La Croix-Rouge souligne les six mois d’intervention au Japon

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Francis Markus, à Ishinomaki, au Japon

Six mois se sont écoulés depuis le jour tragique où un violent séisme a secoué le Japon puis déclenché un tsunami. Les fonds amassés par la Croix-Rouge canadienne ont aidé la Croix-Rouge du Japon à combler les besoins pressants ainsi que les besoins à long terme des familles ayant trouvé refuge dans des centres d’évacuation et des hébergements temporaires.

Offrir un soutien moral et des services de counseling aux victimes du sinistre fait partie intégrante des opérations de rétablissement menées par la Croix-Rouge du Japon. Au beau milieu d’un labyrinthe de cloisons en carton à hauteur de taille, unique source d’intimité pour les résidents du centre d’évacuation d’Ishinomaki, deux infirmières/conseillères psychosociales sont assises en tailleur sur des matelas au sol et chacune s’entretient doucement avec une victime de la catastrophe.

« Arrivez-vous à bien dormir? », demande l’une d’elles à une femme d’âge mûr. L’autre infirmière écoute attentivement ce que lui dit une personne âgée dont elle mesure la tension artérielle au moyen d’un brassard pneumatique traditionnel.

« Bien que nous disposions de tensiomètres électroniques dans les centres d’évacuation, les personnes âgées nous demandent toujours de mesurer leur tension manuellement », explique Yuko Mitsuhata, qui est membre de la Croix-Rouge du Japon depuis plus de 30 ans et qui comprend bien ces demandes subtiles de contact humain. 

Originaire de la ville d’Okayama située dans l’ouest du pays, elle avait déjà joué un rôle pivot dans le cadre des opérations de soutien destinées aux victimes du séisme ayant frappé la ville de Kobé en 1995.

« À cette époque, la notion de soutien psychosocial était inconnue des gens. Tous les efforts étaient axés sur le secours et les soins médicaux, affirme Mme Mitsuhata. Mais les choses ont beaucoup changé. Maintenant, nous avons l’occasion d’entamer un dialogue immédiat avec les survivants. »

Quinze équipes spécialisées en soins psychosociaux, composées d’infirmières comme Mitsuhata, ont été déployées dans les régions sinistrées de Miyagi et d’Iwate à la suite du séisme et du tsunami dévastateur, au mois de mars. À ce jour, 586 équipes dûment formées ont offert des services de counseling et du soutien moral à 13 987 personnes qui ont perdu des membres de leur famille ou encore souffert de traumatismes en lien avec la catastrophe.

Au fil de ses conversations avec les survivants, Eri Naito, la collègue de Mme Mitsuhata, a commencé à déceler des signes de rétablissement.

« Les gens ne parlent plus autant du choc et des traumatismes qu’ils ont vécus, mais se concentrent plutôt sur l’idée d’un déménagement vers un hébergement temporaire, a dit Mme Naito. Cependant, il y a quelques jours de cela, nous avons ressenti les puissantes secousses d’une réplique sismique et nous avons vu que certaines des victimes sont encore habitées par de grandes craintes. La situation a même suscité chez quelques personnes des malaises physiques. » 

Mais dans l’ensemble, elle estime que les sinistrés se penchent maintenant davantage sur leur avenir, et non leur passé.

Des milliers de personnes habitent encore dans des centres d’évacuation et les équipes psychosociales de la Croix-Rouge poursuivent leur travail. Lorsque les survivants auront quitté les centres et auront trouvé un hébergement temporaire, la Croix-Rouge assurera un suivi en organisant régulièrement des activités à l’intention des enfants, des parents et des personnes âgées.