Selon les lois canadiennes et internationales, l’emblème de la Croix-Rouge adopté à Genève est un symbole protégé. Il sert à indiquer la neutralité du personnel médical dans les zones de conflit ou l’appartenance de la personne qui le porte à l’une des organisations officielles de la Croix-Rouge. Comme le démontre cet artéfact, l’usage approprié de l’emblème et du nom de la Croix-Rouge n’est pas toujours respecté.

Après la réorganisation et l’incorporation de la Croix-Rouge canadienne en 1909, ses dirigeants ont entrepris une campagne de sensibilisation du public afin de protéger l’usage de l’emblème et du nom. Ils avaient remarqué que ceux-ci étaient souvent utilisés à des fins non conformes, notamment pour du transport maritime, des produits de nettoyage et de l’alcool. À titre d’exemple, des annonces de la compagnie de thé Walla Galla (dont chaque emballage arborait une croix rouge), de la Red Cross Pharmacy , de la Red Cross School of Nursing et du gin Red Cross de Melcher’s ont été publiées dans des journaux canadiens entre 1900 et 1910. 

Chaque personne ou compagnie fautive a été informée du statut protégé de l’emblème et du nom, et de son obligation de s’y conformer. Il y a eu quelques résistances, mais la plupart des personnes en cause ont accepté de changer leurs pratiques lorsqu’elles ont compris les implications. Le pouvoir de protection de l’emblème dans des situations dangereuses repose sur le fait que son usage est limité aux personnes, aux endroits, aux objets et aux activités qui ont un lien direct avec le mouvement de la Croix-Rouge ou qui sont approuvés par celui-ci. 

De nos jours, la Croix-Rouge canadienne continue de sensibiliser le public et mène une veille active pour prévenir tout usage non autorisé du nom et de l’emblème. Parmi les cas typiques d’abus que l’on retrouve aujourd’hui figurent les logos, le matériel de marketing, la musique, les vidéos, les jeux , les fournitures et les établissements de secourisme ou de soins de santé.