Billet rédigé par Kathryn Verville-Provencher, bénévole pour l’équipe des services aux sinistrés de la Croix-Rouge à Montréal et membre du comité consultatif jeunesse. Dans le cadre de la campagne Visages de l’humanité, Kathryn a eu la chance d’en apprendre davantage sur les missions de Jamal Serrar, médecin et travailleur humanitaire.
Jamal Serrar est un homme engagé. Médecin d’urgence de métier, il est appelé à dépanner les équipes médicales d’urgence dans plus de 55 hôpitaux à travers le Québec et ailleurs.
L’urgence faisant partie de son quotidien, il était tout à fait logique pour lui de devenir travailleur humanitaire de la Croix-Rouge canadienne. Il nous fait part de trois de ses missions : la première après le tremblement de terre de 2010 en Haïti, la deuxième en Jordanie en 2014 pour offrir des soins de santé aux réfugiés dans un camp et la plus récente, en 2015, dans un centre de traitement de l’Ebola en Guinée.
Pourquoi la Croix-Rouge?
« Il s’agit d’une organisation sérieuse et honnête, ayant à cœur la santé et le bien-être de l’humanité tant localement qu’internationalement », explique-t-il.
Selon lui, la Croix-Rouge rayonne partout à travers le monde et permet à des gens comme lui, comme vous, comme nous, de «redonner » au suivant. Ainsi, collectivement, en faisant tous notre part, si minime soit-elle, il est possible de faire une grande différence.
Avant d’être déployé en mission, Jamal Serrar a suivi plusieurs formations pour mieux saisir la réalité de la Croix-Rouge et le travail humanitaire, ainsi que pour lui permettre d’agir rapidement et efficacement sur le terrain. Ces formations ont fait en sorte qu’il soit mieux préparé pour ce qu’il s’apprêtait à vivre. « Les gens le ressentent et nos efforts finissent toujours par donner un résultat. »
Haïti, 2010 : Un violent séisme vient de dévaster le pays. Les besoins sont énormes.
Bien qu’il ne s’agisse pas de sa première expérience dans des conditions difficiles, cette tragédie le frappe de plein fouet. Jamais, même au Maroc, son pays d’origine, il n’a vu autant de souffrance. Jamal Serrar ne laisse cependant pas la peur le paralyser; il met plutôt ses connaissances à profit et constate l’impact instantané de chacun de ses gestes sur le terrain.
Il en profite également pour se faire une promesse : en toute circonstance, il conservera son sens de l’humain. Cette mission le convainc aussi de poursuivre son implication avec la Croix-Rouge et de poursuivre son engagement là où les besoins se feront sentir.
Jordanie, 2014 : Ouverture du camp Azraq qui vise à accueillir 100 000 réfugiés syriens en quelques semaines.
Un hôpital est construit et Dr Serrar y est déployé en tant qu’officier médical senior, responsable de la planification des soins pour l’hôpital. « J’ai vu des choses qui choquent, qui font mal, des choses qui font réfléchir et, surtout, des choses qui nous font comprendre que l’on n’a pas tous la même chance », témoigne le médecin.
Guinée, 2015 : Épidémie du virus Ebola, l’une des pires urgences de santé publique mondiale des dernières années.
« On a été témoins d’un miracle : cette petite fille de trois ans a été guérie de l’Ebola alors que tous les gens de son village sont décédés et qu’à peine 2 % des enfants de moins de cinq ans y survivent. À elle seule... ma mission en valait la peine », témoigne le Dr Serrar.
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Sur la photo, « la princesse de Guinée de Forécariah », 3 ans, et Jamal Serrar. « Mangue » est le mot guinéen local pour « princesse ».
La Croix-Rouge, une organisation dont l’action se concrétise grâce à des gens de tous les horizons
Jamal Serrar a rencontré, dans le cadre de son travail, des gens de tous les horizons qui pratiquent une panoplie de métiers différents. Ces gens participent, chacun à leur façon, à la mission de la Croix-Rouge. Nous sommes bien d’accord : c’est grâce à leur implication que la Croix-Rouge arrive à faire une telle différence sur le terrain.