Travailleuse humanitaire de la Croix-Rouge, Diana Coulter est actuellement en mission au Népal. Dans ce billet issu du terrain, elle explique comment la Croix-Rouge vient en aide aux personnes qui ont été touchées par les récents séismes.
De gauche à droite : La grand-mère Mimai Tamang, le père Ram Tamang tenant la petite Khusi dans ses bras, la mère Diki Dolma et l’infirmière Claudia Chavez, à l’hôpital de campagne de la Croix-Rouge à Dhunche, au Népal.
La grand-mère et le fils de Rachana Tamang, qui est né par césarienne à l’hôpital de campagne.
Des femmes attendent leur tour à l’extérieur d’une tente de l’hôpital de campagne de la Croix-Rouge, où l’on offre des soins de santé maternelle et infantile.
De l’hôpital de campagne de la Croix-Rouge à Dhunche, on peut apercevoir au loin le mont Langtang.
Une équipe de travailleurs humanitaires de la Croix-Rouge se sont rendus à Timure, un minuscule village situé à la frontière entre le Népal et la Chine, afin d’y réaliser une évaluation des besoins en santé communautaire.
Peu avant la naissance de son premier enfant, Diki Dolma a dû marcher pendant plusieurs jours sur les sentiers qui sillonnent les montagnes du Népal avant de parvenir à l’hôpital de campagne de la Croix-Rouge canadienne à Dhunche. Ce n’était pas une mince affaire : les sentiers avaient été durement touchés par les séismes.
La jeune femme de 21 ans est partie de son petit village éloigné ‒ du nom de Gatlang ‒ en compagnie de son mari et de sa mère. Puisque les glissements de terrain avaient rendu la route menant au village impraticable, la famille n’avait d’autre choix que de se rendre à Dhunche à pied, a expliqué Ram Tamand, l’époux de M
me Dolma. Le trajet a été pénible, mais la famille tenait mordicus à se rapprocher d’un établissement médical avant la venue de l’enfant.
« J’avais pensé à amener ma femme à Katmandou (à cinq heures de route en voiture), a raconté M. Tamand, un homme de 25 ans qui travaille comme guide de randonnées pédestres et qui a lui-même escaladé l’Everest à plusieurs reprises. En cours de route, nous avons entendu parler de l’hôpital de campagne de la Croix-Rouge canadienne à Dhunche et nous avons décidé d’y rester. »
Sage décision, a-t-il ajouté, car son épouse a commencé à ressentir des contractions peu après leur arrivée à Dhunche. La famille s’est donc rendue à l’hôpital de campagne que la Croix-Rouge a mis sur pied pour suppléer l’hôpital local qui avait subi des dégâts irréparables lors des séismes. À l’heure actuelle, une équipe de délégués de la Croix-Rouge offrent toute une gamme de services médicaux aux patients de l’hôpital de campagne qui se consacre essentiellement aux soins primaires, en plus de prodiguer des soins chirurgicaux et des soins de santé maternelle d’urgence.
À ce jour, l’hôpital de campagne a soigné plus de 1 800 personnes atteintes de maux divers, comme des infections aiguës des voies respiratoires, des maladies diarrhéiques, des fractures et des maladies cutanées. En outre, 9 enfants ont déjà vu le jour à l’hôpital de la Croix-Rouge.
Dans le cas de M
me Dolma, le travail a duré plusieurs heures avant que les médecins décident d’avoir recours à une opération, a raconté Claudia Chavez, une infirmière en obstétrique de Montréal, au Québec.
Philippe Demers, un chirurgien de Bromont (au Québec) déployé par la Croix-Rouge canadienne, a pratiqué une césarienne avec l’aide d’Erwin Dizon, un obstétricien gynécologue de la Croix-Rouge philippine, et Michel Clairous, un anesthésiste canadien.
En peu de temps, ils ont mis au monde un bébé que les parents ont nommé Khusi, synonyme de « bonheur ». La maman aussi s’est dite remplie de bonheur.
« Quand les choses se sont corsées, a raconté M
me Dolma, les médecins m’ont opérée, puis tout s’est bien passé. Je suis très contente des soins que j’ai reçus ici et du personnel qui m’a aidée. »
Un sourire timide aux lèvres, elle a porté un regard timide à l’infirmière Claudia en ajoutant : « Elle prend vraiment bien soin de moi, comme le ferait une mère. »
En face de M
me Dolma, dans la tente réservée aux patients hospitalisés, se trouve une autre famille soulagée par le dénouement heureux d’un récent accouchement. Rachana Tamang, une jeune femme de 19 ans, haute comme trois pommes, est arrivée à l’hôpital de campagne une journée après M
me Dolma. L’accouchement ayant déjà pris deux semaines de retard, les médecins ont examiné la future maman et décidé de procéder à une césarienne dès qu’ils ont découvert que le bébé était en état de détresse. Si la famille avait poursuivi son chemin et tardé à obtenir des soins médicaux, la vie du bébé et celle de la mère auraient toutes deux été en danger.
« Nous encouragerons nos amis à venir se faire soigner ici, a affirmé M
me Dolma en berçant sa petite dans ses bras. C’est très bien comme endroit. »
L’hôpital de campagne de la Croix-Rouge continue de fonctionner en mode d’urgence. Chaque jour, l’hôpital admet de nouveaux patients, tandis que la Croix-Rouge apporte des secours humanitaires à un nombre toujours grandissant de sinistrés.
La Croix-Rouge s’inquiète vivement des conséquences potentielles de la saison de la mousson qui ne tardera pas à commencer. En effet, de nombreuses collectivités connaîtront bientôt de longs mois de pluies abondantes, ce qui pourrait entraîner des inondations et des glissements de terrain. Les villages éloignés risquent de devenir complètement inaccessibles. Il est donc primordial de fournir à la population un abri adéquat, de l’eau potable, des vivres et des soins médicaux.
Les Canadiens sont invités à faire des dons au profit du Fonds Séisme au Népal et dans la région.