Choléra au Zimbabwe: ne pas franchir la barre de trop

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En janvier, le Zimbabwe a franchi une étape dont le pays se serait bien passé : le nombre de cas de choléra a atteint la barre fatidique de 60 001.

Fin décembre, le chiffre de 60 000 était en effet considéré comme celui du « scénario catastrophe ». Désormais, on craint fortement que le bilan ne dépasse les 100 000 cas. Quelque soit le bilan final, le Zimbabwe est aux prises avec dans la pire épidémie de choléra que le continent africain ait connue depuis 15 ans. En outre, le pays a réussi à pulvériser le nombre de décès et de cas enregistrés annuellement dans l’ensemble du continent.

Or, malgré les témoignages de solidarité qui parviennent du monde entier, les efforts entrepris par les organisations humanitaires afin de mettre un terme à la catastrophe sont contrariés par l’épuisement rapide des fonds nécessaires à mener à bien l’opération.

Par exemple, à Kadoma, dans un centre de traitement du choléra de la Croix-Rouge, une jeune femme est arrivée sur un chariot tiré par des bœufs. Le choléra n’est pas une maladie difficile à soigner, en conséquence, la patiente survivra. Toutefois, il n’existe aucun moyen de transport dans de nombreux villages qui sont situés dans des régions isolées. Ainsi, les conditions demeurent effroyables. 

De toute évidence, l’épidémie de choléra est étroitement liée à l’effondrement des infrastructures et de l’économie zimbabwéennes.

Malgré ces défis, la Croix-Rouge joue un rôle clé dans l’endiguement de cette épidémie. Les problèmes d’infrastructures doivent être résolus, mais il s’agit de problèmes à long terme. Pour l’heure, il est important d’arrêter ce cercle infernal des infections et des décès. Faire reculer le choléra est – au sens propre - une question de vie ou de mort.

L’impact de l’action de la Croix-Rouge est manifeste au Zimbabwe. En effet, nous produisons des millions de litres d’eau potable et construisons de nombreuses latrines. Nous soutenons les hôpitaux surchargés et sous-équipés. Dans les villages les plus éloignés, des bénévoles locaux expliquent aux familles les méthodes simples leur permettant d’identifier le choléra et d’éviter ainsi d’être contaminées à leur tour.

Quatre délégués de la Croix-Rouge canadienne ont été dépêchés au Zimbabwe afin d’appuyer les efforts de secours dans le pays. En outre, la Croix-Rouge canadienne continuera d’envoyer des ressources et du personnel supplémentaires au besoin. Toutefois, pour cela, nous avons besoin du soutien du public canadien.

Malgré l’ampleur des besoins et l’impact réel de l’action de la Croix-Rouge dans tout le pays, notre opération de lutte contre le choléra manque de fonds. Si la tendance ne s’inverse pas, nous serons contraints de revoir nos plans à la baisse - une situation que nous ne voulons pas envisager.

Nous sommes maintenant entrés dans « le scénario catastrophe ». Les Zimbabwéens ont déjà assez souffert. Nous avons besoin de ces fonds pour combattre le choléra sur tous les fronts. Plus de 3 000 personnes ont déjà succombé à la maladie. Nous n’avons pas le droit de laisser le bilan atteindre la barre de 4 000; ce serait franchir une barre de trop – une barre effroyable et complètement inutile.