Premiers rapports annuels bilingues de la Division du Québec

Date / Période
1940s
Lieu
Montréal, Québec
Types d'objets
Livre, guides et manuels
Mention de source
Croix-Rouge canadienne
Sujets
Collecte de fonds et communications

La Division du Québec de la Croix-Rouge canadienne a publié ses premiers rapports annuels bilingues (anglais/français) durant la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945). Ceci révèle un nouvel intérêt des francophones du Québec pour la Croix-Rouge et le désir de la Société de les rallier. Ces rapports ont marqué le début d’une nouvelle relation entre la Croix-Rouge canadienne et les francophones d’un bout à l’autre du pays.

Les Montréalais étaient actifs au sein de la Croix-Rouge canadienne depuis les débuts de la Société à la fin du 19e siècle, mais les personnes qui l’appuyaient étaient anglophones. À cette époque, la société québécoise montrait une nette différence entre les anglophones et les francophones sur les plans social, culturel, économique et politique. Les deux groupes ne se mêlaient habituellement pas dans les organisations de bénévoles (ou autres), et la Division du Québec de la Croix-Rouge canadienne ne fonctionnait qu’en anglais.

Durant la Première Guerre mondiale (1914-1918), quelques francophones ont travaillé pour la Croix-Rouge au Québec. Durant les années qui ont suivi la guerre, des campagnes de collectes de fonds ont été organisées par la Croix-Rouge et le Fonds patriotique canadien afin d’intéresser les francophones. Ces campagnes ont connu un certain succès. Comme les Canadiens-Anglais et les Canadiens-Français étaient divisés au sujet de la guerre et du rôle du Canada, ce conflit a eu pour effet de limiter le soutien des francophones envers la Croix-Rouge.

Au cours des années 20 et 30, les activités de santé publique de la Société ont créé une nouvelle image de la Croix-Rouge au Québec, différente de ces années où la guerre avait été un sujet de discorde. Même si les dirigeants de la Division étaient encore tous anglophones lorsque la Deuxième Guerre mondiale a éclaté, ils ont réellement tenté d’impliquer des francophones dans l’effort de guerre de la Croix-Rouge. Ils ont recruté des francophones compétents pouvant occuper des postes de direction, cherché le soutien de l’Église catholique et de ses chefs religieux, et traduit des documents de la Croix-Rouge en français, une première au pays.

Cet effort concerté a été fructueux comme l’atteste le contenu des rapports annuels bilingues de la Division du Québec de l’époque. En régions, certains curés de paroisses ont même donné la permission à des femmes catholiques de travailler le dimanche – jour de repos dans la religion catholique –, en faisant du tricot pour la Croix-Rouge, par exemple. Étant donné que les francophones formaient la majorité de la population de la province, ce nouvel appui allait donner à la Division du Québec une infusion massive de nouvelle énergie, de nouveaux talents et de contributions financières. 

L’exemple de coopération entre les deux groupes, malgré la différence linguistique, a inauguré une nouvelle relation entre les francophones du Québec et la Croix-Rouge durant la Deuxième Guerre mondiale. Depuis ce temps, la Croix-Rouge canadienne s’est toujours adressée dans les deux langues officielles et a toujours été soutenue par des Canadiens fiers de s’exprimer et d’être entendus dans leur langue.

Premiers rapports annuels bilingues de la Division du Québec


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