La Fédération internationale et les Nations Unies lancent un appel en faveur des sinistrés de Bam
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par Suzanne Charest, à Bam, en Iran
Des membres du corps diplomatique, des responsables d’agences des Nations Unies (ONU), des journalistes et des représentants du gouvernement iranien ont parcouru le théâtre de la tragédie de Bam aujourd’hui et visité le centre d’opération du Croissant‑Rouge de l’Iran.
« Je suis bouleversé par l’ampleur des dévastations que j’ai découvertes aujourd’hui et je suis de tout cœur avec tous ceux qui continuent de souffrir ici », a déclaré à l’issue de cette visite le président de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (Fédération), Juan Manuel Suárez del Toro, visiblement très ému.
Dans un esprit de coopération, la Fédération et l’ONU ont lancé simultanément leurs appels respectifs pour des programmes de secours et de relèvement à Bam. Le lancement a eu lieu dans le cadre d’une cérémonie organisée à l’intérieur d’un énorme entrepôt érigé au cours des deux jours précédents pour stocker des approvisionnements de secours.
« C’est la première fois que nous lançons un appel d’urgence de concert avec les Nations Unies, a souligné M. Suárez del Toro. J’espère que la communauté des donateurs sera sensible à cette manifestation de solidarité humanitaire et à notre volonté d’éviter le chevauchement des efforts afin de mieux répondre aux besoins des plus vulnérables. »
La Fédération lance un appel de 53,9 millions de dollars (CAN) pour soutenir l’opération du Croissant-Rouge de l’Iran qui vise à assister jusqu’à 210 000 bénéficiaires pendant une période qui pourrait se prolonger jusqu’à huit mois. L’opération permettra de fournir à 150 000 sinistrés des vivres de base, des abris et d’autres articles de première nécessité, ainsi que des services d’approvisionnement en eau et d’assainissement, y compris la construction de latrines, destinés à prévenir d’éventuelles épidémies de maladies véhiculées par l’eau.
Les fonds recueillis serviront également à restaurer les capacités régionales de soins de santé primaires et de traitements spécialisés dans la région. Grâce à l’appui de l’Office d’aide humanitaire de la Commission européenne, un hôpital Croix-Rouge/Croissant-Rouge de 240 lits et ses trois cliniques annexes sont déjà en place. L’appel prévoit un soutien financier pour ces services ainsi que pour des dispensaires mobiles, un centre de réadaptation de 30 lits et un service de soutien psychologique à l’intention aussi bien des victimes du séisme que des membres des équipes de secours.
« Nous ne pourrons jamais vraiment comprendre ce qu’ont enduré les habitants de Bam », a déclaré Jan Egeland, sous-secrétaire général, Nations Unies. « J’ai été plus impressionné par ce que j’ai vu ici qu’en tout autre lieu visité récemment. Il n’y a guère de famille qui n’ait à déplorer des pertes humaines et certaines ont été littéralement décimées par la catastrophe. »
Il a complimenté le Croissant-Rouge de l’Iran pour son formidable travail et a félicité tout particulièrement sa section locale, qui s’est immédiatement mobilisée alors que quatre de ses sept membres avaient péri dans le tremblement de terre.
L’ONU a lancé un appel de 40 millions de dollars (CAN) pour soutenir des programmes d’aide alimentaire, d’hébergement, d’approvisionnement en eau et d’assainissement, de protection et de reconstruction à long terme à Bam.
« Depuis le début de l’opération, la coopération au sein de la communauté internationale a été exceptionnelle », a souligné le Dr Ahmad Ali Noorbala, président, Croissant-Rouge de l’Iran. « Même le jour de l’An, des vols internationaux de secours ont atterri à Bam. Nous exprimons notre profonde gratitude aux Nations Unies, à la Fédération et, à l’avance, à tous les bailleurs de fonds qui répondront à leurs appels. »
« L’esprit humanitaire ignore les barrières politiques, religieuses, culturelles et géographiques – il nous ouvre le chemin d’un monde plus uni », a déclaré le Dr Kamal Kharrazi, ministre des Affaires étrangères de l’Iran. « Les Iraniens ont pu mesurer concrètement ce sens de la solidarité universelle à travers l’abondance des secours internationaux offerts au cours des deux semaines écoulées. »
Depuis le 26 décembre, date du tremblement de terre, près de 350 avions étrangers sont arrivés en Iran. Au cours des trois premiers jours, plus de 1 600 sauveteurs de 36 pays ont afflué à Bam pour secourir la population. Aujourd’hui, quelque 1 700 employés et bénévoles du Croissant-Rouge de l’Iran continuent de travailler jour et nuit dans le cadre des efforts d’assistance.
« L’ampleur de cette catastrophe réclame une mobilisation humanitaire de longue haleine », a déclaré Abdul Raliman, président, Croissant-Rouge de l’Arabie saoudite. « J’ai tenu à venir sur place pour exprimer mes condoléances à nos frères du Croissant-Rouge de l’Iran, visiter notre hôpital de campagne et m’associer au lancement de l’appel de la Fédération. »
« De ma vie, je n’avais vu une telle dévastation », a déclaré Philip MacKinnon, ambassadeur du Canada en Iran. « Je suis stupéfait du nombre de rescapés tirés d’affaire par les équipes de recherche et de sauvetage. »
À eux seuls, les bénévoles du Croissant-Rouge de l’Iran ont retiré plus de 11 000 survivants des décombres.
Messieurs Suárez del Toro, président de la Fédération, Eglend, sous-secrétaire général de l’ONU, Noorbala, président du Croissant-Rouge de l’Iran et Karemi, gouverneur du Kerman, se sont joints au Dr Kharrazi, ministre des Affaires étrangères de l’Iran, et à plus d’une douzaine d’ambassadeurs étrangers qui avaient fait le voyage depuis Téhéran afin d’assister au lancement des appels et de visiter le quartier général et les services médicaux du Croissant-Rouge de l’Iran à Bam, ainsi que l’hôpital de campagne de la Fédération.
Depuis 1919, la Fédération a lancé 35 appels d’urgence pour l’Iran, qui figure au quatrième rang du classement mondial des nations les plus exposées aux catastrophes. « C’est notre record pour un seul et même pays, a souligné M. Suárez del Toro. Tous ces appels ont reçu une réponse très généreuse de la part de la communauté internationale et nous ne doutons pas qu’il en ira de même pour celui que nous lançons aujourd’hui en faveur des sinistrés de Bam. »