Billet de Katherine Mueller, travailleuse humanitaire canadienne pour la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge qui a été déployée en Sierra Leone pour lutter contre l’épidémie d’Ebola. Katherine nous parle de son expérience auprès d’une communauté qui a un grand besoin d’espoir.
Je me suis rendue en Sierra Leone à deux reprises, une première fois en juillet, puis en septembre et octobre dernier. Ma mission consistait à communiquer les besoins sur le terrain pour s’assurer que les gens touchés par l’épidémie obtiennent le soutien nécessaire.
La Croix-Rouge respecte des protocoles très stricts pour la sécurité du personnel. Tout doit être fait selon un ordre précis et nous sommes jumelés avec un collègue qui vérifie qu’on n’oublie aucune étape lorsque nous revêtons l’équipement de protection personnelle.
La situation en Afrique de l'Ouest demeure très difficile et nécessite d’importantes ressources humaines et matérielles. En plus de l’approvisionnement constant d'équipements de protection personnelle, nous devons aussi disposer de moyens financiers suffisants pour sensibiliser la population sur la propagation du virus Ebola. L'éducation est essentielle pour augmenter les chances de survie.
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Sur la photo : Katherine Mueller pose dans une zone à faible risque à l'intérieur du centre de traitement du virus Ebola de Kenema. Derrière elle se trouve la tente où les travailleurs de la santé retirent leur équipement de protection individuelle.
La Croix-Rouge travaille en étroite collaboration avec les communautés touchées. Par exemple, en cas de décès, des membres de l’équipe de récupération des dépouilles rencontrent les chefs de village pour leur expliquer les procédures de sécurité qui seront entreprises. S’ils se rendaient tout simplement dans les villages vêtus de leur équipement de protection pour emporter les dépouilles, ils risqueraient d’effrayer la population. Après avoir expliqué leur rôle en détail, les équipes procèdent à la désinfection et à l’enterrement des défunts en toute sécurité et invitent les membres de la famille à assister à l’enterrement en se tenant à une distance sécuritaire de la sépulture.
En septembre dernier, la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a ouvert un centre de traitement du virus Ebola à Kenema, une des régions du Sierra Leone les plus touchées par l’épidémie. L'hôpital, qui peut accueillir jusqu’à 60 patients, fonctionne presque à sa pleine capacité, mais nous devons être en mesure de fournir suffisamment de personnel pour assurer des soins 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Comme nous effectuons une rotation de personnel à toutes les 4 à 6 semaines, nous avons constamment besoin
de travailleurs de la santé pour soutenir les efforts du personnel médical local.
Ma mission au centre de traitement m’a fait passer par toutes les émotions. J’ai vu des personnes mourir du virus Ebola, mais j’en ai aussi vues obtenir leur congé de l’hôpital. Certains patients étaient même assez en forme pour danser et chanter sur des chansons de Michael Jackson. J’ai fait la connaissance d’une dame nommée Haja qui a fait preuve d’un bel esprit combatif dès le début de la maladie. Je suis allée la rencontrer chez elle à Freetown après son congé de l’hôpital. Depuis, Haja s’est joint à une équipe de la Croix-Rouge qui fait le suivi auprès des personnes qui ont été en contact avec le virus Ebola. Ces histoires de survie apportent un souffle d’espoir au milieu de cette épidémie dévastatrice.
Sur la photo : Haja a remporté son combat contre Ebola et fait maintenant partie de l'équipe de suivi de la Croix-Rouge en Sierra Leone.
Vous pouvez venir en aide aux populations touchées par le virus en faisant
un don au Fonds Ebola en Afrique de l'Ouest.