Zimbabwe : le bilan du choléra continue de s’alourdir

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Heron Holloway, Fédération internationale, à Harare

Le choléra continue de faire des victimes au Zimbabwe, où près de la moitié des décès interviennent à domicile ou durant le trajet vers des établissements médicaux. Le bilan s’établit à présent à plus de 2000 morts. Aussitôt qu’une flambée a été enrayée dans une région, l’épidémie redémarre ailleurs.

Au Zimbabwe, les distances sont énormes et les moyens de transport, de même que le carburant, sont des denrées rares. Les malades arrivent dans les centres de traitement de fortune, dans des brouettes, sur des chars à bœufs ou à pied, beaucoup ayant fait un voyage de deux à trois jours.

« La Croix-Rouge et le Croissant-Rouge proclament que nous serons toujours présents pour secourir les plus démunis. C’est précisément ce que nous faisons au Zimbabwe. Toutefois, il s’en faut de beaucoup pour que nous puissions assister toutes les personnes vulnérables, en particulier au sein des collectivités les plus isolées », a noté Emma Kundishora, secrétaire générale, Croix-Rouge du Zimbabwe.

Assistance médicale

Cephas John, 48 ans, a été amené en brouette au centre Croix-Rouge et Croissant-Rouge de traitement du choléra aménagé à Zvishavane. Souffrant de diarrhées et de vomissements incessants, il avait reconnu les symptômes de la maladie et décidé de faire en sorte de recevoir des soins.

Situé dans la province des Midlands, le centre de Zvishavane a été bâti à la suite d’une flambée de choléra dans la région. Travaillant main dans la main avec les volontaires de la Croix-Rouge du Zimbabwe, les membres des équipes de réponse aux urgences (ERU) des Sociétés de la Croix-Rouge norvégienne et britannique ont érigé une tente équipée de lits et approvisionnée en fournitures médicales, et installé des latrines et des points d’eau pour se laver les mains. La même procédure a été mise en œuvre à travers trois des régions les plus touchées par l’épidémie: Mashonaland West, Manicaland et les Midlands.

Les équipes de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ont également mis sur pied des sessions de sensibilisation sur le choléra à Zvishavane et elles effectuent des visites à domicile dans les villages pour distribuer aux habitants des brochures d’information et des articles d’hygiène. Le lendemain de son ouverture, le centre de traitement était déjà débordé, si bien qu’il a fallu monter une tente supplémentaire.

Sources d’eau

Les ERU veillent par ailleurs à la salubrité des sources d’approvisionnement en eau et, lorsque c’est nécessaire, elles assurent des distributions afin d’éviter que les gens ne consomment de l’eau contaminée. L’équipe de la Croix-Rouge allemande, par exemple, a installé quatre citernes pour compléter les installations du barrage de Whitewaters qui couvrent environ un tiers des besoins en eau des 180 000 habitants de la ville de Gweru.

La Croix-Rouge et le Croissant-Rouge vont poursuivre leurs efforts, mais on aura très bientôt besoin d’un soutien accru pour faire face à la crise. En effet, la saison des pluies est imminente, ce qui va non seulement compliquer encore l’accès aux soins – notamment pour les collectivités les plus reculées –, mais également augmenter les risques de propagation du choléra. Déjà, le centre de traitement installé avec le concours d’équipes espagnole et japonaise à Kadoma, dans la province du Mashonaland occidental, a enregistré une augmentation sensible du nombre de cas suite aux précipitations abondantes tombées pendant la période du nouvel an.

La Croix-Rouge canadienne soutient les efforts humanitaires d’urgence au Zimbabwe et a déployé deux délégués canadiens qui ont rejoint les ERU présentes sur le terrain.