Dans l’eau, confiance n’égale pas compétence

Ah, le mois d’août! C’est le temps de faire le plein de soleil et de chaleur, car l’été tire déjà à sa fin. Eh oui, l’automne arrivera sous peu et chez nous, c’est le moment d’inscrire fiston à des cours de natation.

Ma femme et moi adorons l’eau; c’est pourquoi les cours de natation sont indispensables pour notre enfant. Bien sûr, j’ai déjà été sauveteuse, donc je pourrais lui montrer à nager. Il se débrouillerait bien, mais ce ne serait pas assez. Je veux m’assurer qu’il profite d’un programme exhaustif qui lui donnera tous les outils pour devenir un nageur accompli.

Ça, c’est ma vision des choses. Si vous demandez au principal intéressé ce qu’il en pense, il vous répondra fièrement qu’il sait déjà nager. Avec toute la fougue que je lui connais, mon petit bonhomme sauterait avec joie dans la première piscine ou le premier plan d’eau libre en vue... et vous interdirait bien entendu de l’aider, car il est « capable de nager tout seul »!
Sauf que ce n’est pas tout à fait le cas.

Comprenez-moi bien : notre garçon de quatre ans est un nageur prometteur. Mais c’est tout ce dont il s’agit pour l’instant, un excellent départ. Sa confiance excède de loin ses compétences. Bien que notre prudence le frustre énormément, nous ne le laissons en aucun cas s’éloigner de nous dans l’eau, car nous savons qu’il pourrait se noyer en un clin d’œil. Certes, son courage intrépide lui permettra d’aller loin dans la vie, mais il doit se rappeler de ne pas se lancer à l’aveuglette, littéralement. En effet, ne pas réfléchir avant de se lancer à l’eau est extrêmement dangereux pour quelqu’un qui n’a pas encore prouvé son « aisance aquatique ».

Qu’entend-on par-là, au juste? L’aisance aquatique, c’est un ensemble de compétences qui distingue le nageur moyen de celui qui peut assurer sa sécurité aquatique la majeure partie du temps. Ces techniques reconnues partout dans le monde comprennent celles-ci :
  1. Entrée à l’eau avec immersion totale.
  2. Retour à la surface et maintien de la tête hors de l’eau pendant au moins une minute en flottant ou en nageant sur place.
  3. Changement de l’orientation du corps qui demande un repositionnement d’au moins 180° pour faire face à un point de sortie.
  4. Propulsion du corps demandant notamment d’avancer à la surface de l’eau sur le ventre et/ou sur le dos sur une distance d’au moins 25 verges/mètres.
  5. Sortie de l’eau.

Comme vous pouvez le constater, ce ne serait pas réaliste de demander à un petit de quatre ans de maîtriser ces techniques. En fait, beaucoup d’adultes ne possèdent probablement pas toutes ces compétences, même s’ils se sentent à l’aise dans l’eau. Le problème dans le cas des enfants, c’est qu’il est facile de les croire autonomes quand on les voit agir comme de véritables poissons dans l’eau. Malheureusement, c’est là que le risque de noyade augmente considérablement.
 
Selon Shelley Dalke, directrice des programmes de natation et de sécurité aquatique de la Croix-Rouge canadienne, « l’aisance aquatique est le fer de lance de la prévention des noyades. Lorsque quelqu’un dit qu’il sait nager, qu’est-ce que ça signifie? C’est très relatif. On finit par adopter des attitudes sécuritaires dans l’eau à force d’acquérir des connaissances, des techniques et des capacités qui favorisent la sécurité aquatique. L’aisance aquatique offre des critères précis qui permettent aux parents et aux autres personnes responsables d’enfants de comprendre les capacités physiques nécessaires à l’enfant pour réduire les risques de noyade. »

Voilà une des raisons pour lesquelles je souhaite que mon fils suive un cours de natation en bonne et due forme, donné par des moniteurs qualifiés. Non seulement je veux que mon enfant devienne un excellent nageur, mais je veux aussi qu’il acquière les connaissances qu’il lui faut pour agir en toute sécurité dans l’eau.

Et ce n’est pas tout : même un bon nageur doit reconnaître que les milieux aquatiques ne se valent pas tous. En effet, certains plans d’eau peuvent influencer notre aisance dans l’eau. Nous en avons récemment fait le constat lors de notre passage à une plage de la région où nous n’allons pas souvent.

Mon fils, fidèle à lui-même, s’est empressé de sauter à l’eau pour remplir son seau avant de pouvoir construire un château de sable. J’étais à quelques pas derrière lui lorsque j’ai senti un courant d’eau assez fort pour désorienter mon nageur en herbe. Une catastrophe aurait pu se produire, car la majorité de son expérience aquatique a été acquise dans une piscine, là où les courants sont inexistants et la visibilité excellente. Je me suis rappelé à cet instant la raison pour laquelle il faut toujours rester à proximité de ceux qui ne maîtrisent pas encore l’environnement aquatique. L’ego de mon fils en souffrira peut-être, mais il ne pourra jamais être seul dans l’eau avant d’avoir acquis non seulement la force physique, mais également les habiletés et les connaissances nécessaires à sa sécurité. Et même lorsqu’il possèdera tout ce bagage, l’aisance aquatique devra être évaluée dans différents milieux aquatiques. En effet, le nageur de piscine le plus aguerri peut aussi être emporté par le courant d’une rivière ou décontenancé par les eaux troubles d’un lac.

À l’avenir, peut-être que mon fils voudra encore sauter à l’aveuglette pour le plaisir. Mais, au moins, il
aura tout ce qu’il faut pour le faire en sécurité.

Pour vous inscrire à un cours de natation de la Croix-Rouge, ou pour en savoir davantage sur l’aisance aquatique, veuillez communiquer avec votre piscine municipale. Pour obtenir de plus amples renseignements, visitez le site www.croixrouge.ca.
 

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