Au gré du vent : témoignage d'une sinistrée

Nos pensés sont dirigées vers les habitants d’Oklahoma qui se relèvent d'une série de tornades meurtrières. Au Québec, les tornades sont plutôt rares, mais vous avez déjà entendu parler de micro-rafales, souvent désignées à tort comme des « micro-tornades » dans les médias ? Il s’agit de courants aériens qui se forment pendant un orage et provoquent des vents assez violents pour arracher des toits de maison, déraciner des arbres et déplacer des voitures.

C’est en effet très « micro » quand une rafale s’en prend seulement à votre maison ! Les trois quarts de la toiture et le balcon arrachés, des fils électriques brisés et un tas de débris sur la route, voici en gros la scène qui attendait Marguerite Lortie à son retour chez elle un après-midi de juillet 2011.

« J’ai crié, j’ai braillé et je me suis dit « Qu’est-ce qu’on va faire? » se rappelle madame Lortie qui habitait cette maison du rang de la rivière sud à Saint-Lin-des-Laurentides depuis plus de trente-cinq ans avec son mari.
Marguerite Lortie et M. Léveillé

Par bonheur, personne n’a été blessé : son époux se trouvait dans le garage lors du passage de la rafale. Lorsqu’il a réussi à sortir, il a emprunté le téléphone cellulaire de ses voisins pour prévenir sa femme qui était au village.

 « Étrangement, quand on est entré dans la maison avec le chef pompier tout était impeccable! Les cadres n’avaient même pas bougé d’un centimètre! J’ai la bonne habitude de fermer toutes les fenêtres lorsque je pars travailler », nous explique madame Lortie.

N’empêche que leur maison à ciel ouvert n’était plus habitable. Le chef pompier leur a donc offert d’appeler la Croix-Rouge pour leur venir en aide pour les premiers jours. Très rapidement, le bénévole Pierre Desjardins, que madame Lortie connaissait déjà, est arrivé sur lieux et les a installés dans un hôtel à Saint-Jérôme.

 « Je savais que la Croix-Rouge intervenait lors d’incendies et j’étais contente de voir qu’ils pouvaient nous aider dans notre situation aussi », nous confie madame Lortie. Encore en état de choc, la sinistrée a eu beaucoup de mal à s’endormir le premier soir, des images de sa maison en piteux état lui revenaient sans cesse en tête.

Celle qui n’aimait déjà pas les orages a été servie cet été-là ! En effet, lorsque le couple est retourné chez lui, ils ont été forcés de repartir à nouveau pour trois semaines à la suite d’un autre orage qui menaçait les réparations en cours.

« Au moins, nous avons un beau toit neuf ! » plaisante madame Lortie qui tenait à s’asseoir dans son solarium pour son anniversaire, au mois de septembre, après avoir passé ses vacances à superviser les rénovations.

« Nous avons eu beaucoup d’aide de la part des pompiers, des voisins, de notre famille et de la Croix-Rouge, c’est une très belle communauté », conclue notre victime de micro-rafale.

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