S’accrocher à l’espoir

Jean-Damascène, portant un costume bleu vif, et sa mère, portant une une robe orange et bleu vif, se tiennent en souriant« J’ignorais si mes parents et mes sept frères et sœurs avaient survécu. Je ne savais pas s’ils étaient ensemble ou non ni dans quel pays ils se trouvaient », raconte Jean-Damascène Hakizimana.

Né au Rwanda, l’homme de 29 ans a quitté la République démocratique du Congo (RDC) pour s’installer à Sherbrooke, au Québec, en 2013 et a été séparé de sa famille pendant 21 longues années.

En 1996, la famille de Jean-Damascène a fui le Rwanda pour se rendre en RDC, mais, un an plus tard, lui et les siens ont dû fuir à nouveau. C’est au cours de ce périple que la famille a été séparée. Jean-Damascène, alors âgé de 8 ans, a été trouvé par un soldat et envoyé dans un orphelinat en RDC, puis dans un camp de réfugiés.

Malgré toutes ces années loin de ses proches, Jean-Damascène n’a jamais perdu espoir et a toujours cru qu’il les reverrait tous un jour. « Comment dix membres d’une même famille peuvent-ils tous disparaître ? », demande-t-il.

Après deux années de recherche dans sept pays, la nouvelle tant espérée lui parvint enfin : sa mère, deux de ses frères et trois de ses sœurs avaient été retrouvés au Rwanda. Il se rappelle clairement le moment où Isabelle Marin, responsable de dossiers du Programme de rétablissement des liens familiaux de la Croix-Rouge canadienne, lui a remis le message Croix-Rouge de sa mère et de son frère, accompagné de photos et d’un numéro de téléphone.

« J’étais fou de joie. Je les ai tous reconnus et j’ai immédiatement appelé ma mère, raconte Jean-Damascène, visiblement ému. Elle pleurait et répétait « C’est toi, c’est toi ! ».

Deux ans plus tard, Jean-Damascène s’est rendu en Ouganda pour fêter les retrouvailles avec sa mère, son frère aîné et une de ses sœurs.

« Lorsque j’ai vu ma mère, nous sommes restés enlacés longuement en pleurant », explique le jeune homme, sourire aux lèvres.

En plus de retrouver sa famille en 2015, Jean-Damascène a aussi renoué avec son amour de jeunesse, Delphine, qui habitait tout près de chez sa mère.

« Nous avons célébré ces deux événements heureux —  mon mariage et ma réunion avec ma famille — la même journée. C’était le plus beau jour de ma vie », conclut-il.
 

Le Programme de rétablissement des liens familiaux de la Croix-Rouge canadienne

L’histoire de Jean-Damascène n’est pas unique en son genre. Beaucoup de familles sont séparées à cause de conflits armés, de catastrophes naturelles ou de migrations. Heureusement, le Programme de rétablissement des liens familiaux aide ces familles à rétablir le contact lorsque tous les autres moyens échouent. La transmission des messages Croix-Rouge et la recherche des familles se font à l’aide du réseau du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, dont font partie les délégations du Comité international de la Croix-Rouge et les Sociétés nationales présentes dans plus de 190 pays à travers le monde.