La Croix-Rouge est venue en aide à une personne sur deux en Haïti dans les cinq dernières années

Sujets: Québec, Situations d'urgence et catastrophes dans le monde
08 janvier 2015

Montréal, 8 janvier 2015 – Le 12 janvier 2010, Haïti était secouée par un tremblement de terre dont les conséquences allaient profondément toucher la population, et ce, pendant des années. « Cinq ans plus tard, le bilan de ce qui a été fait grâce au soutien des donateurs, des entreprises, des gouvernements provinciaux et du gouvernement du Canada est impressionnant. Ce sont cinq millions de personnes qui ont été soutenues par la Croix-Rouge, ce qui signifie qu’une personne sur deux en Haïti a reçu de l’aide », a résumé Conrad Sauvé, secrétaire général et chef de la direction de la Croix-Rouge canadienne.
 
De l’urgence au rétablissement, en passant par le développement durable
La collecte de fonds dédiée au soutien de la population en Haïti à la suite du séisme a permis à l’époque de recueillir 222 millions de dollars. La Croix-Rouge a ainsi pu venir en aide aux Haïtiens en trois temps. D’abord, au cœur de l’urgence, la Croix-Rouge a fourni des soins de santé grâce entre autres au déploiement d’un hôpital de campagne qui servira également de centre de traitement du choléra à la suite de l’épidémie. Des tentes, des toiles, du matériel de secours et de l’eau potable ont été distribués et d’autres services essentiels ont été offerts.
 
Puis, en matière de rétablissement, des solutions d’hébergement, soit un abri ou une aide financière au logement, ont été offertes à 19 000 familles, soit environ 95 000 personnes. Un pan considérable du système de santé ayant aussi été touché, une part importante des efforts de l’organisation s’est concentrée dans ce secteur prenant en charge la reconstruction de l’hôpital de Jacmel et en remettant en marche quatre centres de santé, qui desservent une population de 600 000 personnes.
 
Enfin, à l’œuvre dans un pays en proie à des catastrophes liées à des conditions météorologiques extrêmes, la Croix-Rouge a mis en place un programme de réduction des risques à long terme en matière de développement durable qui vise également à améliorer les capacités d’intervention de la Croix-Rouge haïtienne en formant du personnel et des bénévoles en plus de les doter de plusieurs centres de gestion d’urgence. « Près de 90 % du fonds de la Croix-Rouge canadienne ont déjà été investis. Des sommes restantes, deux tiers, soit 28 millions $, sont dédiés aux initiatives durables en santé. L’autre tiers servira surtout à renforcer la Croix-Rouge haïtienne et à améliorer sa capacité de réponse aux désastres. Il s’agit de la plus importante opération de l’histoire du Mouvement de la Croix-Rouge dans un seul pays », a indiqué Conrad Sauvé.
 
Un partenariat pour un projet intégré en santé
Depuis les premiers jours de la catastrophe, la santé constitue une priorité pour la Croix-Rouge. Elle mène actuellement un projet de santé intégré qui améliore l’accès aux services de santé pour les collectivités vulnérables dans la région de Jacmel en investissant 35 millions de dollars pour favoriser l’accès à des services de qualité pour les mères, les nouveau-nés et les enfants, et pour rendre les collectivités plus résilientes grâce aux soins communautaires et au secourisme. La Croix-Rouge canadienne et ses partenaires, le CHU Sainte-Justine, l’Unité de santé internationale de l’Université de Montréal et l’Agence de santé et des services sociaux de Montréal, travaillent de pair avec le gouvernement d’Haïti et la Croix-Rouge haïtienne à la mise en œuvre de ce programme de santé, qui se poursuivra jusqu’en décembre 2016.
 
« Après 4 ans d’implication dans ce programme, nous observons des changements importants à l’hôpital Saint-Michel : diminution du taux de mortalité néonatale à la suite de l’adoption de nouvelles pratiques de soins, changement de pratiques dans l’accompagnement des femmes lors de l’accouchement, réorganisation du service de l’urgence afin d’assurer une meilleure prise en charge des patients, augmentation de la disponibilité des médicaments à la pharmacie et mise sur pied d’un service d’entretien et de réparation des équipements médicaux. Au fur et à mesure que le nouveau bâtiment se concrétise, le personnel s’implique dans cette transformation et devient de plus en plus responsable de la formation et de l’amélioration des compétences professionnelles. Nous sommes là pour accompagner le personnel local dans cette amélioration dont ils sont les grands réalisateurs », a précisé Dr Dickens Saint-Vil, chef de la division de chirurgie pédiatrique au CHU Sainte-Justine.
 
« C’est au niveau du renforcement des capacités institutionnelles du Ministère de la santé Haïtien dans le département sanitaire du Sud-Est que se concentre l’appui de l’USI depuis le début du Programme. Les autorités sanitaires sont maintenant en mesure de collecter des informations sanitaires fiables et actuelles, qui sont essentielles pour définir les priorités en matière de santé publique dans ce département. Notre action vise ultimement à aider la direction départementale à implanter une gouvernance saine et à jouer son rôle d’organe régulateur et coordonnateur de toutes les initiatives en santé sur le terrain, notamment en faveur des femmes et des enfants. Nous croyons fermement que c’est à travers le renforcement des capacités locales, et non à travers des interventions de substitution qu’un pays peut se développer », a déclaré Lucien Albert, directeur de l’USI.
 
« La Direction sanitaire du Sud-Est a développé la méthodologie et les outils pour la surveillance épidémiologique à base communautaire (SEBAC) en collaboration avec la Direction de santé publique de l’ASSS. Ce système respecte les orientations du Ministère de la santé d’Haïti. Durant son implantation, le projet a rejoint 5000 familles mais son déploiement offre un potentiel bien plus grand et des perspectives d’amélioration du système d’information sanitaire de la Direction sanitaire du Sud-Est. Au chapitre de la promotion de la santé, la Direction sanitaire du Sud-Est dispose à présent d’une table de concertation qui a produit un premier plan d’action. Grâce au soutien de la DSP, elle est maintenant en mesure d’assurer la coordination de ses partenaires, l’harmonisation des pratiques et l’optimisation des ressources », a ajouté Dr Éric Litvak, directeur adjoint planification, enseignement et recherche à la Direction de santé publique de l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal.
 
À propos de la Croix-Rouge canadienne
Que ce soit ici au pays ou à l’étranger, comme à Haïti, la Croix-Rouge s’assure d’être auprès de la population avant, pendant et après une catastrophe. Membre du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, qui est composé de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, du Comité international de la Croix-Rouge et de 189 Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, la Croix-Rouge canadienne a comme mission d’améliorer les conditions d'existence des personnes vulnérables en mobilisant le pouvoir de l'humanité au Canada et partout dans le monde.