Jour 4 - Misère et aide

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Après notre expérience marquante à la section provinciale du Croissant-Rouge du Pakistan au Sindh, nous avons continué notre parcours vers Sukkur puis Larkana.  C’est à cet endroit que notre propre clinique mobile de la Croix-Rouge offrira bientôt ses services.

Sur le chemin menant de l’aéroport de Sukkur jusqu’aux installations de Larkana, nous avons vu des endroits qui nous rappelaient des images de la Grande Dépression. Des familles assises sur des amas de biens empilés dans des camions sillonnaient les autoroutes, tandis que des foules de gens tentaient de fuir les eaux de crue envahissantes. Des ânes tiraient des chariots appartenant aux familles plus pauvres, et des hommes portaient sur leur dos leurs objets personnels.

Après une nuit passée à Larkana, le secrétaire de la section locale du Croissant-Rouge nous a fait visiter une partie de son territoire maintenant inondé. Sur la route, tout ce que nous pouvions voir était les cimes d’arbres et les quelques toits qui perçaient la surface d’un vaste lac, celui-ci couvrant ce qui était, il y a quelques jours à peine, des pâturages et des fermes.

Nous étions soulagés d’apprendre que les gens habitant les tentes en bordure de la route recevaient de la nourriture et de l’eau du Croissant-Rouge afin de subsister, mais il était évident qu’un approvisionnement continu serait nécessaire.  La saison de la mousson n’était pas encore terminée, et l’eau prendrait encore un moment à se retirer.

Après plusieurs heures de trajet, nous sommes arrivés au premier des deux camps de tentes du Croissant-Rouge que nous comptions visiter, ainsi qu’à un camp urbain installé dans une école. Une fois de plus, les interventions de secours dont nous avons été témoins étaient bien organisées. Les gens étaient nourris, et il y avait un dispensaire où étaient traités de nombreux cas d’éruptions cutanées et de diarrhée causés par les eaux malpropres des inondations.

Dans les situations où de nombreuses personnes doivent se déplacer en raison d’un sinistre, je connais un signe qui ne ment jamais : l’attitude des enfants. S’ils sont enjoués et souriants, bien nourris et accompagnés de leurs parents, c’est la preuve que le camp est bien géré. Les enfants n’arrivent pas à comprendre les conséquences des pertes qu’a subies leur famille, alors que les adultes y pensent sans cesse.

Nous avons continué notre parcours dans la ville de Khairpur, où nous avons visité un hôpital du Croissant-Rouge. C’est à cet endroit que les victimes des inondations étaient traitées pour différents problèmes de santé causés par les inondations. L’une des visions les plus troublantes était celle d’enfants — dont un né deux heures auparavant dans un camp tout près — étendus sur des lits, auxquels on administrait des solutés physiologiques pour traiter la déshydratation. Dans cet hôpital, un petit nombre de personnes recevaient les soins médicaux dont ils avaient urgemment besoin, alors que d’innombrables sinistrés ne pouvaient pas obtenir les traitements nécessaires à cause de leur isolement en milieu rural.

Le personnel du Croissant-Rouge du Pakistan avec qui nous voyagions nous a raccompagnés à la ville de Sukkur, où nous avions atterri la veille, pour visiter un autre hôpital du Croissant-Rouge. C’est à ce moment qu’une pensée m’a traversé l’esprit : ces deux installations (celles de Sukkur et de Khairpur) pourraient servir de centres de triage pour la clinique mobile canadienne et norvégienne qui s’installera bientôt dans cette région.

Par la suite, nous nous sommes rendus tout près, à Sukkur, pour visiter un camp du Croissant-Rouge établi dans une école de cette ville bondée. Il y avait plusieurs installations temporaires semblables dans les écoles des régions touchées par les inondations. L’installation de camps de tentes supplémentaires était prévue afin de libérer les écoles pour le semestre suivant, en septembre.

En route vers l’aéroport pour emprunter notre vol de retour de Karachi à Islamabad, nous nous sommes arrêtés à un autre camp de tentes du Croissant-Rouge.