La route de l’espoir

Le 1er avril 2011 devait être une journée comme toutes les autres pour la famille Bamba. Sara, jeune maman de quatre enfants, avait laissé ses deux plus vieux sous la supervision de sa mère. Elle accompagnait son plus jeune fils, Mohamed, dans un village voisin afin qu’il reçoive des soins.

À ce moment-là, personne ne se doutait que leur vie basculerait subitement et que six années s’écouleraient avant qu’ils ne puissent à nouveau être réunis.

Suleyman et Sally, alors âgées de 10 ans et 8 ans, sont à l’école lorsqu’un coup d’État éclate dans le pays qui les a vus naître. Leur vie est menacée, ils doivent fuir sur-le-champ. Avec d’autres enfants, ils marchent pendant des heures et traversent une forêt en pleine nuit. Deux jours plus tard, ils arrivent à Conakry, capitale de la Guinée. Voyant qu’ils sont orphelins et désemparés, une marchande de riz les accueille chez elle. Ils y vivront, sans nouvelle de leur famille qu’ils ont laissée derrière eux, pendant six ans.

Sara et ses deux plus jeunes enfants auront eux aussi à parcourir une longue et épuisante route migratoire avant d’arriver au Canada, en 2014. Mohamed étant atteint du spina-bifida, Sara a dû le transporter sur son dos pendant des kilomètres et des kilomètres, en plus du tout petit bébé qu’elle avait dans les bras. Fuyant d’abord à Danané en Côte d’Ivoire, non loin de chez elle, elle se réfugiera ensuite en Guinée. Sans le sou, elle devra laver des vêtements à la main pour assurer l’essentiel à ses enfants. Un an plus tard, elle reprendra sa route dans l’espoir d’un avenir meilleur. Avant d’arriver au Maroc, d’où elle s’envolera vers le Canada, elle traversera le Mali et l’Algérie.

Sara pense sans cesse à Suleyman et Sally. Elle se demande où ils sont et si, un jour, elle pourra à nouveau les serrer contre elle et sentir leur petit cou. Dans son cœur de mère, elle a bon espoir que ce jour arrivera. C’est d’ailleurs ce qui lui donne la force de continuer.

En mars 2014, finalement installée à Montréal, Sara entame des démarches auprès de la Croix-Rouge canadienne pour retrouver ses enfants et sa mère. Ce sont des intervenantes du Programme régional d'accueil et d'intégration des demandeurs d'asile (PRAIDA) et du CLSC qui la soutiennent. Moins d’un an plus tard, on pense avoir retrouvé ses enfants. Du personnel du Comité international de la Croix-Rouge basé à Conakry se rend sur les lieux pour s’assurer qu’ils sont en santé et en sécurité et pour les prendre en photo.

bamba_460.jpgLorsqu’Isabelle Marin de la Croix-Rouge canadienne montre la photo des deux enfants à Sara, elle les regarde longuement, contourne leur visage de ses doigts tremblotant. « Ils ont vieilli, finit-elle par laissé échapper la voix emplie d’émotion. Mes enfants, mes tous petits enfants ». Dès lors, Sara est convaincue que sa famille sera enfin réunie. Les démarches pour faire venir ses enfants sont ardues, les mois passent mais elle peut compter sur le soutien du Centre social d’aide aux immigrants.
Le 20 avril 2017, Suleyman et Sally arrivent au Canada. Les retrouvailles sont des plus émouvantes.

Depuis, les enfants de Mme Bamba ont intégré l’école du quartier et s’adaptent peu à peu à leur nouvelle réalité familiale et canadienne. L’un rêve de devenir informaticien, l’autre économiste. Ici, tout est désormais possible.

Entourée de ses quatre enfants, Sara ne perd pas espoir d’un jour retrouver sa mère.

La famille Bamba est extrêmement reconnaissante de tout le travail fait par les différents intervenants du PRAIDA, du CLSC et de la Croix-Rouge.

Sur la photo, de droite à gauche : Anita Reny de la Croix-Rouge, Saran Bamba, Suleyman et Sally, Luz Elena Caceres du Centre social d’aide aux immigrants et Isabelle Marin, responsable du programme de rétablissement des liens familiaux de la Croix-Rouge au Canada. 

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