Pratiquer des accouchements dans la quasi-obscurité au Mozambique

Par Angela Hill, travailleuse humanitaire de la Croix-Rouge canadienne au Mozambique
 
Une génératrice livrée dans une brouette est l’une des pièces d’équipement qui ont permis de sauver la vie d’une mère et de son bébé lors d’une panne de courant à l’hôpital de Nhamtanda, dans le centre du Mozambique.
 
Il pleuvait à verse le jour de la naissance d’Evalina. L’hôpital était privé de courant depuis plusieurs heures. Les médecins et le personnel infirmier qui devaient pratiquer une césarienne avaient reporté l’opération, car sans électricité, il n’y avait ni lumière ni équipement fonctionnel dans la salle.
 
L’équipement qui était arrivé avec l’hôpital mobile de la Croix-Rouge canadienne et de la Croix-Rouge finlandaise était prêt à être utilisé. Soudainement, les lumières se sont allumées, et la césarienne a pu commencer.
Après une panne de courant, une équipe chirurgicale composée de représentants du Mozambique, de la Finlande et du Canada se voit forcée d’improviser alors qu’ils ne disposent que d’une seule lumière et que l’équipement le plus important est alimenté par une génératrice. 
Après une panne de courant, une équipe chirurgicale composée de représentants du Mozambique, de la Finlande et du Canada se voit forcée d’improviser alors qu’ils ne disposent que d’une seule lumière et que l’équipement le plus important est alimenté par une génératrice.


Mais le technologue finlandais Janne Makisalo ne faisait pas confiance à l’alimentation électrique. Il a donc transporté une génératrice dans une brouette jusqu’à la salle d’opération en passant un fil électrique par une fenêtre.
 
Sa prévoyance a porté fruit. Quelques instants avant que Joana Envelope ne passe sous le bistouri, le fragile réseau électrique est à nouveau tombé en panne, et la salle d’opération a été plongée dans le noir. S’en est suivi une activité frénétique pour allumer la génératrice et brancher les machines. Une lumière vive s’est allumée et l’équipement s’est mis en marche.
 
Evalina a été soulevée de sa mère par l’obstétricienne mozambicaine Angelica Zeferino, qui travaillait côte à côte avec son homologue de la Finlande. La sage-femme Rosmariini Tolonen s’est chargée de réanimer Evalina. Elle était visiblement soulagée lorsque la petite a pris une grande respiration et s’est mise à pleurer.
 
Le père d’Evalina, Paulo Zionjo, a embrassé tendrement de sa fille lorsque Rosmariini l’a déposée dans ses bras. Puis le père et sa fille ont attendu patiemment le retour de la maman de la salle d’opération.
 
« Le couple en était à son troisième enfant. La mère a dû subir une césarienne d’urgence au moment même où nous étions privés d’électricité. Nous avons dû improviser avec une génératrice de secours », a raconté Linda Stevenson, une infirmière du bloc opératoire de la Croix-Rouge canadienne.
 
« Ce fut un bel accouchement, une belle réussite, et la petite est ravissante. Nous sommes très heureux. On ne s’en lasse pas. »
La petite Evalina fixe son père, Paulo Zionjo, pendant qu’ils attendent le retour de la maman de la salle d’opération. Evalina est venue au monde par césarienne.

La petite Evalina fixe son père, Paulo Zionjo, pendant qu’ils attendent le retour de la maman de la salle d’opération. Evalina est venue au monde par césarienne. Celle-ci a été pratiquée par une équipe canado-finlandaise-mozambicaine pendant une panne de courant à l’hôpital de district de Nhamatanda.

 
L’équipe a pratiqué trois césariennes d’urgence en deux jours, dont seulement une pendant que l’électricité fonctionnait à plein régime. À chaque coupure de courant, les membres de l’équipe se sont serré les coudes pour travailler de façon fluide.
 
« Chacun voit très rapidement ce qui doit être fait et s’exécute. Une personne pose une perfusion, une autre déplace le patient, une autre l’intube puis une autre prend sa pression. Tout le monde a un rôle à jouer, et tous travaillent en même temps. C’est très intense », a expliqué Linda.
 
Chaque césarienne a été un succès. Quelques mamans ont même pu retrouver à la maison deux jours plus tard.
L’infirmier canadien Patrick Raymond pose une perfusion sur un nouveau-né à l’hôpital de district de Nhamatanda pendant une panne de courant.

L’infirmier canadien Patrick Raymond pose une perfusion sur un nouveau-né à l’hôpital de district de Nhamatanda pendant une panne de courant. L’équipe finlandaise, canadienne et mozambicaine a accouché de deux bébés par césarienne en utilisant une génératrice pour alimenter l’éclairage et l’équipement médical. 


Pour l’obstétricienne mozambicaine Angelica Zeferino, travailler avec une équipe d’experts internationaux et utiliser de nouveaux équipements est une expérience très positive.
« Nous n’avions presque rien à cet endroit, donc je suis très, très contente, pas seulement pour moi, mais pour toute l’équipe », a déclaré Angelica.
 
« Merci de nous avoir offert l’équipement et d’être avec nous, d’enseigner, de partager des idées et des connaissances. »
 
Le 15 mars 2019, le cyclone Idai a touché terre au Mozambique. Le cyclone a fait plus de 1,8 million de sinistrés, et quelque 111 000 maisons et un demi-million d’hectares de terres agricoles ont été détruits. La Croix-Rouge canadienne est intervenue rapidement en déployant son hôpital mobile et du personnel à Nhamatanda, en collaboration avec la Croix-Rouge finlandaise et avec le soutien de la Croix-Rouge norvégienne.
 
La présence de l’hôpital mobile sur les lieux de catastrophes est rendue possible grâce au soutien généreux des donateurs et du gouvernement du Canada.

 
 
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