Les fonds de secours aident à alléger le fardeau

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par Mary Ferguson

Bénévole de la Croix-Rouge canadienne en Alabama et au Mississippi

Les regards hagards et les réponses lentes à des questions élémentaires sont des signes tangibles de la fatigue causée par le stress continu, plus de deux semaines après le passage de l’ouragan Katrina. En voyant les premiers répondants et les résidants qui se rendent aux centres de services de la Croix-Rouge américaine pour recevoir une aide financière, on constate les signes des épreuves qu’ils ont vécues, mais ils ne sont pas prêts de se plaindre.

Il est plus probable que ces personnes vous témoignent poliment leur appréciation et leur surprise qu’autant de personnes soient venues en aide à ceux qui ont tout perdu. La plupart remercient les bénévoles avec effusion malgré une longue attente, parfois dans une chaleur accablante.

Une dame âgée qui remplit une demande de fonds pour elle et son mari âgé de 80 ans sourit avec résignation en expliquant qu’ils n’ont toujours pas d’électricité et qu’ils vivent sur leur porche malgré la chaleur et l’humidité étouffantes. « Avez-vous de l’ombre autour de la maison », demande un bénévole de la Croix-Rouge. « Nos 29 arbres sont tous tombés. Mais nous allons bien. Les nuits sont fraîches, ainsi nous dormons sur le porche car la maison est beaucoup trop chaude. »

Ces clients font partie des 950 000 résidants des États touchés qui recevront une aide de la Croix-Rouge grâce aux dons recueillis au Canada, aux États-Unis et ailleurs dans le monde. Ils peuvent communiquer avec une ligne 1 800 ou se rendre dans des centres de services établis dans les régions les plus durement touchées pour aider à fournir des fonds aux personnes en ayant le plus besoin. Le centre d’appels et les centres de services resteront ouverts tant qu’il le faudra et jusqu’à ce que toutes les personnes admissibles reçoivent de l’aide.

Une pompière prend une pause durant son marathon de travail pour faire une demande de fonds pour elle et ses parents âgés. Lorsqu’on lui demande comment vont ses parents, elle répond les larmes aux yeux : « C’est difficile pour eux de recommencer à nouveau à leur âge et beaucoup de leurs amis sont morts. C’est difficile pour eux. » Elle s’arrête une minute pour reprendre son sang-froid et dit : « Il vaut mieux ne pas en parler, sinon je ne passerai pas au travers. »

Quelques minutes plus tard, elle raconte qu’elle travaille sans arrêt depuis le passage de l’ouragan sur sa ville natale de Gulfport, au Mississippi. « Les pompiers ont dû effectuer des vérifications dans certaines parties de la ville où ils ont trouvé beaucoup de cadavres. Tellement de cadavres. Au moins, c’est maintenant terminé. »

Cheryl a repris son travail d’hygiéniste dentaire et elle fait du bénévolat en tant qu’administratrice de bureau les soirs et les week-ends avec le service d’incendie de sa ville de Biloxi, où il y a encore beaucoup de travail à faire. Son mari, sans travail depuis le passage de l’ouragan, reste à la maison avec leurs trois filles tandis qu’elle travaille. Elle recevra 1 565 $ pour sa famille qui « aideront à réparer le toit; au moins nous avons un toit, ce qui est mieux que la plupart des gens. Je n’ai pas à me plaindre, mais je suis vraiment épuisée. »

Un pompier de Gulfport raconte que sa famille a emménagé dans une nouvelle maison trois jours avant le passage de la tempête. Il a l’air d’un somnambule, mais il chasse l’épuisement en disant : « Nous devons continuer. Merci pour cette aide. Cela nous aidera vraiment à engager quelqu’un pour réparer le toit, car je suis trop occupé pour aider. »

Sheryl rit en donnant son adresse sur la Shoreline Road (route du littoral). « Je crois que je n’habiterai plus jamais près du littoral après ce qui nous est arrivé. » Elle et son copain ont regardé l’eau s’engouffrer dans son bungalow pour atteindre 4 mètres en une heure. Transportant ses chats dans deux cages au-dessus de l’eau, elle a nagé jusque chez ses voisins qui ont une maison à deux étages. « Nous étions huit dans leur grenier. Une femme qui ne savait pas nager a eu une crise de panique. Les adolescents étaient très inquiets ce qui était difficile, mais nous avons gardé notre sang-froid. »

Alors qu’elle termine de remplir sa demande, sa voix se brise et elle félicite l’intervenant de la Croix-Rouge pour son travail. « Je suis chanceuse car j’ai un travail et ma famille est en sécurité. Je dois me garder occupé. Je ne suis plus inquiète pour la maison, les biens matériels ne sont plus importants maintenant. »