C’est peu probable, pour deux raisons.
Tout d’abord, le peu de registres qui subsistent et le peu d’information de cette nature à avoir été consignée. Pendant les deux guerres mondiales, des millions de femmes dans divers pays ont rejoint les rangs des bénévoles, qui exerçaient des fonctions fort variées : entre autres, le tricot, la couture, l’emballage de colis destinés aux prisonniers de guerre, la direction des sections, le porte à porte, les visites dans les hôpitaux, la correspondance, la tenue de registres, le programme de Détachement d’aide volontaire (DAV), le transport, et ce, pour le compte de nombreuses Sociétés nationales de la Croix-Rouge (p. ex. les Sociétés nationales canadienne, britannique, française, américaine, allemande, belge, italienne ainsi que la Fédération internationale.) Difficile de savoir au sein de quelle Société nationale votre mère aurait travaillé. Il reste peu de registres sur les bénévoles canadiens ayant contribué aux efforts de guerre (tant à l’échelle locale que provinciale); soit ces renseignements n’ont jamais été couchés sur papier, soit les documents ont été détruits depuis belle lurette. Quant au siège social, il n’a jamais tenu de registre exhaustif des bénévoles au Canada.
Ensuite, la tendance qu’ont depuis longtemps les gens de faire référence au « travail de la Croix-Rouge » et aux « infirmières de la Croix-Rouge » à tort et à travers. En temps de guerre, de nombreuses femmes ont effectivement accompli des tâches qu’elles attribuent de manière générale à la Croix-Rouge (p. ex. amasser des fonds, tricoter et confectionner des vêtements pour les soldats) mais qu’elles faisaient en réalité pour le compte de toute une panoplie d’organismes de bienfaisance, y compris la Croix-Rouge, par le biais d’un groupe confessionnel, d’un club ou de leur milieu de travail. La Croix-Rouge n’a jamais tenu de registre de ces bénévoles. Il n’y a pas nécessairement de lien direct entre ces activités et la Croix-Rouge proprement dite. Parallèlement, il arrive souvent que les gens parlent d’une « infirmière de la Croix-Rouge » pour désigner une femme ayant exercer une activité bénévole quelconque en milieu hospitalier, notamment en effectuant des visites dans les hôpitaux, en se joignant au DAV (un programme d’aide-infirmières non diplômées géré par l’Ambulance Saint-Jean au Canada) ou en s’enrôlant comme infirmière militaire (des infirmières diplômées membres des Forces canadiennes).
Il y a toutefois une exception dans le cas de la Deuxième Guerre mondiale : les femmes qui ont servi à l’étranger dans le Corps de la Croix-Rouge canadienne, au sein du détachement outre-mer ou pour escorter les épouses de guerre, figurent dans les états de service de ce détachement. Il s’agit de dossiers confidentiels qui ne peuvent être consultés que par ces femmes ou par leur progéniture.