En vertu du droit international, tous les gens ont le droit d’être renseignés sur le sort de leurs êtres chers et de correspondre et de communiquer avec les membres de leur famille. Les Conventions de Genève de 1949 ont conféré à la Croix-Rouge le mandat de protéger les prisonniers de guerre, les détenus et les civils touchés par la guerre. Pour remplir ce mandat, la Croix-Rouge fournit notamment des services de recherche, de communication et de réunification des familles.

Comme toutes les 190 Sociétés de la Croix-Rouge à travers le monde, la Croix-Rouge canadienne protège ce droit et facilite la communication entre les membres de familles grâce à son Programme de rétablissement des liens familiaux.

Tout commence lorsqu’une personne soumet une demande de recherche internationale pour retrouver des membres de sa famille disparus. Les personnes peuvent aussi envoyer un Message Croix-Rouge afin de contacter leurs proches détenus ou pris au piège dans une zone de conflit et ainsi leur redonner espoir. Comme le contenu des messages peut être examiné par les responsables gouvernementaux du pays de réception, les messages doivent se limiter aux nouvelles de caractère familial. Chaque année, plus de 700 personnes font appel au Programme de rétablissement des liens familiaux, et de 150 à 200 Messages Croix-Rouge sont envoyés.

« Jusqu’au dernier jour de ma vie, je me souviendrai de ce que la Croix-Rouge a fait pour moi. »

L’une des nombreuses familles que le Programme a réunies depuis sa création est celle de Naderah Shirzad. Après la disparition de son mari, Shah Mohammed, en 1997, Mme Shirzad a fui l’Afghanistan avec ses enfants pour se rendre à un camp de réfugiés en Iran. En 2002, Mme Shirzad est arrivée au Canada, et un an plus tard, elle a été contactée par la Croix-Rouge canadienne qui avait reçu une demande de recherche de la Croix-Rouge néerlandaise la concernant. Elle a été stupéfaite de découvrir que son mari, qu’elle croyait mort, était vivant et résidait en Europe. Il s’était enfui vers le Pakistan puis s’était réinstallé aux Pays-Bas en tant que réfugié, d’où il avait lancé des recherches pour retrouver sa famille.

« C’est seulement lorsque j’ai reçu ses coordonnées par la Croix-Rouge que j’ai vraiment cru qu’il était réellement vivant, a dit Mme Shirzad. La Croix-Rouge est vraiment là pour les malades et les pauvres gens touchés par la guerre. Jusqu’au dernier jour de ma vie, je me souviendrai de ce que la Croix-Rouge a fait pour moi. »

La Croix-Rouge canadienne joue un rôle dans le rétablissement des contacts entre les membres d’une famille séparée en raison d’une migration, d’un conflit ou d’une autre crise humanitaire, et ce, depuis 1914, année où la Croix-Rouge canadienne a établi un bureau national de renseignements à Londres pour appuyer les activités de recherches et de facilitation des visites des combattants canadiens en détention durant la Première Guerre mondiale. Des archives montrent aussi que la Croix-Rouge canadienne a joué un rôle dans l’acheminement d’informations sur le sort de personnes touchées par l’explosion d’Halifax de 1917.

Le Programme de rétablissement des liens familiaux a été créé dans le sillage de la Seconde Guerre mondiale et traite toujours de certaines questions liées à celle-ci. En effet, en plus de remettre en contact les membres de familles, le Programme reçoit aussi des demandes de gens souhaitant avoir accès à des documents concernant le travail forcé, les internements et d’autres documents de guerre.