Une famille syrienne en quête de sécurité depuis de nombreuses années

Sujets: Moyen-Orient et Afrique du Nord, La crise des réfugiés
09 septembre 2015

Louiy Saloum, 37 ans, originaire de Ma'arat al-Nu'man, en Syrie, aux côtés de ses deux fils Article rédigé par John Engedal Nissen,
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge


Des centaines de réfugiés et de migrants sont rassemblés à la frontière sud de l’ex-République yougoslave de Macédoine, en attente d’un transport qui les conduira vers le nord, jusqu’à la frontière de la Serbie. Ce trajet est emprunté par des milliers de personnes qui espèrent trouver refuge dans l’un des États membres de l’Union européenne.

Louiy Saloum, âgé de 37 ans, fait partie de ce groupe. Père de trois enfants, Louiy est assis à l’ombre pendant que sa fille Fatima prend un bain. Cette famille syrienne recherche un lieu sûr où s’établir depuis de nombreuses années. Lorsque le conflit a éclaté dans leur pays, Louiy a réuni les membres de sa famille et s’est joint à plus d’un million de Syriens qui ont fui vers le Liban, un pays voisin de la Syrie. Il affirme toutefois que le soutien accordé aux réfugiés était insuffisant.

« Nous recevions 15 dollars US par mois pour acheter de la nourriture. Ce n’est pas suffisant pour nourrir cinq personnes, sans compter l’eau », raconte Louiy, en précisant également que les membres de sa famille faisaient souvent l’objet de discrimination en raison de leur nationalité et de leurs croyances religieuses.

« Il n’y a aucun avenir au Liban pour moi et mes enfants, explique Louiy. Le coût de la vie est très élevé. Je ne suis parvenu qu’à obtenir des emplois à court terme, de temps à autre. Et je n’étais pas toujours rémunéré pour mon travail. »

Il y a huit jours, la famille a décidé de se déplacer à nouveau afin de se rapprocher de l’Europe. Au départ de la Turquie, les membres de la famille ont entrepris une traversée périlleuse en direction de la Grèce. Louiy n’était pas convaincu qu’ils y survivraient. La famille est montée à bord d’un petit bateau pneumatique, en compagnie de 60 autres réfugiés. Les hommes se sont assis sur les côtés extérieurs du bateau, tandis que les femmes et les enfants ont pris place à l’intérieur. Pendant deux heures et demie, les passagers ont traversé la mer Égée en observant désespérément les vagues inonder leur embarcation déjà surchargée.

« Il était impossible de prédire ce qui se passerait. Allions-nous réussir à nous rendre à destination? J’étais vraiment inquiet du sort de ma femme et de mes enfants. Je me suis demandé à quoi j’avais pensé! », a raconté Louiy.

Finalement, tous les réfugiés sont parvenus à gagner la rive. À leur arrivée, ils ont été accueillis par des bénévoles de la Croix-Rouge qui leur ont offert de l’eau, de la nourriture et des articles d’hygiène. Le nombre de réfugiés qui affluent vers cette région se chiffre à environ 4 000 par jour. Louiy demeure optimiste, mais il craint que sa famille soit rejetée une fois rendue à destination.

« J’ai peur que l’on nous renvoie en Syrie », a confié Louiy.

De concert avec d’autres partenaires du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, la Croix-Rouge canadienne soutient activement les opérations menées par les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge en Syrie, en Irak, en Libye et dans l’ensemble de la région touchée afin de fournir des vivres, des articles ménagers et des services de santé essentiels aux personnes déplacées. 

Photo : John Engedal Nissen (Fédération internationale)
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