Un cours de couture prometteur pour les réfugiés du camp de Dadaab, au Kenya

Sujets: Afrique, Prévention de la violence et de l'intimidation
04 juin 2014

« Je me souviens parfaitement de cette journée sombre, comme si c’était hier. Lorsque la guerre a éclaté dans la ville pétrolière de Malakal, au Soudan du Sud, ma collectivité était la cible d’attaques meurtrières », a affirmé Angela Nyakuok Riek. Mme Riek, âgée de 60 ans, a quitté le Soudan du Sud en 2006 afin de trouver refuge au Kenya. Elle fait partie des 449 réfugiés sud-soudanais qui vivent au Kenya dans l’un des 5 camps de réfugiés de Dadaab, tout près de la frontière somalienne. Pendant de nombreuses années, Mme Riek a été négligée par les organismes humanitaires à la recherche de jeunes dynamiques et parlant l’anglais pour travailler dans les camps. Les veuves d’un certain âge, comme Mme Riek, sont confrontées à des défis constants tels que l’accès restreint aux maigres ressources, aux abris et aux emplois.

Au Soudan du Sud, l’agriculture, l’élevage et la vente de bois de chauffage représentaient les principaux moyens de subsistance de Mme Riek et de sa famille, avant qu’elle ne se marie. À Dadaab, Mme Riek  soutient huit enfants, dont des enfants de proches défunts, sans aucune source de revenus. Par conséquent, pour assurer sa survie et celle des membres de sa famille, elle doit compter sur les rations alimentaires octroyées par le Programme alimentaire mondial, dont le nombre a par ailleurs diminué au cours des derniers mois. Elle doit également vendre des vivres pour se procurer quelques articles  ménagers essentiels. « Je joue à la fois le rôle de mère et de père pour ces enfants. La mère de l’une de mes nièces dont je m’occupe a perdu la vie dans le conflit au Darfour. »

Mme Riek envisage désormais l’avenir de sa famille avec espoir. En effet, elle compte parmi les 20 réfugiés (16 femmes et 4 hommes) choisis pour suivre un cours de couture offert par la Croix-Rouge du Kenya dans le cadre d’un projet de prévention de la violence financé par la Croix-Rouge canadienne et la Croix-Rouge irlandaise. Lorsque questionnée sur l’importance que revêt cette formation, Mme Riek a répondu : « Je serai maintenant en mesure de fabriquer des vêtements pour mes enfants et d’en confectionner à des fins commerciales. Étant une femme plus âgée, je peux aussi encourager les plus jeunes à se lancer en affaires, une entreprise plus rentable que l’agriculture. »

Au terme de la formation en juin 2014, les 20 participants recevront une machine à coudre afin qu’ils puissent ouvrir leur propre atelier de confection. En favorisant les moyens de subsistance, l’on souhaite ainsi renforcer l’autonomie des femmes et réduire la violence conjugale et intercommunautaire. « Je suis ravie d’avoir pris part à cette activité mise en œuvre par la Croix-Rouge du Kenya dans le cadre du programme de prévention de la violence. L’enseignement reçu nous permettra d’assurer notre autonomie et de mettre fin à la dépendance envers l’aide extérieure. »
 

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