Un nouveau-né sauvé in extremis dans une clinique mobile au Bangladesh

Bangladesh_Field-Hospital-baby_460-(1).jpgUn minuscule bébé emmailloté dans une couverture dort dans les bras de sa mère sous le regard attentif de sa grand-mère.
 
Cette scène est somme toute ordinaire. Cependant, le 25 novembre dernier, dans le district de Cox’s Bazar, au Bangladesh, il s’en est fallu de peu pour que cette douce image soit remplacée par celle d’une femme en deuil.
 
Sakena Khatun savait que quelque chose n’allait pas. Sa fille Fatima éprouvait des difficultés à donner naissance à son enfant dans leur camp de fortune à Kutupalong au Bangladesh.
 
Par l’entremise d’un interprète, Sakena raconte qu’elle s’est alors souvenue avoir entendu ses voisins parler d’une clinique aménagée par des étrangers à proximité. Malgré la chaleur et sous un soleil de plomb, elle s’est lancée à sa recherche.
 
« Une sage-femme et une infirmière se sont rendues à sa tente en espérant que l’accouchement se passerait sans complication », raconte Patrice Gordon, chef d’équipe de la clinique mobile.
 
Selon Sakena, « les deux femmes ont fait de leur mieux, mais le bébé ne naissait pas ».Bangladesh_Field-Hospital-babygranny_sm.jpg
 
« Elles ont réalisé que le bébé était mal placé et que la mère ne pourrait pas accoucher sans assistance médicale », ajoute Patrice.
 
La clinique se trouvait à une heure de marche de l’hôpital mobile de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, à travers un terrain accidenté entrecoupé de pentes abruptes et de ponts de bambou glissants. L’ambulance mobile, composée de jeunes hommes robustes qui connaissent le labyrinthe des camps comme le fond de leur poche, est partie chercher la femme en travail. Une fois arrivés à la tente de Fatima, ils l’ont doucement allongée sur une civière de fortune faite d’une courroie et de longues tiges de bambou avant de l’amener à l’hôpital, Sakira marchant derrière eux.
 
Les médecins et les infirmières ont immédiatement pris Fatima en charge et, dix minutes plus tard, l’enfant était né.
 
« Je remercie Dieu pour cet hôpital et pour l’aide apportée par le personnel de la clinique mobile. Ils ont sauvé ma fille. Sans eux, ma fille et son bébé seraient morts. Je leur suis reconnaissante d’avoir mis l’enfant au monde », déclare Sakena avec l’aide de son interprète.
 
Cette histoire a profondément marqué toute l’équipe.
 
« Cette situation résume parfaitement à elle seule tout ce que nous sommes venus faire ici. Nous avons sauvé la vie précieuse d’un enfant. Nous accomplissons plein de choses tous les jours, mais celle-ci était si tangible. Sans notre clinique, cet enfant n’aurait pas survécu », conclut Patrice après avoir visité la nouvelle maman et le nourrisson.
 
Le groupe de travail intersectoriel sur place à Cox’s Bazar estime que 15 480 bébés sont nés dans les camps entre janvier et mars, plus de 55 000 femmes enceintes auraient fui le Myanmar et près de 67 % d’entre elles n’auront pas accès à des soins gynécologiques et obstétriques.
 
Sakena et Fatima font partie de milliers de femmes dont l’avenir demeure encore incertain. Néanmoins, elles ne laissent pas abattre et continuent de veiller les unes sur les autres. Elles sont le visage de la résilience. Elles sont les visages de l’humanité.

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