Un acte d’intimidation mesquin pousse une jeune fille à intervenir

Lynelle_PinkDay_blog.jpgTémoin d’un geste d’intimidation mesquin, une élève du secondaire a refusé de se taire. Lynelle Cantwell était dans sa classe de mathématiques quand elle a entendu ses amies parler d’un sondage qui circulait en ligne pour désigner la fille la plus laide de la classe. Quand Lynelle a voulu réconforter une amie bouleversée de se trouver parmi les 12 noms sur la liste et lui dire de ne pas s’en faire, son amie lui a appris qu’elle aussi était sur la liste. 

« C’était comme si j’avais reçu un coup de poing dans le ventre », raconte Lynelle.

Quand son amie lui a ensuite appris qu’elle était quatrième sur la liste, Lynelle, sous le choc, s’est retournée vers l’avant de la classe, incapable de penser à autre chose qu’au fait que des camarades avaient pu participé à un tel sondage.

On n’imagine pas à quel point de tels gestes peuvent blesser. Même si la cyberintimidation semble anonyme, ses victimes et la douleur qu’elle cause sont bien réelles, comme a pu le constater Lynelle.

« Sur le coup, tout ce je voulais, c’était de me retrouver seule... je me suis mise à pleurer et j’ai eu envie d’aller me cacher dans une salle de bain, mais j’ai décidé de ne pas le faire. »

Elle a plutôt choisi de confronter les auteurs de la liste et de prendre le contrôle de la conversation. Dans une publication sur Facebook, Lynelle s’est adressée directement aux personnes concernées : « À celui ou celle qui a créé le sondage La fille la plus laide de la 12e année : je suis désolée que ta vie soit si misérable que tu ressentes le besoin de rabaisser les autres. J’ai également pitié des 12 personnes qui ont voté pour me placer au 4e rang. » Lynelle a ainsi démontré à tous ceux qui avaient participé au sondage qu’elle refusait se fâcher contre eux et de se poser en victime. Au contraire, ce sont eux qui lui faisaient pitié.

Brenda Cantwell, la mère de Lynelle, dit que « sa réaction lui a permis de prendre le dessus de la situation et de braquer l’attention sur le comportement et la méchanceté de ses intimidateurs. Elle a pu ainsi transformer une situation négative en une occasion de croissance personnelle. Elle a agi en héroïne ».

Sa publication a été partagée et est rapidement devenue virale. Des gens de partout au Canada et dans le monde ont écrit à Lynelle pour lui dire que son message résonnait avec eux et les avait aidés.

Andrew Hickey, le directeur de l’école de Lynelle, affirme que sa réaction démontre « une grande sagesse et une grande maturité... Nous sommes très fiers de la manière dont elle a tenu tête aux intimidateurs et a défendu ses amies et les autres filles sur la liste. Son courage est une source d’inspiration pour nous tous. »

Au début, tout le monde voulait savoir qui était à l’origine de la liste, raconte M. Hickey, mais « cela risquait de dégénérer en vendetta... et les filles sur la liste voulaient s’élever au-dessus de cela ». Au lieu d’essayer de trouver un coupable, elles ont décidé de concentrer leurs efforts sur la sensibilisation afin que tous les élèves réalisent « qu’on ne peut pas publier des commentaires négatifs sur les autres en se cachant derrière nos téléphones ».

« Tout le monde m’a appuyée et encouragée. C’était incroyable et ça m’a fait chaud au cœur », raconte Lynelle.

Le 28 février, la Croix-Rouge canadienne célébrera la Journée rose de la Croix-Rouge, qui vise à susciter une prise de conscience au sujet de l’intimidation et à inspirer les témoins de gestes d’intimidation à intervenir.

Saviez-vous que l’intimidation cesse habituellement dans les 10 secondes suivant l’intervention d’un témoin? Devenez le héros du jour et intervenez si vous êtes témoin d’intimidation.

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