoles des Scouts juchés sur le toit et par deux hommes qui s’agrippaient au pare-choc avant. Le trajet a été pénible; à notre droite s’élevait la montagne et à notre gauche plongeait un précipice d’une profondeur de 1 000 mètres.
Nous avons atteint le sommet, puis sommes arrivés à Batang où notre point de distribution se trouvait dans un champ de blé qui n’était pas encore ensemencé pour la prochaine récolte. D’autres bénévoles des Scouts se trouvaient au point de distribution pour nous aider.
Quelque 500 hommes attendaient patiemment en silence la distribution des fournitures de secours. Ils serraient des bouts de papier chiffonnés; leurs bordereaux d’évaluation leur donnait droit à une tente, une bâche et sept couvertures pour leur famille.
Après l’arrivée de cinq jeeps transportant des fournitures, un bénévole a commencé à appeler les noms figurant sur la liste de distribution. Un à un les hommes se sont avancés et immobilisés alors qu’on plaçait sur leurs épaules une tente de 85 kg, et des couvertures et une bâche.
Ghulam Mustafa est l’un des bénéficiaires que j’ai rencontré au point de distribution de la Croix‑Rouge. Sa bru et son petit-fils étaient ensevelis sous les décombres de leur maison.
M. Mustafa marchait lentement sous le poids des fournitures qu’il a transporté jusqu’à son village situé à deux kilomètres. Il continuait de sourire, sachant que les membres de sa famille qui ont survécu retrouveront la protection et l’intimité qu’ils chérissent tant.