Jour 1 - Nous faisons face à un défi humanitaire important

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En apprenant que l’inondation gagnait du terrain au Pakistan, nous avons tous compris, à la Croix-Rouge, que nous aurions beaucoup de pain sur la planche. Je me trouve présentement au Pakistan pour constater par moi-même l’ampleur de cette calamité.

Un long vol en provenance d’Ottawa m’a conduit jusqu’à Islamabad. Là, j’ai assisté à une série de réunions avec mes homologues de la Société du Croissant-Rouge du Pakistan ainsi qu’à un compte rendu détaillé de l’état des secours au moderne Centre de gestion des désastres de l’organisme. Ces rencontres sont cruciales pour assurer une approche concertée et pour évaluer les besoins de sauvetage après le décret de l’état d’urgence.

Le lendemain de mon arrivée, un convoi de véhicules a été rassemblé. Nous sommes sortis très tôt le matin pour entamer une mission de cinq jours dans trois des zones touchées. Nous devions nous rendre dans le sud du pays depuis le nord-ouest en suivant l’onde de crue.

Pendant la première partie du voyage, nous avons passé deux jours à sillonner la vallée de Swat en voiture pour superviser une opération figurant parmi les milliers d’initiatives de secours déployées par le Croissant-Rouge du Pakistan dans les emplacements touchés.

Alors que nous mettions le cap sur notre première destination, mon impression initiale a été de constater l’ampleur du désastre. La vallée de Swat n’est que l’une des nombreuses zones du pays à avoir été inondées par ce lent tsunami. En parcourant l’autoroute en bordure de l’Indus, nous pouvions voir uniquement de la boue et des cailloux là où des villes et des villages parfois centenaires avaient été balayés par la crue en furie.

Ponts écroulés, routes lavées, lacs nouvellement creusés et kilomètres de sol détrempé ont défilé sous nos yeux. Nous avions entendu parler des problèmes de logistique que posait la livraison du matériel de secours aux centaines de milliers de villageois échoués ayant fui vers des plateaux plus élevés. Maintenant, nous pouvions constater de nos propres yeux les défis qui nous attendaient.

Après huit heures de route, nous sommes arrivés au bout du chemin — littéralement. Un pont majeur relié à cette autoroute principale venait de subir le même sort que tous les autres que nous avions croisés. La route prenait fin abruptement au bord d’un gouffre irrégulier, tandis qu’au fond du précipice, l’Indus rugissait de colère.

Nous nous sommes dirigés vers le petit village de Tirat pour rendre visite à une équipe de soins du Croissant-Rouge du Pakistan fondée grâce aux dons recueillis par la Croix-Rouge canadienne. La seule façon de traverser l’Indus consistait à monter à bord d’un véhicule tracté par câble construit à la hâte et suspendu entre les deux rives par un mince câble d’acier.

Rien n’est comparable à l’expérience de se balancer très haut au-dessus de l’Indus, pendant que, sur l’autre rive, des villageois tiraient sur la corde transportant notre petite cabine à deux places d’un mouvement mal assuré.

Arrivés de l’autre côté, nous avons voyagé 45 autres minutes en voiture et à pied avant d’atteindre le siège du Croissant-Rouge du Pakistan à Tirat. Sous une chaleur accablante de 36 °C, ces travailleurs dévoués continuaient d’offrir les soins de base malgré des conditions extrêmement difficiles.

Sur le chemin du retour nous ramenant en bordure du fleuve, notre voiture s’est enlisée dans la boue. Le temps de sortir de ce bourbier, l’iftar (le repas du soir organisé pour rompre le jeûne du ramadan) avait débuté. Alors que nous attendions le retour des volontaires responsables du véhicule tracté par câble, de généreux villageois nous ont apporté des fruits et des pakoras. Le trajet du retour au-dessus de l’Indus s’est révélé beaucoup plus intéressant sous une lune presque pleine.

Malgré nos efforts continus, l’ampleur du désastre reste gigantesque, de sorte que le besoin de secours supplémentaires se fait pressant. La force du réseau de la Croix-Rouge réside dans son approche communautaire. Le Croissant-Rouge du Pakistan travaille sans relâche, jour et nuit ; c’est avec fierté que la Croix-Rouge canadienne soutient ses efforts acharnés.