Retour sur l’épidémie d’Ebola
La pire épidémie d’Ebola depuis l’apparition du virus a débuté en Afrique de l’Ouest en mars 2014. À la fin de 2015, l’Organisation mondiale de la Santé avait recensé plus de 28 600 cas confirmés ou présumés de la maladie, et près de 11 300 décès. Des cas ont été signalés dans 10 pays, avec plus de 99 % des victimes provenant de la Sierra Leone, du Libéria et de la Guinée.
La Croix-Rouge canadienne a dépêché des médecins, du personnel infirmier et des travailleurs humanitaires spécialisés dans le domaine de la santé et de la gestion des urgences dans ces trois pays afin d’appuyer les opérations menées dans les collectivités touchées.
Qu’est-ce que le virus Ebola?
La maladie à virus Ebola est une maladie grave dont les taux de mortalité peuvent grimper jusqu’à 90 %. Les premiers cas sont apparus en 1976 au Soudan et dans une région de la République démocratique du Congo située près de la rivière Ebola, d’où le nom de la maladie. Le virus s’introduit dans la population humaine après un contact étroit avec des carcasses d’animaux infectés, puis se propage entre humains lorsqu’il y a un contact direct avec le sang, les organes et autres liquides biologiques de personnes atteintes du virus, ou avec des surfaces et des matériaux contaminés (comme des vêtements ou des draps). Étant donné que les symptômes initiaux comme la fièvre, les douleurs musculaires, les maux de tête, les irritations de la gorge, les vomissements et la diarrhée sont également associés à plusieurs maladies courantes, il est difficile de poser un diagnostic précoce. Les symptômes subséquents comme les éruptions cutanées, les insuffisances rénales ou hépatiques et, dans certains cas, les hémorragies internes ou externes permettent un diagnostic plus précis.
Ebola en Afrique de l’Ouest : intervention de la Croix-Rouge
La Croix-Rouge canadienne est intervenue dans le cadre d’un effort international concerté avec la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, les Sociétés nationales des pays touchés et divers organismes comme l’Organisation mondiale de la Santé. Nous avons déployé plus de 50 délégués médicaux et techniques dans des centres de traitement d’Ebola en Sierra Leone et en Guinée, et avons apporté du soutien aux opérations au Libéria. Nous avons appuyé quatre grands volets de l’intervention, grâce au déploiement de personnel et à l’allocation de ressources et de fonds :
Le traitement clinique des patients :
Pour combattre et endiguer la flambée d’Ebola, il fallait agir rapidement. La Croix-Rouge a ouvert des centres de traitement du virus Ebola dans les régions de Kenema et de Kono, en Sierra Leone, et à Macenta et Forécariah, en Guinée, en plus d’appuyer les opérations au Libéria.
La gestion des dépouilles mortelles :
Les dépouilles des victimes du virus étant extrêmement contagieuses, des bénévoles de la Croix-Rouge ont aidé les familles à inhumer les défunts de façon sécuritaire et respectueuse afin d’éviter la propagation du virus.
Surveillance et dépistage des cas de contamination :
Une fois qu’un cas d’Ebola était diagnostiqué, les bénévoles de la Croix-Rouge tentaient de retrouver les personnes qui avaient été en contact avec le patient afin de surveiller l’apparition de symptômes et d’administrer un traitement rapide si la maladie se manifestait.
Sensibilisation et mobilisation sociale :
Des équipes de la Croix-Rouge ont fait du porte-à-porte et ont organisé d’innombrables séances d’information pour sensibiliser la population aux symptômes de la maladie et à l’importance de déclarer et de traiter tous les cas probables de contamination. Ils ont appuyé les survivants d’Ebola et leur famille, et se sont employés à faire changer les mentalités pour faire en sorte que les survivants et le personnel sanitaire ne soient pas craints ou stigmatisés au sein de leur collectivité.
Grâce aux dons de particuliers, d’entreprises et du gouvernement, la Croix-Rouge canadienne a pu amasser plus de 18,9 millions de dollars au profit de cette opération.
Comment la Croix-Rouge poursuit-elle son travail?
L’intervention de la Croix-Rouge vise désormais à aider les collectivités et les individus à se rétablir à la suite de la flambée d’Ebola en offrant du soutien psychosocial aux survivants ou aux familles des défunts, en aidant à rouvrir les écoles et à relancer l’économie locale, et plus encore.
L’épidémie d’Ebola a eu des répercussions importantes sur le système de soins de santé des pays touchés. La Croix-Rouge continue son travail de renforcement des services sanitaires de base pour permettre un dépistage précoce et une prise en charge rapide de tout nouveau cas afin d’éviter la résurgence du virus Ebola et d’autres maladies comme le choléra et la malaria.