La Croix-Rouge aide les familles touchées par l’ouragan Matthew à demeurer au sec malgré la pluie

Sujets: Amériques, Situations d'urgence et catastrophes dans le monde
Par Nicole Robicheau, Communications, Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du | 27 octobre 2016

Des sinistrés font la file pour obtenir des trousses d’abri d’urgence au point de distribution pour les villes d’Arniquet et d’Antoine, en Haïti.

Des sinistrés font la file pour obtenir des trousses d’abri d’urgence au point de distribution pour les villes d’Arniquet et d’Antoine, en Haïti. Maria Santto/Fédération internationale


Il pleut à boire debout à Anse D’Hainault, une ville de la côte sud-ouest d’Haïti. Quelques semaines après le passage dévastateur de l’ouragan Matthew, plusieurs sinistrés habitent toujours dans des maisons aux toits gravement endommagés. Des représentants du gouvernement estiment qu’environ 80 % des habitations du département de Grande-Anse, où est située Anse D’Hainault, ont été endommagées ou détruites.

Des familles ont dû trouver refuge dans des centres d’hébergement de fortune comme des écoles et des hôpitaux, ou encore chez des amis, tandis que plusieurs sinistrés n’ont eu d’autre option que de rester chez eux.

Jusqu’à présent, la Croix-Rouge haïtienne a porté secours à 600 familles en leur distribuant des vivres, des pots et des casseroles, de l’eau potable ainsi que des articles d’hygiène. Les familles ont également reçu des trousses d’abri d’urgence comprenant des bâches et des outils (scies, pelles, câbles, pinces, marteaux et clous) pour les aider à rebâtir leurs domiciles.

Le deuxième jour où la Croix-Rouge a poursuivi la distribution d’articles de secours, Augustine Jean était à la tête de la file. Quand l’ouragan Matthew a touché terre, le toit de sa maison s’est envolé alors qu’elle était encore à l’intérieur. Heureusement, elle a pu sortir à temps et est maintenant revenue chez elle.

« J’ai couvert une partie de la maison avec une bâche, mais la nuit dernière, il pleuvait tellement fort que j’ai dû rester debout toute la nuit pour demeurer au sec et utiliser des contenants pour collecter l’eau de pluie », raconte Augustine.

Malgré l’inconfort de la situation, les deux bâches qu’elle a reçues de la Croix-Rouge ont fait une grande différence pour Augustine, et elle est heureuse d’être de retour chez elle.

« L’ouragan Matthew a soulevé la maison. »

Dès que Merita Martial et son fils ont reçu des bâches et des outils de la Croix-Rouge, ils se sont attelés à la tâche de réparer leur toit.

« Quand il pleuvait fort, nous étions trempés, raconte Merita. L’ouragan Matthew a soulevé la maison. »

Avant l’ouragan, la maison de Merita comprenait quatre pièces qu’elle partageait avec ses deux enfants, mais aujourd’hui, ils doivent s’entasser dans une seule pièce. Maintenant que le toit est réparé, la famille doit composer avec un avenir incertain. Merita comptait louer cette maison et en bâtir une nouvelle sur un terrain qu’elle possède à proximité. « Je suis propriétaire d’un petit commerce, mais toute ma marchandise a été endommagée pendant la tempête et je n’ai pas les moyens d’en racheter », explique-t-elle.

Jacqueline Joseph habite tout près de chez Merita avec ses quatre enfants. Son mari est décédé l’année dernière, et elle a de plus en plus de difficulté à joindre les deux bouts. Pour compliquer les choses, elle a perdu la vue il y a deux ans, sans qu’aucun médecin ne puisse identifier la cause de sa cécité. Elle doit maintenant compter sur ses amis et sa famille pour avoir un peu d’argent.

« Pendant l’ouragan Matthew, je dormais avec les enfants quand, vers minuit, le toit s’est envolé », raconte Jacqueline. Maintenant qu’une bâche les protège nuit et jour, elle peut rester au sec.

« C’est la première fois depuis l’ouragan que je dormirai dans ma maison », ajoute-t-elle.

Pour Augustine, Merita et Jacqueline, les bâches et les outils fournis par la Croix-Rouge sont des solutions temporaires en attendant qu’on trouve des solutions plus permanentes.

« Les mesures d’urgence en matière d’hébergement sont d’une importance cruciale, parce que les sinistrés exposés aux éléments ont des risques élevés de contracter une pneumonie, raconte Mamen Sancha, une spécialiste en abris d’urgence de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Jusqu’à ce qu’il soit possible de mettre en place des solutions d’hébergement durable ou de commencer les rénovations et la reconstruction des bâtiments endommagés, les trousses d’abri d’urgence permettent aux familles de vivre dans un environnement sec et sécuritaire. »

« L’avantage de la trousse d’abri d’urgence est sa polyvalence. Contrairement aux tentes, qui n’ont qu’une seule utilité, les trousses comprennent divers articles qui permettent de faire des réparations sur une maison, d’y ajouter une pièce, ou carrément de bâtir une nouvelle structure », ajoute Mamen.

« Un autre avantage de la trousse est qu’une fois que les sinistrés ont réparé leur domicile, ils peuvent utiliser ces articles pour faire d’autres types de travail, ou encore les vendre pour subvenir aux besoins de leur famille. »

« Par exemple, les bâches sont très solides, et j’ai vu des personnes les utiliser pour faire sécher des graines de cacao ou des noix de coco, explique Mamen. Elles ont une grande valeur pour la famille »

Comment les Canadiens peuvent-ils aider?

Les Canadiens peuvent verser des dons au fonds « Ouragan Matthew » de la Croix-Rouge canadienne. Les dons amassés serviront à apporter un secours aux sinistrés en leur fournissant une aide alimentaire d’urgence, des vêtements, un hébergement, des services personnels et d’autres articles de première nécessité pour qu’ils puissent traverser cette dure épreuve et se relever de la catastrophe.
 

Section Widgets