Un billet de Tahina Rabezanahary, gestionnaire de programmes, Afrique, pour la Croix-Rouge canadienne
Chaque jour, plus de 274 enfants maliens meurent avant
l’âge de cinq ans alors que, pour la plupart, les causes auraient pu être évitées. La Croix-Rouge canadienne, en partenariat avec la Croix-Rouge malienne, met en œuvre depuis 2012 un projet de santé maternelle, néonatale et infantile afin d’offrir des soins essentiels dans la communauté. À ce jour, 224 agents de santé communautaire ont été recrutés, formés, équipés et mobilisés dans différentes communautés afin de fournir des soins essentiels aux enfants de moins de cinq ans et prévenir la malnutrition, la diarrhée, les pneumonies et la malaria.
Lors de ma visite au sein de la communauté de Kolokani dans le district de Koulikouro, la communauté s’affairait pour recevoir leur premier agent de santé communautaire. Ce fut une grande fête au village. Hommes et femmes étaient parés de leurs plus beaux habits, les musiciens chantonnaient d’un rythme envoutant accompagnés d’instruments traditionnels, les enfants dansaient de façon synchronisée. Non loin de toute cette effervescence, assis à l’ombre d’un vieil arbre, les ainés du village étaient visiblement fiers de leur accomplissement. En effet, la cérémonie est l’aboutissement de quelques mois de travail où communauté, ministère de la Santé, mairies et Croix-Rouge ont travaillé d’arrache-pied à préparer l’arrivée de cet agent de santé. Toutes les parties prenantes sont impliquées dans l’identification de l’agent de santé communautaire, mais il revient à la communauté d’organiser son installation en lui fournissant un toit, de la nourriture et un poste de santé pour recevoir les malades. Ce jour-là, elle était vêtue d’un habit traditionnel et a été accueillie en héros au sein de la communauté.
Elle, c’est la nouvelle agente de santé communautaire du village de Kolokani. Après une cérémonie et une fête qui a duré toute la journée, elle est maintenant officiellement installée. Elle promet de prodiguer des soins aux enfants de moins de cinq ans et le village promet de la considérer comme une des leurs, une enfant du village. Comme quoi il faut tout un village pour élever un enfant.