Rencontrez Denis, bénévole québécois qui soutient les communautés touchées par l’ouragan Fiona à Port aux Basques

Par Stéphane Corbeil, bénévole Croix-Rouge

S’étant formé au large des côtes de l’Afrique de l’Ouest le 14 septembre 2022, Fiona a surpris par son caractère destructeur. Certains endroits ont rapporté des vents de 100 à 140 km/h et des précipitations dépassant les 100 mm. Depuis le passage de l’ouragan, des centaines de milliers de personnes sont privées d’électricité. Elle remporte le triste record d’être la tempête la plus intense à ne jamais avoir touché le Canada. C’est dans ce contexte qu’a été déployé Denis Lessard, bénévole de Québec à la Croix-Rouge depuis 2006, à Terre-Neuve le 2 octobre dernier.
 
Chaque matin depuis son arrivée, Denis quitte sa chambre d’hôtel et monte à bord d’une navette avec d’autres membres de la Croix-Rouge. Pour se rendre à Port Aux Basques, où se trouve le centre d’accueil et d’information, deux heures de route cahoteuse lui servent de réveil. À la fin de la journée, deux autres heures l’attendent avant de terminer sa journée. Quatre heures de déplacement quotidien qui ne sont pas de tout repos. « Mais c’est normal, dit-il avec empathie. On garde les places disponibles à l'hôtel pour les gens de la place, afin qu’ils soient près de chez eux. » 

Un homme se tient debout dans une salle beige, portant une veste rouge de la Croix-RougeQuand son déploiement a été confirmé, Denis ne connaissait pas exactement la nature de son mandat à Terre-Neuve. Les choses se sont rapidement précisées et, depuis son arrivée à Port Aux Basques, il agit à titre de superviseur du centre d’accueil et d’information de la Croix-Rouge. Un endroit  où les gens de la communauté peuvent accéder à de l’information, à des services pour les aider à faire face aux impacts de la tempête, incluant un soutien quant à leur relocalisation pour ceux qui ne sont pas en mesure de retourner à la maison. 
 
Au quotidien, Denis a le mandat de donner un appui nécessaire aux intervenants de la Croix-Rouge qui rencontrent les personnes touchées. Des gens qui vivent des situations difficiles pour qui une écoute empathique est particulièrement importante. « Au début, beaucoup de gens éprouvaient plusieurs émotions, c'était très touchant. Il faut les écouter, car ils ont beaucoup à raconter. Chaque histoire est unique, il n’y a pas deux situations similaires. »
 
Une fois les émotions partagées et les cœurs réconfortés, les intervenants leur expliquent les services qui sont disponibles selon leurs besoins. La majorité des gens ont été évacués pour vingt-quatre ou quarante-huit heures. « Plusieurs ont pu réintégrer leur maison, mais il y a énormément de gens qui sont partis. Leur maison est complètement détruite ou ils sont évacués parce qu’ils attendent un avis des autorités pour vérifier la structure de leur résidence. »
 
S’adapter lors d’un déploiement
 
Lors d’un déploiement d’urgence, « il faut comprendre qu’on n’est pas en voyage organisé, mais pas du tout ! », précise Denis. Dans les premières heures, initiative et débrouillardise sont de mise. « En situation d’urgence, il faut s'attendre à des imprévus et s'adapter à la situation.»
 
Denis confie que malgré les formations reçues et ses connaissances des systèmes de la Croix-Rouge, les premières heures au centre de Port Aux Basques ont exigé qu’il s’adapte rapidement au contexte et aux particularités locales. « En étant jumelé avec des intervenants de la région, on finit par saisir les subtilités et ça se déroule bien », explique Denis qui en profite pour souligner l’excellent travail des intervenants locaux. « Quand tu arrives sur place, tu fais ce qu'on te dit, tu observes, tu écoutes puis tu apprends. Au troisième jour, j’étais en mesure de pleinement assumer le poste de superviseur. »
 
Courage et humour face aux difficultés
 
Dès son arrivée, Denis a été marqué par la résilience des personnes sinistrées, des gens qui affrontent des situations difficiles « avec un grain de sel, parfois même avec humour. Il y a des gens parmi les personnes évacuées qui nous ont apporté des pizzas, des gâteaux. Il y a même un pêcheur qui nous a apporté de la morue qu’il avait fait cuire pour nous ! ».
 
Isolés mais pas oubliés
 
Au moment de réaliser cet entretien, Denis venait d’être approché pour faire partie de l’équipe mobile qui a comme mission d’aller à la rencontre des gens des régions plus éloignées pour leur donner accès aux services. « Je ferai partie d'une équipe de deux personnes qui se déplacera à un peu plus de deux heures de route de notre hôtel, soit trois heures de Port Aux Basques. Ça va être une autre expérience, car on rencontre les gens près de chez eux. On essaiera d’identifier les gens qui auraient besoin d'assistance psychologique. Si c’est le cas, on mettra ces gens en lien avec des travailleurs sociaux qui sont dépêchés sur place. » 
 
À la veille de son départ, il ne savait pas entièrement à quoi s’attendre. « On y va en éclaireur pour essayer de comprendre leur situation. »
 
Comme le démontre l’expérience de Denis, la capacité d’adaptation, la flexibilité, l’ouverture d’esprit et l’écoute sont des traits de caractère essentiels dans toute situation d’urgence.


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