Un travailleur humanitaire canadien crée des liens essentiels à Madagascar

Jaclyn Haggarty | 13 juillet 2015

Erwan Cheneval, délégué de la Croix-Rouge canadienne,
discute avec des élèves d’une école primaire pendant une
séance de promotion de l’hygiène donnée par la Croix-Rouge Malagasy. 


 

À titre de gestionnaire des opérations pour la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (la Fédération internationale) à Madagascar, Erwan a aidé à coordonner les dernières étapes de l’intervention de la Croix-Rouge Malagasy à la suite des inondations causées par le cyclone Chedza. Une grande partie du pays étant gravement touchée par les inondations, Erwan a joué un rôle crucial de liaison entre la Société nationale locale et la Fédération internationale au cours des deux derniers mois de la mise en œuvre de l’intervention.
 
« Le gestionnaire des opérations doit faire le lien entre une Société nationale complexe et la Fédération internationale, qui l’est encore plus, raconte Erwan. Mon rôle est d’être l’intermédiaire entre ces deux intervenants et de faire en sorte qu’ils arrivent à travailler ensemble. Je découvre deux mondes et c’est passionnant. »
 
Dans un pays déjà marqué par l’extrême pauvreté et récemment frappé par des cas de peste, Madagascar présentait un ensemble de difficultés uniques. L’opération de la Fédération internationale visait à répondre aux besoins de 25 000 personnes par divers moyens : hébergement, promotion de l’hygiène, approvisionnement en eau et assainissement, soutien psychosocial, premiers soins, distribution d’articles de secours et désinfection de puits. La capitale du pays, Antananarivo, ayant également été touchée par les inondations, l’intervention se devait d’être bien coordonnée et souple afin de répondre aux besoins d’une population urbaine déjà vulnérable. Erwan attribue une grande partie du succès de l’intervention à la grande capacité de la Croix-Rouge Malagasy et de ses bénévoles, ainsi qu’à la relation fructueuse qu’il a réussi à établir avec la Société nationale.
 
« Il était grand temps de faire venir un gestionnaire des opérations, ajoute-t-il. Le personnel local est compétent et bien formé, mais il éprouvait de la difficulté à coordonner et à gérer les opérations. Tout dépend de la relation avec la Société nationale. Si cette relation est inexistante, ou si elle est mauvaise, rien ne peut avancer. »
 
Grâce au soutien du gouvernement du Canada, la Croix-Rouge canadienne offre de la formation en matière de leadership opérationnel aux travailleurs humanitaires comme Erwan afin de leur permettre d’assumer divers rôles essentiels dans le cadre des interventions internationales de la Croix-Rouge. En mai 2014, la Croix-Rouge canadienne a piloté la première formation en gestion des opérations du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge. Celle-ci a réuni des délégués hautement qualifiés qui ont pu partager leur expérience et acquérir des outils nécessaires pour gérer des opérations d’urgence.
 
« Au cours des deux derniers mois, j’ai beaucoup appris. C’est dû en partie à la formation et en partie à mon expérience, explique Erwan. La formation m’a permis de mieux comprendre le fonctionnement interne de la Fédération et d’avoir une meilleure connaissance des outils qui sont à ma disposition. Cela m’a été extrêmement utile. »
 
Ayant été déployé aux Philippines avec l’équipe de réponse aux urgences de la Croix-Rouge à la suite du typhon Haiyan et deux fois en Sierra Leone dans le cadre des efforts de lutte contre le virus Ebola, Erwan sait comment s’y prendre pour soutenir des opérations complexes. En tant que membre d’un groupe de délégués chevronnés, Erwan continuera de travailler avec les Sociétés nationales de pays touchés par des crises et catastrophes, tout en facilitant l’acheminement des ressources provenant de la Fédération internationale. Quoiqu’il vienne tout juste de terminer sa mission à Madagascar, il prépare déjà son prochain déploiement. Cette fois-ci, il passera deux mois à appuyer les opérations de secours pour aider des réfugiés burundais au Rwanda et en Tanzanie.
 
« La Tanzanie sera différente, et le Rwanda encore plus, affirme-t-il. Je crois qu’être gestionnaire des opérations fait partie d’un cheminement très intéressant. Je suis content de pouvoir observer les opérations. Je peux m’impliquer si je le veux, mais je peux aussi prendre du recul et me contenter d’appuyer la Société nationale hôte. Je crois que j’ai le meilleur des deux mondes. Je suis très chanceux de faire ce genre de travail. »
 
La mission à Madagascar et la formation en gestion des opérations de la Croix-Rouge canadienne d’Erwan Cheneval ont été possibles grâce aux généreuses contributions du gouvernement du Canada et du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement.
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