Une étude sur la COVID-19 révèle un besoin de soutien accru chez les aînés vulnérables

Ottawa | 20 août 2020

Les résultats d’une étude sur la COVID-19 qui s’est échelonnée sur quatre mois ont fait réagir la Croix-Rouge canadienne, qui juge nécessaire la mise en place de police et de pratiques qui répondent mieux aux besoins des aînés canadiens les plus vulnérables, tant durant une pandémie qu’après.
 
L’étude commandée par la Croix-Rouge a été menée par Léger en quatre vagues entre avril et juillet. Elle visait à mesurer les impacts sociaux et psychologiques de la COVID-19 sur plus de 2 000 Canadiens de 18 ans et plus, particulièrement chez les aînés vulnérables, soit des personnes de 65 ans ou plus qui vivent seules et dont la santé est moyenne ou mauvaise. 
 
Les constatations ont mis en lumière des difficultés auxquelles les aînés vulnérables se heurtent depuis longtemps et qui se sont aggravées durant la COVID-19.
 
Plus précisément, près du tiers des aînés vulnérables ont soutenu qu’ils n’avaient pas de gens sur qui compter et qu’ils ne pouvaient pas obtenir d’aide immédiate en cas de besoin. Plus de 30 % ont affirmé se sentir seuls souvent ou chaque jour, un taux environ trois fois plus élevé que chez leurs pairs en meilleure santé. Par ailleurs, seulement 57 % se sont dit en bonne santé, et à peine 50 % ont bon espoir pour l’avenir.
 
« Les résultats sont troublants, estime Dr Paul Hebert, conseiller médical et scientifique de la Croix-Rouge canadienne. Rester à la maison durant une pandémie est une question de survie pour certains aînés. Cependant, nous savons que l’isolement social et le manque de liens affectifs représentent de graves enjeux de santé qui peuvent exacerber des problèmes physiques et émotionnels, surtout chez les personnes fragiles, qui ont beaucoup moins d’outils pour composer avec ne serait-ce qu’un pépin de santé. »
 
Les résultats de la dernière vague du sondage, menée du 22 au 28 juillet, n’ont pas contribué à rassurer le Dr Hebert. On y apprend que les aînés vulnérables sont l’unique groupe ayant ressenti de l’anxiété, de la fébrilité ou un malaise au cours des trois jours précédant le sondage. Ils étaient également les seuls à rapporter se sentir un peu plus tristes, déprimés et découragés chaque mois.
 
« De nombreuses études ont permis d’établir un lien entre solitude, isolement social prolongé et risques accrus de problèmes de santé physique et mentale, comme l’hypertension, les maladies du cœur, l’affaiblissement des fonctions cognitives et du système immunitaire, explique le conseiller. Dans l’immédiat, en contexte de pandémie, nous devons surveiller l’état des aînés et des autres personnes vulnérables dans notre entourage. Nous devons rester à l’affût des signes de détérioration, comme la colère, l’irritabilité, la perte d’appétit et de poids, le manque d’intérêt pour les activités habituelles et les changements qui touchent le sommeil. Nous devons aussi leur faire savoir que nous sommes là pour elles, en plus de nous assurer qu’elles mangent à leur faim et que leur domicile est sécuritaire. »

À long terme, le Dr Hebert soutient que la principale leçon à tirer de l’étude est la nécessité d’améliorer les systèmes de soutien institutionnel et social afin qu’ils répondent mieux aux besoins des aînés vulnérables à domicile tant durant une pandémie qu’en temps normal.
 
« Si la COVID-19 a levé le voile sur certaines lacunes, elle aura surtout mis en lumière des problèmes de longue date dans les soins apportés à notre population vieillissante, observe le Dr Hebert. Les secteurs, les systèmes et les processus d’aide aux aînés canadiens vulnérables sont diversifiés et complexes. Cependant, nous observons à l’heure actuelle un désir commun très fort, celui d’une collaboration et d’une coordination permettant d’apporter des améliorations. »
 
Le conseiller médical et scientifique a lui-même été témoin de cette volonté dans le cadre d’un projet social pancanadien récemment lancé par la Croix-Rouge dans le but de trouver des solutions innovantes contribuant à la santé et au bien-être des personnes âgées vulnérables au pays.
 
« La Croix-Rouge vise à améliorer les conditions d’existence des personnes vulnérables en mobilisant le pouvoir de l’humanité au Canada et partout dans le monde, précise le Dr Hebert. Dans ce contexte, nous trouvions à propos de faire équipe avec des chefs de file des domaines médical, social, académique et du monde de la recherche, afin d’en arriver à des politiques et des programmes qui reposent sur des données probantes et répondent aux besoins des groupes vulnérables, nous permettant ainsi d’améliorer la santé des aînés canadiens membres de sous-populations dans le besoin. »
 
Bien que l’initiative n’en soit qu’à ses débuts, les progrès sont à son avis déjà prometteurs. « La volonté de participer et de s’engager à surmonter les obstacles est inspirante. Nous souhaitons tous très fort contribuer à la réussite de ce projet. »
 
Pour consulter le résumé complet de l’étude et obtenir de l’information au sujet de l’offre de services de la Croix-Rouge dans le contexte de la pandémie de COVID-19, rendez-vous sur croixrouge.ca.

 
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