« Pourquoi je n’ai rien dit », par Sheldon Kennedy

Date / Période
2006
Lieu
Toronto
Types d'objets
Livre, guides et manuels
Mention de source
Sheldon Kennedy, Insomniac Press, 2006
Sujets
Jeunes

Sheldon Kennedy a joué pendant 10 saisons dans la Ligue nationale de hockey, après une carrière réussie au hockey junior lors de laquelle il a remporté la médaille d’or avec l’équipe masculine de hockey junior du Canada en 1988 et la Coupe Memorial l’année suivante.

Toutefois, les amateurs de hockey ignoraient le secret de Sheldon Kennedy : une histoire d’abus sexuel par son coach de hockey junior, Graham James. En 1996, Kennedy a révélé son passé au grand jour. Comme il l’a expliqué dans les entrevues et dans son livre intitulé Why I Didn’t Say Anything [Pourquoi je n’ai rien dit], il a ressenti le besoin de dévoiler ce qu’il a vécu au public. « Il fallait que je parle sinon j’allais mourir », a-t-il déclaré dans une entrevue en 2008 en parlant de sa toxicomanie et de son alcoolisme liés à son profond sentiment de honte et de culpabilité engendré par les abus.

James a finalement plaidé coupable aux accusations d’agressions sexuelles sur Sheldon Kennedy et a été déclaré coupable d’avoir agressé sexuellement plusieurs joueurs dont il a été l’entraîneur dans les années 1990. Porteuses d’un vaste héritage, les révélations de Kennedy ont permis d'accroître la sensibilisation aux agressions dans les sports et dans la société en général. L’histoire de Kennedy a résonné partout dans le monde. Il a donné à d’autres le courage de raconter ce qu’ils ont vécu et a appuyé bon nombre de programmes de sensibilisation à la violence et de guérison au cours des 20 années qui ont suivi son témoignage sur ce qu’il a vécu dans ses années de hockey junior. Sa relation avec la Croix Rouge canadienne est au centre de sa cause.

Après avoir fondé la Sheldon Kennedy Foundation, Kennedy a entrepris la traversée du Canada en patin à roues alignées en 1998 pour recueillir des fonds pour les victimes de mauvais traitements et accroître la sensibilisation aux agressions. Le personnel de la Croix Rouge a appuyé Kennedy au cours de sa traversée et a organisé l’événement de clôture de son périple. Kennedy a versé les fonds récoltés par sa traversée à la Croix Rouge canadienne et a décidé de fermer sa fondation et de donner son actif à la Croix Rouge, un processus qui s’est terminé en 1999.

« Je ne fais pas cela pour que Sheldon Kennedy remporte des prix. Je fais cela parce que je comprends le tort que ce crime cause à nos enfants. »

La Croix Rouge travaillait déjà avec divers organismes sportifs, notamment Hockey Canada, pour promouvoir une culture du changement en ce qui concerne la prévention des mauvais traitements et du harcèlement dans les sports. Elle a également utilisé les ressources de la traversée de Kennedy pour enrichir le contenu de ses programmes de prévention de la violence.

En 2004, Sheldon Kennedy et Wayne McNeil ont cofondé Respect Group Inc. afin d’atteindre leur but commun : la prévention des mauvais traitements, de l’intimidation et du harcèlement. En 2007, ÉduRespect et Respect Group Inc. ont conclu un partenariat national pour amener le programme en ligne Respect et sport dans les organismes sportifs et de loisirs. En septembre 2009, Hockey Canada a annoncé l’adoption de la formation Respect et sport pour les entraîneurs, les directeurs, les entraîneurs adjoints et tout adulte ayant un poste de supervision auprès des jeunes qui jouent au hockey.

Aujourd’hui, la Croix Rouge canadienne et Respect Group Inc. travaillent ensemble pour offrir de la formation aux adultes sur la prévention des mauvais traitements, de l’intimidation et du harcèlement dans les sports, les écoles et les lieux de travail.

En témoignant de son histoire d’agression sexuelle et en faisant un suivi avec l’aide de la Croix Rouge, Kennedy a stimulé un changement dans les attitudes et a favorisé la multiplication des programmes de prévention de la violence. Au fil du temps, le travail de Kennedy lui a valu la reconnaissance de différents milieux.

En 2014, il a reçu l’Ordre du Canada. Il a alors affirmé : « Je ne fais pas cela pour que Sheldon Kennedy remporte des prix. Je fais cela parce que je comprends le tort que ce crime cause à nos enfants. »

« Pourquoi je n’ai rien dit », par Sheldon Kennedy

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